Les réelles aventures de l’imaginaire
CD II : Dark Fate

Précédemment, dans les réelles aventures de l’imaginaire : Après un long et fastidieux voyage, Bouffie, Myst6re et Jeffou retrouvent avec émotion Tofu et Yuyu transformé pour l’occasion en Yuyu Mobile. Ils tombent alors sur un panneau (ou dans le panneau pour Bouffie. Littéralement.) indiquant leur arrivée prochaine à Limogeheim et se mettent donc à nouveau en route… Mais jusqu’où va les mener la fin de ce voyage ?

[Chapitre IIIIII] : Il était 3 ou 4 foi(e)s

La route de Limogeheim était cahoteuse et pleine de nids de poule, ce qui rendait le voyage particulièrement désagréable d’autant que les 4 compagnons juchés sur le dos la Yuyu Mobile n’avaient que peu d’espace personnel.
Il pleuvait à verse et la route dénudée de la moindre habitation semblait encore longue et sinueuse…

Jeffou : Mh... C’est… bizarre…

Bouffie : De guoi ?

Jeffou : Non… Rien… Sûrement rien…

Bouffie : Fniv ! Fniv ! Gui a engore bédé ???

Myst6re : Pfff pfff pfffpfpffpfiii pffi pffi…

Tofu : C’est moi ou on comprend de moins en moins ce que cette femme inférieure raconte ?

Boubbie : ATCHOUM !! F’est bas da baute fi de fuis enrhubée !

Tofu : De quoi ?

Yuyu Mobile : Vroum ! Vroum ! Elle a dit : « C’est pas ma faute si je suis enrobée ! »

Jeffou : Il n’y a aucun mal… à avoir une ossature lourde.

Myst6re : Mais oui, c’est clair ! Un peu de chair sur ces miches que diable !

Boubbie : Budain, bais allez vous baire boutre !

Yuyu Mobile : Mais non, t’es pas un boudin… juste une planche à pain ! Vrouuuuu ! Vriouuuu vrou vrou vrou…

Et, sur ces bonnes paroles, alors que tout le monde éclatait de rire comme s’il s’agissait de la fin d’un épisode de série des années 80, une lumière au loin attira soudainement l’attention du petit groupe.
Désireux de se mettre rapidement à l’abri, Tofu fit accélérer leur véhicule en lui introduisant une demi-bière dans son réservoir.
Alors qu’il se rapprochait, le groupe découvrit une auberge…

Tofu : C’est une auberge !

Myst6re : Le narrateur vient de le dire.

Tofu : Quel narrateur ?

Myst6re (avec grand sérieux) : Mon petit Tofu, crois-tu aux OVNIs et aux sondes anales ?

Tofu : Je ne suis pas fou, non. Je sais bien que la vie, grâce aux enseignements de Celui-Dont-On-Ne-Montre-Pas-L’-Image, s’est créée spontanément et que quand je mourrai j’irai dans un jardin de 40 verges.

Jeffou : Il y en a qui ont dû être surpris… en arrivant dans ton jardin…

Boubbie : Ze fabais bas gue les buzulbans édaient auffi ban d’Harry Bodder.

Tofu : Cet être impur va continuer longtemps à faire comme si elle avait le droit de me parler ?

Jeffou : Et si… on arrêtait de parler religion ? C’est un sujet qui fâche. Vous ne voulez pas… me fâcher.

Tous (en cœur) : Non, Jeffou…

Jeffou (dans sa barbe) : Mais une auberge… Milieu de nulle part… Bizarre…

Tout en se chamaillant le petit groupe entra dans la sympathique petite taverne. Sur le panneau au-dessus de la porte était inscrit : « Auberge de la bénédiction ».

Myst6re : Sympa la déco.

Chaque mur était recouvert d’immenses cadres photos. Chaque photographie représentait le selphie d’un homme tantôt affublé d’une perruque blonde mal ajustée, tantôt d’une chevelure mauve, tantôt d’une coiffure qui oscillait entre pics et bouclettes ; comme si les cheveux hésitaient entre se redresser devant tant de maltraitance ou bien se taire et courber le dos.

??? : SOYEZ LES BIENVENUS DANS MON HUMBLE DEMEURE, BONNES GENS. SOYEZ BENIS. JE ME NOMME CLADO GAHAN, SOUHAITEZ-VOUS QUE JE VOUS RACONTE MA DERNIERE AVENTURE A LA JAPON EXPO ?

Tofu : Euh sale ham Mali cum, Clado Gahan. Je suis Tofu et voici mes serviteurs. Aurais-tu couverts et tablées pour nous, ainsi qu’un garage pour mon véhicule et une cuisine pour la femme ?

Boubbie : Et un badai dans don gul ? Debuis gand f’est lui le fhef ?

Clado Gahan : SOYEZ LES BIENVENUS DANS MON HUMBLE DEMEURE, BONNES GENS. SOYEZ BENIS. JE ME NOMME CLADO GAHAN, SOUHAITEZ-VOUS QUE JE VOUS RACONTE MA DERNIERE AVENTURE A LA JAPON EXPO ?

Boubbie : Euh… bous dallez pien, bonzieur ?

Clado Gahan : SOYEZ LES BIENVENUS DANS MON HUMBLE DEMEURE, BONNES GENS. SOYEZ BENIS. JE ME NOMME CLADO GAHAN, SOUHAITEZ-VOUS QUE JE VOUS RACONTE MA DERNIERE AVENTURE A LA JAPON EXPO ?

Jeffou : Serait-ce… une énigme ? Tant que nous ne donnerons pas… la bonne réponse, il répétera toujours la même chose !

Myst6re : C’est un pnj ?

??? : Non, ça c’est moua.

Tout habillé de noir, un homme sortit mystérieusement de l’ombre. La somptueuse moustache qui lui mangeait à moitié le visage était surplombée par un loup sombre qui en cachait l’autre partie. De sa démarche chaloupée, il alla s’asseoir sur une chaise et croisa les jambes par-dessus la table qui ne tarda pas à se voir tachée par la saleté qui jutait de ses grolles boueuses.

Boubbie : Wouah ! Drop la glaffe !

Myst6re : Ritourne ? C’est toi, vieille branche ? Cela fait des années qu’on ne t’avait pas vu.

Ritourne : Coumment ti m’as recounnu avec mou masqué ? Enfin brif, ti sais sikicé. J’i été tris occoupé par mis affaires di famille. On zigouille quilqu’oune et alors sou fils y vient si venger et y zigouille tou padré. Alors t’y va pour li zigouiller lui, mi après c’i sa bonne femme qui s’y ramène pour vous zigouiller vot’fils ; y ça continue comme ça dipuis.

Tofu : Je m’insurge contre cet accent arabe raciste !

Ritourne : Ma qué ! J’y suis né au Liban !

Tofu : Oh, ma méprise. Connaîtrais-tu un moyen de faire avancer la conversation avec ce Clado Gahan ?

Ritourne : Si, si. Y faut juste ripondre à si questions d’abourd.

Myst6re : Ah !

Clado Gahan : SOYEZ LES BIENVENUS DANS MON HUMBLE DEMEURE, BONNES GENS. SOYEZ BENIS. JE ME NOMME CLADO GAHAN, SOUHAITEZ-VOUS QUE JE VOUS RACONTE MA DERNIERE AVENTURE A LA JAPON EXPO ?

Tofu : Non. Merci.

Clado Gahan : AH ! AH-AH. J’ADORE VOTRE 2ND DEGRE. VOUS MOURREZ D’ENVIE DE M’ECOUTER ! PRENEZ PLACE AUTOUR DE MOI ET JE VOUS RACONTERAI MES AVENTURES.

Boubbie : Bon bah on de laiffe gérer fa, Tobu. Nous on ba grailler un borzeau.

Tofu : Hein ? Mais ! Non ! Revenez ici, chiens d’infidèle !

Clado Gahan : SAVEZ-VOUS QUE J’AIME LE KARAOKE, DESSINER ET JESUS CHRIST, NOTRE SAUVEUR, QUI PORTA LA CROIX POUR LES PECHES DE…

Ne faisant plus attention à Tofu et à son nouveau meilleur ami, Myst6re, Jeffou, Ritourne et Bouffie s’attroupèrent devant le bar où un barman nettoyait ses verres, un sourire béat aux lèvres.

??? : Choûette, des clients ! Bônjoûr ! Bônjoûr ! Cômment allez-voûs ?

Myst6re : Bien, bien. Je vous prendrai une pinte de brun, s’il vous plaît. Plutôt mou de préférence.

Ritourne : Pour moua s’y sera oune rhum !

Boubbie : De la Guillguenny f’il zous blaît.

Jeffou : Rien…

??? : C’est cômme si c’était faît, mes beaûx amis.

Boubbie (en rougissant) : Mais guel bladdeur, hi hi !

Yuyu Mobile (de dehors) : Oh oui t’as raison quel blagueur ce mec, vrou vrou vrouuuuum !

Boubbie : Da gouuuuule !

??? : Et voilâââ ! Des côcktails de môn verdôyant pays dont voûs me direz des noûvelles.

Myst6re : Pfpfpfpffff… Il a dit… cock… Pfiipfffii fifi !

Ritourne : Ah ! Y avait lougtemps qui j’y n’y avais pas entoudous c’i rire. Ç’y m’avait pas manqué.

Boubbie : Fa pait…

Myst6re : Pfpfpfpffff…

Boubbie : Fa pait finq ans gue ze fubborte fa…

Ritourne : Madré dé dious…

La troupe dégusta les boissons préparées avec amour par le tenant du bar avec lequel ils discutèrent un instant. Ils découvrir que c’était un immigré venu du lointain pays de Bièrgilque du nom de : Azerty Uiop Qsdfgh Jklm Wxcv Bn 2nd du nom.

Azerty Uiop Qsdfgh Jklm Wxcv Bn 2nd du nom : Mais j’aî l’impressiôn de voûs connaître depuis si lôngtemps que voûs poûvez m’appeler Azerty Jr.

Boubbie : Euh, ze brépère zufte Aberdy. Fibon fa be rabbèle le gars gui aibait se dourbender l’efbrit abec gui ze fuis fordie à une ébogue.

Myst6re : Se dourbender l’esprit... Pfipfipfi…

Jeffou : Pourquoi tu ris… encore ?

Myst6re : Pff… Se Dur… Bander… l’esprit ! Pfff pffff pff !

Jeffou : Mais pourquoi… je demande, moi… -_-

Azerty : Bôn bên jûste Azerty alôrs…

Pendant ce temps, de l’autre côté de la taverne…

Clado Gahan : ET ÇA C’EST UNE PHOTO DE MOI AVEC UNE AUTRE COSPLAYEUSE PRISE PAR OTACON SLURP. JE M’ETAIS RASE LE BOUC ET MIS UN PEU DE MAQUILLAGE POUR QUE CELA RENDE MIEUX. SINON J’AI AUSSI CE PROJET DE MUSIQUE CONCEPTUELLE ALGORYTHMIQUE POP MAIS PAS TROP EN JAPONAIS QUE JE SUIS EN TRAIN D’ECRIRE. VOUDRAIS-TU EN APPRENDRE PLUS SUR LE SUJET, JEUNE BENEDICTIN ?

Tofu : Pour la dernière fois, NOOOOOOOOOOOOOON !!!

Clado Gahan : C’EST BIEN CE QUE JE PENSAIS. ALORS EN FAIT CE PROJET REMONTE A…

Tofu : Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarh…

Retournons de l’autre côté…

Azerty : Alôrs au menû j’ai du « vrai filet » « d’agneaû » avec sa saûce au « canârd ». Du « steak hâché » de « bœuf » sur son lit de boûlettes de « viande », du « pavé » de « saumon » ou ma recette secrète spéciâle farandôle de « gibier » compâtible avec toûte sôrte de régîme alîmentaîre. Je vôus ressers un bîère en attêndant ?

Myst6re : Ouaiiiiiiss ! Une… une bièr-ips ! Qui qui c’est les meilleurs ? Qui qui c’est les meilleurs ? Là-là-là-làààà ! Et on fait tourner les zigounettes !

Boubbie : Bouhouhouh ! Ba bie f’est de la berde… Bouhou-ibs ! Une audre, badron !

Jeffou : Et voilà… Entre celui qui a l’alcool exhibitionniste et celle à l’alcool triste, c’est à mon tour… d’entrer dans la lumière… pour faire avancer l’histoire… MYST6RE DESCEND DE CETTE TABLE ET REMONTE TON PANTALON !

Ritourne : J’y vou di choses hirribles dans ma vie… Coumme li cadavre di mou proupre fils bignant dans sou sang… Mis ça… Jamais je ni l’oublierai…

Jeffou ( en maintenant les têtes de Bouffie et Myst6re dans un baril d’eau commodément posé à cet endroit ) : Et tu n’as pas encore vu Tofu recharger les batteries de notre véhicule… Bon… Revenons à nos moutons. On cherchait la ville de Limogeheim... On a bien vu… un panneau mais on n’a pas vu l’ombre d’une habitation depuis…

Azerty : Je ne cônnais pas cet endroît, mâlheureuzement.

Jeffou : Pourtant il n’y a qu’une seule… route. Je ne comprends pas, ça devrait être juste à côté d’ici, non !? Et toi, Ritourne, peux-tu nous aider ?

Ritourne : Dizoulé, j’y sais pas sikicé non plous. Mi si vous avez bisoin di mon pistoulet, alours mon pistoulet y vôutre !

Yuyu Mobile (de dehors) : Et mes roues sont vrôuuuutres.

Azerty : Et môn « steak hâché » !

Tofu : Huff… Huff… Je le prends ! Après ce que je viens de vivre, j’ai l’impression que je pourrais engouffrer un dromadaire…

Jeffou : Je ne pensais pas que tu arriverais à te… débarrasser si vite de Clado Gahan.

Tofu : Moi non plus ! Mais il s'est soudain souvenu qu'il avait un concert de Pop Rock Protestante à donner pour des enfants mal voyants là... Ceux qui ont des petits yeux en fente et le teint toujours maladif, vous voyez ? ... alors il est parti en me bénissant. Quel toupet !

Jeffou : D’accord… Etrange…

Tofu : Je ne te le fais pas dire ! Et ce mécréant pense que le Christ est le fils de Dieu ! Il n’a pas lu le tome 3 du Monothéisme pour les nuls ou quoi, celui qui parle du jardin de verges ?

Jeffou (en fixant Tofu d’un air songeur) :Mh… Je ne parlais pas de lui.

Soudainement, l’adjoint remarqua que les corps de Bouffie et Myst6re dont il maintenait toujours la tête sous l’eau avaient cessé de se débattre.

Jeffou : Oups...

Boubbie : Ouille, ouille, ouille, ba dêde… F’est boi ou Vebbou a gagné en gonbianfe en foi ?

Jeffou : Comment ça ?

Boubbie : Ve ne dais bas. F’est doi. La vavon bont du d’exbrimes… Da deinde de gouleur... Du es dout bivvérent. Gomme fi du abais bûri !

Myst6re : Ou… ou… Ou alors l’auteur, en simulant la maturation de son personnage déjà amorcée en début de saison 2 en le faisant parler, aurait trouvé un moyen diégétique de se débarrasser du copier/coller chiant au possible de la police d’écriture de Jeffou !

Jeffou : Non, je fais encore parti des forces de l’ordre d’Effessette quoi que tu dises ! Mais en tant qu’adjoint de police, je n’écris jamais. Car quand j’écris, j’oublie des. Je ne vois donc pas de quoi tu parles.

Myst6re : De quoi je parle ? Mais des OVNIS, voyons ! Ils sont partout, dans nos villes et même dans nos trous de balle !

Jeffou :J’ai été coulant jusque-là mais je supporte de moins en moins tes réflexions annales…

Myst6re : Non mais cette fois je ne parlais pas de mon cul mais de la campagne.

Jeffou :La campagne… Un trou de balle… Un peu comme la ville élusive de Limogeheim… Mais oui, c’est clair !! Myst6re, tu es un génie !

Boubbie : Ah pon ?

Yuyu Mobile (de dehors) : Ah vroum ?

Ritourne : Ah bou ?

Myst6re : Evidemment.

Tofu : De quoi vous parlez en fait, bande de larves rampantes ? J’ai pas suivi.

Clado Gahan : AH BON ? EH BIEN JE VAIS TOUT VOUS RERACONTER…

Tofu : Aaaaaaarh !!! Mais c’est pas vrai ! Tu n'avais pas un concert à donner où je sais pas quoi ?

Clado Gahan : C'EST VRAI, MAIS J'ACCORDE BEAUCOUP D'IMPORTANCE A MES AMIS ET JE ME FERAI TOUJOURS UN DEVOIR DE LES SOUTENIR DANS LEUR INCOMPREHENSION DE LA VIE. JE SUIS LA ROUE DE FEU QUI ECLAIRE CEUX QUI SONT NUS DANS LES TENEBRES DE SA LUEUR SALVATRICE. MES AMIS SONT TOUT POUR MOI.

Tofu : Ah bah, c'est qu'on est amis maintenant ? Nus, tu dis ?

Azerty : Et vôilà, Maître Tôfu ! Je voûs ai prépâré ma spéciâlité au « gibîer » ! Fricâssée de « jambôn » au beûrre et rouleaûx de « bâcon » 100% hâlâl.

Tofu : Lui aussi il se foutrait pas de ma gueule des fois ?

Boubbie : Biab ! Biab ! A daple !

Yuyu Mobile (de dehors) : Laisse-en un peu pour les autres cette fois, Bouffie chérie ! Vroum vroum !

Mais Bouffie, trop occupée à engloutir le plat que lui présentait Azerty, n’écoutait plus rien d’autre que sa propre mastication. Pour l’instant, sa vie se résumait en ces morceaux de viande qu’elle engloutissait goulûment sans distinction de taille, de couleur ni de forme comme toute bonne progressiste de gauche parisienne fricotant avec les milieux artistiques se devait de l’être. Ce n’est qu’à la moitié de son assiette qu’elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas.

Boubbie : Gu’est-fe gue f’est gue fette hisdoire ? Bourguoi bon roudeau de bagon a un goût de fhou de pruxelles ?

Azerty :

Boubbie : Allô ? Y a guelgu’un là haut ?

Azerty : Pardôn, mais je voûs aî poûrtant avertî qu’il y avaît de la « viânde » dans mes plâts.

Boubbie : Bah oui, v’abore la biande. Bais fa fe n’ai bas de la biande !

Azerty : Non, non ! Pas de la viande. Beurk ! J’ai dit de la « viande ».

Boubbie : Addends. Fa beut dire gue quand du fais les oreilles de lapin avec tes doigts, ce n’est pas un bièrgicisme ? Hey ! Je suis guérie de mon rhume ! Et en même temps un des choux de Bruxelles est venu se loger sur mon chicot ! Comme quoi, être vegan c’est vraiment utile pour la santé. On va pouvoir me comprendre à nouveau !! :D

Jeffou : Mh… Je n’aime pas ça.

Bouffie : Comment c’est méchant de dire ça.

Jeffou : Non. Je veux dire… Une taverne… Des gens heureux qui vivent leur vie comme si de rien était… Le calme avant la tempête... Ça ne vous rappelle rien ?

Ritourne : Di quoi ti parles, mounami ?

Myst6re : En fait, la situation est fortement similaire à celle du début du tout premier chapitre quand Bouffie, Yuyu et RJ sont surpris par une soudaine explosion alors qu’ils sont au bar.

Bouffie : Oh ! Merde…

Jeffou : TOUT LE MONDE ! A TE…

Une gigantesque déflagration souffla les vitres de la grande salle et un million de petites étoiles lumineuses acérées allèrent se planter sans discrimination sur les montants de bois, les murs et la chair des victimes clients. L’onde de choc souleva les tables qui se renversèrent, brisant au passage verres et bouteilles qui répandirent leur liquide luisant un peu partout sur le sol.
Lorsque Jeffou, qui s’était jeté à terre in extremis en se protégeant la tête de ses bras, jeta un coup d’œil timide à ce qui l’entourait tout n’était plus que désolation.
Les cadres photos de Clado Gahan pendaient misérablement, leurs images lapidées en plusieurs points, même si la plupart des coupures semblaient se concentrer sur les pieds, les mains, au-dessus du cœur et au front, formant comme une couronne d’échardes miroitante. Derrière le bar, rares étaient les bouteilles de Bièrgilque à avoir été épargnées. La majorité avaient été amputées de leur goulot et vidées de leur précieuse substance de vie. Au plafond, seule une lumière qui se balançait follement au bout de son fil clignotait encore.
Malgré la fumée qui lui piquait les yeux, l’adjoint au Sheriff remarqua d'un coup les corps de ses amis qui gisaient de manière éparse sur le sol. Inconscients. Ou morts. Il n’avait rien pu faire pour les sauver. Des pensées sombres et mesquines s’entrechoquaient dans son crâne à une vitesse affolante, le laissant pantois, haletant, incapable d’esquisser le moindre mouvement.
Trop tard. Il avait été trop lent. Limogeheim… La ville qui n’existait pas. Ils avaient passé 5 ans à chercher un mirage. Il aurait dû comprendre plus tôt qu’ils étaient tombés dans un piège. C’était de sa faute. Il était nul. Rien qu’un nul.
Soudain, une ombre s’imprima contre la fumée et grandit à mesure qu’elle se rapprochait des flammes qui dévoraient désormais les ruines à une vitesse exponentielle.
L’estomac de Jeffou se contracta un peu plus. Non ! Pas lui ! Pas maintenant ! Mais il ne pouvait, bien sûr, en être autrement. La voix de celui qu’il avait reconnu comme son ennemi s’éleva alors et se répandit comme un écho dans la pièce dévastée :

« OU. EST. MA. MAMAN ? »

Ouvrant la bouche comme pour exorciser l’apparition, Jeffou voulut hurler sa colère et sa frustration. Avec une innommable terreur, il se rendit compte qu’aucun son ne voulait plus passer ses lèvres.

Jeffou : …

A suivre dans le [Chapitre VII] : Remake…

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