Je suis parfaitement étonné de voir qu'il n'y a pas d'ores et déjà un topic sur ce jeu. Je le connaissais de réputation, et il me semblait en avoir entendu parler sur ce forum, et force est de constater, après être arrivé au bout du jeu, que cette réputation est loin d'être volée.

Le continent d'Ignas est déchiré depuis des années par un conflit entre ses deux plus grandes nations : Aveh et Kislev. Récemment, un groupe mystérieux, Gebler, utilisant des "Gears", de gigantesques robots de combat, est intervenu et a pris parti pour Aveh, changeant complètement le cours de la guerre...

C'est dans ce contexte que Fei Fong Wong, un jeune homme amnésique de 19 ans ayant passé les trois dernières années dans le petit village de Lahan à développer ses talents de peintre, voit sa vie champêtre et tranquille complètement chamboulée. Lorsque des Gears attaquent Lahan, et qu'il entraine malencontreusement la destruction du village, il va tenter, accompagné de son ami Citan Uzuki, de retrouver sa mémoire perdue.

Xenogears commence comme la plupart des RPG japonais de l'époque. Un héros iconique qui n'a aucune mémoire de son passé, son ami fidèle qui va l'accompagner dans la découverte des pouvoirs terribles qu'il a en lui... Rien de bien nouveau sous le soleil. Néanmoins, il suffit de jouer à Xenogears quelques minutes à peine pour se rendre compte que les fous furieux qui l'ont conçu prennent grand plaisir à détourner les attentes. Sans en dire trop, ce qui commence comme une histoire de mémoire perdue et de combat contre une puissance impérialiste malsaine prend rapidement une ampleur rarement égalée dans le genre.

La grande force de Xenogears est son scénario, d'une complexité incroyable et d'une extraordinaire densité. Le jeu, bien qu'il souffre parfois de sa densité narrative (notamment au niveau des cut scenes, qui sont bien souvent trop longues), offre à découvrir une histoire et un univers complet et passionnant, où les sous-intrigues se multiplient, se dédoublent, s'entrecroisent et s’entre-découpent pour former un ensemble non seulement cohérent, mais aussi tout à fait étonnant, surprenant et inattendu. Le scenario est tellement complexe qu'il peut rebuter, certes, mais sa complexité se justifie par l'ampleur émotionnelle de son sujet et par la quantité de thématiques fondamentales et existentielles qu'il aborde : la religion est l'une d'elle, mais l'amour aussi, la mort, la vie de manière générale... C'est un jeu passionnant qui offre à découvrir plusieurs niveaux de lecture, et les twists multiples invitent à refaire plusieurs fois le jeu pour en comprendre entièrement la portée et la subtilité.

Xenogears, c'est aussi un attirail de personnages tout aussi magnifiques les uns que les autres. C'est Fei, évidemment, personnage iconique ambigu dès les premières heures de jeu, mais aussi tout un tas d'autres figures emblématiques et charismatiques : on pense évidemment à Elly, et l'histoire d'amour avec Fei qui découle de leur relation, mais aussi à Grahf et Id, deux antagonistes fascinants de charisme et de complexité... Il y en a tellement que je ne saurai même pas par où commencer. Même les personnages les moins intéressants sont le sujet de passages tout à fait grandioses. C'est pour moi une des plus grandes réussites de ce jeu : aucun personnage n'est à jeter. Le casting est parfait... Même l'espèce de peluche agaçante, Chu Chu, qui accompagne l'équipe pendant la quasi-intégralité du jeu, s'avère émouvant.

Et c'est bien là pour moi la grande force de ce Xenogears : au même titre qu'un Final Fantasy VII ou qu'un Grandia, c'est un jeu qui m'a véritablement bouleversé. Les personnages sont plus que beaux, ils sont vrais, criants de vérité et de réalisme (quand bien même l'histoire et l'univers dans lequel ils évoluent sont complètement fantaisistes). C'est pas compliqué, chaque personnage m'a comblé. Mais ce qui m'a le plus plu, ce sont les antagonistes. Impossible d'en parler sans en dire trop, mais rares sont les cas où les nemesis des personnages d'un jeu sont aussi touchants et émouvants qu'eux : Xenogears est l'un de ces cas. Ce jeu, c'est vraiment une grande baffe.

Evidemment, on ne saurait se satisfaire du scénario, aussi réussi soit-il. Xenogears brille également par son gameplay, quand bien même celui-ci montre également les premières limites du jeu. L'originalité principale du gameplay réside dans le fait qu'il y a deux modes de combat : à pied, ou en Gear. Nos personnages sont tout à fait faibles à pied, mais peuvent apprendre des compétences qu'ils pourront mettre à bon escient une fois dans leurs Gear, où les combats prennent tout à coup toute leur ampleur. Ce n'est pas un gameplay très complexe : principalement, le souci du jeu, c'est justement que celui-ci est très simple. C'est tellement simple qu'une fois les bons équipements obtenus, il suffit de marteler des combos pour éliminer tous les ennemis. Le jeu souffre malheureusement d'un déséquilibre à ce niveau-là, d'un manque total de difficulté jusqu'a ses dernières heures, qui, par contre, sont à ce niveau-là complètement surréalistes.

On passe de 48 heures de croisière, à découvrir boss simplissime après boss simplissime une histoire magnifique, pour arriver d'un coup devant 6 boss de fin, à se faner sans possibilité de se guérir ou de sauvegarder... Arrivé devant l'avant-dernier boss, quelle n'est pas la déception de voir qu'il peut one shot toute l'équipe! C'est presque du sadisme à ce niveau-là... Mais ce n'est pas que là que le jeu pêche malheureusement. L'ensemble du jeu est déséquilibré : car malheureusement, Xenogears n'est pas fini.

Il y a bien une fin au jeu, et celle-ci est sans doute magnifique, mais le CD2 est complètement rushé. Square Enix ne croyait pas au projet, et malheureusement, il est évident que les développeurs n'ont pas pu amener leur ambition jusqu'au bout. Le jeu en souffre moyennement : ce n'est pas dramatique en soi, le CD2 étant court et le CD1 étant magnifique, mais c'est tellement beau, tellement jouissif et passionnant qu'on aimerait que ça soit 2 fois, 3 fois, 4 fois plus long... Et malheureusement le CD2 laisse légèrement sur sa faim.

Reste quand même une baffe émotionnelle de grande ampleur, une esthétique à tomber par terre (malgré des graphismes datés ; on peut pas tout avoir), des personnages tous aussi magnifiques les uns que les autres et la musique de patron de Mitsuda... Xenogears est un chef d'oeuvre raté, certes, mais un chef d'oeuvre tout de même, et je n'ose même pas imaginer ce que ça aurait pu être de plus. Xenogears est mon coup de coeur vidéoludique du moment, mon premier depuis Grandia (en 2012...), et c'est certainement un des meilleurs jeux auxquels j'ai joué. Je ne l'ai pas encore fini que j'ai déjà envie de le recommencer, de découvrir tout ce que le jeu à de caché, de comprendre toutes les subtilités de l'histoire et des personnages, et peut-être de battre le boss de fin sans me faire casser la bouche 158 fois

C'est vraiment une expérience à faire, mais je pense que je prêche des convaincus, non?

Non mais je comprend tout à fait ce qu'il dit. Je me suis fait le jeu en moins d'une semaine (je me suis arrêté au boss de fin, qui m'a énervé), et après ça, j'étais vidé. Je n'avais ni envie de tenter un autre RPG, ni même de regarder un film, c'est dire ^^ Il y a des oeuvres comme ça qui remettent en cause toute ta perspective, et en ce qui me concerne, Xenogears en fait partie. Je pense que c'est pareil pour stevenn.

Les trois musiques que tu as sélectionné sont sublimes, je n'y avais même pas pensé! Ca tend à montrer la densité du jeu. "The Treasure Which Cannot Be Stolen" est magnifique, et je suis tout à fait d'accord avec toi pour le passage à 0:32. C'est vraiment une des plus belles mélodies du jeu.

Après, parler de meilleur RPG de tous les temps, c'est quand même peut-être un peu catégorique. Pour avoir refait Final Fantasy X fort récemment, par exemple, ainsi que Final Fantasy VII, IX et Grandia, je peux t'assurer que Xenogears a quand même de bien grands collègues/rivaux/concurrents...

C'est un passage optionnel, à vrai dire.

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A la fin, quand tu es dans la dépouille de Shevat, tu as la possibilité de retrouver Hans, le matelot-pingouin du Thames. Et il t'explique qu'il s'est marié, et que pendant l'attaque des Wels, il a perdu de vue le capitaine, mais qu'il est sur qu'il a survécu et qu'un jour, il reviendra en disant qu'il avait trouvé un trésor et qu'il fallait aller le chercher en dignes hommes de la mer... Et ni une ni deux, il arrive en disant exactement ça, avec la musique du Thames qui retentit derrière C'est à la fois très drôle et très émouvant parce que sa relation tumultueuse avec Hans ponctue tous les passages sur le Thames, ce sont des personnages secondaires forts. Et d'un coup, tu réalises toute l'étendue de leur amitié, c'est beau

Oui, j'ai exploré les ruines de Zeboim, et j'ai été très surpris d'y trouver Big Joe, ce magnifique running gag
C'est un des passages que j'ai le plus adoré ça, d'ailleurs :

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@stevenn33 C'est Emeralda. Esmeralda, c'est l'amoureuse de Quasimodo
Et oui, c'est un personnage magnifique.

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Le souci principal, c'est que Ramsus te met tous tes HP à 1 et que tu n'as pas la possibilité de te guérir avant de combattre Miang Sauf que tant que tu n'attaques pas Miang, elle te fera 0 point de dégât Ca te laisse tout le temps de récupérer ton fuel et tes HP avant de lui marteler la gueule quelque chose de bien, à cette faquine.

Quand à Hammer, je l'ai laissé s'auto-détruire, honte à moi

Par ailleurs, Hammer est vraiment un des personnages qui m'a beaucoup ému. Sa relation avec Rico est tellement touchante