Le début d'année a été l'occasion de se faire un petit marathon Seigneur des Anneaux (version longue of course), en y ajoutant en préambule une version éditée par un fan de la trilogie de The Hobbit qui réduit la durée totale (versions longues des films) par 2. Cela dans le but de se rapprocher au mieux des péripéties vécues par Bilbo dans le bouquin tout en restant compréhensible.
Exit donc les longueurs et les plans qui ridiculisent pour rien les personnages (hello Radagast et Smaug), pas de lois de la physique brisée par Legolas (qui n'est plus qu'un PNJ), pas de triangle amoureux à 2 balles (Tauriel apparaît 15 secondes dans tout le film), version qui arrive à rétablir le véritable tueur de Smaug, etc.
Le même éditeur proposait également un petit film d'une heure : "Durin's Folk and the Hill of Sorcery", qui retrace principalement les scènes concernant le passé de Thorin et les vagabondages de Gandalf, le tout menant aux scènes qui introduisent les enjeux du Seigneur des Anneaux.
Je conseille vivement ces versions à ceux qui veulent speedrun le Hobbit, le film est bien plus digeste, cohérent et compréhensible 95% du temps. Un petit regret tout de même, j'aurais préféré avoir le segment "Durin's Folk and the Hill of Sorcery" directement intégré dans le film plutôt qu'en standalone même si ça s'éloignait, pour le coup, du contenu du livre.
http://www.maple-films.com/downloads.html

Ensuite, la 2ème quinzaine de mai a été dédiée à une rétrospective X-Men, hormis Deadpool 2 et New Mutants que nous avions déjà vus à leur sortie cinéma. Pour ma part je n'ai découvert que le 1er opus de Deadpool et Eléo tous les films... sauf Deadpool.
Je préfère toujours largement les deux premiers volets de la saga mais force est de constater que même les pires films sont mieux passés que ce que je croyais. Est-ce que j'avais déjà un a priori si négatif qu'au final ça allait, ou les plus mauvais opus sont-ils finalement plus ou moins au même niveau que les productions Marvel d'aujourd'hui, d'où une certaine habitude ? Je ne sais. En tout cas ça fait du bien de voir un film de super-héros sans fond vert permanent et avec des couleurs (coucou Batman !).

Un petit mot enfin pour Top Gun 2, qui est une excellente surprise. Malgré un ego trip hallucinant pour Tom Cruise c'est un bon blockbuster à l'ancienne et plaisant à visionner.

Pour le reste il y avait quelques trucs bien sympathiques, d'autres moins, mais pas grand chose de particulièrement marquant pour ma part.

  Patch de retraduction de Final Fantasy VII, Néo-Midgar (inclus dans le pack SYW)

  Patch de retraduction de Final Fantasy VII, Néo-Midgar (inclus dans le pack SYW)

Nous sommes allés voir Avatar 2 avec Renzo, hier soir.

Pour le contexte, il faut savoir que je fais partie de ces gens qui ont gardé du premier Avatar un souvenir de réelle expérience de cinéma lors de sa sortie à l’époque. J’avais pris une claque, visuelle et sonore. Depuis, le temps a passé. Et si je gardais un très bon souvenir du premier volet, je n’y étais pas spécialement attaché, pas au point d’attendre sa suite avec grande émotion.
Nous avons profité de sa remise en salle pour le redécouvrir avec mon copain. Si c’était encore très, très appréciable, on a constaté que certaines choses avaient mal vieilli, sans pour autant rendre l’expérience désagréable, mais ce n’était toujours pas suffisant pour m’exciter à l’idée d’une suite.

Comme d’habitude, je me suis tenue éloignée des trailers afin de limiter tout spoil, aussi bien sur l’histoire que sur la patte artistique de ce second volet.

Je n’attendais pas Avatar 2.

Et pourtant, j’ai repris une claque. Deux claques.
Une claque pour le film en tant que tel et une claque pour l’expérience.

J’ai découvert Avatar 2 en **IMAX**.
Je n’étais pas spécialement motivée pour cela. Le cinéma était loin, la place plus chère (21,60€), et pour deux pixels de plus, j’avais la flemme. Je suis de ces gens qui n’aiment pas la 3D : dès les premières minutes, ça me donne mal à la tête, et je considère cela davantage comme un accessoire qui me rappelle chaque seconde que je regarde un film en me « balançant » des trucs à la figure et en rendant l’action plus brouillonne. Bref, presque un gâchis à mon immersion. Le seul film que j’ai apprécié voir en 3D, ce fut Titanic (coïncidence?).

Un ami m’a persuadée. Je me suis dit que s’il y avait un film à voir en IMAX, c’était Avatar 2 : il a été pensé pour ça. Alors, allez !

Et je ne regrette absolument pas. Voire, je ne peux qu’encourager à voir le film dans cette condition.

Ce n’était pas seulement regarder un film. C’était une expérience totale de 3h. Car, oui, on ne regarde pas seulement un film. On est dans le film. L’immersion est totale, hyper sensorielle, avec une fluidité jamais vue. J’avais presque l’impression de ne « pas voir la 3D », mais d’être à côté des personnages, directement aspirée dans l’écran qui n’est plus un écran, mais mon nouveau « repère dans l’espace ». Tout me semblait proche, palpable, réel. Une expérience visuelle et sonore unique, qui aurait pu durer 5h sans que ça me dérange. Ça valait largement son prix et, encore une fois, je ne peux qu’encourager d’aller voir Avatar 2 ainsi, si vous en avez la possibilité.

Visuellement, le film est somptueux. Il offre le même genre de claque que son aîné à l’époque. Moi qui suis de plus en plus dépitée, voire écœurée par les blockbusters de nos jours qui « empestent le fond vert » au point que jamais rien ne me semble « bien fait », Avatar 2 est une merveille visuelle et sonore. Je me suis émerveillée de la moindre goûte d’eau ruisselant sur la peau des personnages. Je me suis encore émerveillée de ce voyage à travers une Pandora dont tous les lieux, toutes les créatures semblent réels, parfaitement bien imaginés et crédibles dans l’univers dans lesquels ils évoluent. Je me suis émerveillée à chaque plan, émerveillée tout court.

Avatar 2 propose encore un formidable voyage dans Pandora. Si le premier film se limitait à « la forêt », on découvre dans la Voie de l’Eau de nouveaux horizons, un nouveau peuple et l’univers que James C. nous propose s’étend, prend de l’ampleur, de la crédibilité par les interactions de ces peuples entre eux. Un peu comme Star Wars, on sent une volonté d’écrire, de proposer au fur et à mesure des films un monde vaste avec son identité propre, ces codes sociaux, culturels, religieux, spirituels divergeant en fonction de la géographie. Tout cela en abordant des thèmes très forts.

Car, encore une fois, le film aborde moult sujets avec beaucoup de réalisme et de naturel. Les Na'Vis n’ont jamais été aussi « humains », même davantage que les humains eux-mêmes, et, dans leur quotidien, dans leur relation, dans leur comportement, tout cela fait directement écho à notre propre façon d’être. C’est bien dans les détails qu’Avatar 2 a beaucoup de choses à dire, en profitant d’une réplique, d’un sourire, d’un sanglot, d’une interaction pour soulever des problèmes de racisme, de harcèlement, de mal-être, de deuil, de questionnement intérieur. Bref, la vie, dans ce qu’elle a de plus simple, mais aussi de plus belle et parfois de plus dramatique.
Avatar 2 est une histoire humaine qui nous ramène à une certaine réalité et à sa dureté, ce qui le rend émotionnellement bouleversant. Du moins ai-je été très touchée comme je le suis aujourd’hui rarement au cinéma, au point d’avoir les larmes. J’ai trouvé cela plaisant d’enfin m’inquiéter pour les personnages, de ressentir l’horreur de la guerre dans toute sa « simplicité » et son atrocité, là où les blockbusters doivent « toujours en faire plus » en ravageant des villes entières sans dommage collatéral, sans victime, avec des « héros » enchaînant cascades et combats « extraordinaires » sans blessure grave, sans que cela soit émotionnellement palpable. Avatar 2 rappelle que chaque vie à son importance, animale comme humaine, que tous à des conséquences. Et ça, j’ai trouvé sa beau, puissant. Et ça a toujours son lot de séquences très épiques aussi.

Certains pourraient trouver cela « simpliste », voire pas assez « nuancé ». Mais là où on pourrait pointer cela du doigt comme un défaut d’écriture, moi, j’y vois au contraire une qualité en cohérence totale avec le propos et la manière qu’a James C. de raconter ce qu’il a à raconter.
À l’instar d’un Dicaprio dans Don't Look Up qui hurle aux médias méprisants « ON VA TOUS CREVER », l’absence de nuance est justement là pour rappeler que la nuance n’est plus tolérable, plus acceptable. On a pas à nuancer des massacres. Et j’adhère ici totalement à cette écriture.

Au-delà de tout ça, Avatar 2 m’a aussi donné le même sentiment que celui procuré au visionnage de TopGun M : celui de la sincérité, de la volonté de proposer un film fait avec son cœur et ses tripes. On sent à chaque plan l’investissement d’un James C. à fond dans son projet depuis des années. Dans un monde où les blockbusters sont la plupart du temps « balancés au visage » comme un simple produit de consommation sans saveur, ça m’a fait du bien.

En fait, Avatar 2 m’a fait du bien. Pour tout ça, je lui pardonne ses défauts scénaristiques, parfois un peu trop simples, peut-être incohérents : je m’en fiche. J’ai pris une claque, mais je parlerai plutôt de caresse. Et je préfère largement avoir un film comme ça tous les 13 ans que… ben tout le reste.

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