7h53.

On était comme retranchés au Chocobo Square...
L'atmosphère en devenait étouffante.

Avec regret, je prolongeai mon regard au travers de la serrure : véritable tumulte. Ils hurlent, grognent, tambourinent la porte mécaniquement. On dirait des zombies...

J'ai peur. Mes mains ne cessent de trembler, s'accordent malheureusement à la symphonie de mon coeur affolé.

Bientôt le fracas, cette foutue porte va fléchir, et moi avec !

Mon premier jour, merde ...
Pourquoi ça m'arrive ... ?

"Ça va aller..."
Sa collègue en rose tentait de le rassurer. Sans effet...
Elle s'apprêta à ouvrir la porte.

Je déglutis. Papa me disait souvent que j'avais un compas dans l'œil. Tout ce que je savais évaluer maintenant, ce sont les quelques pas qui me séparaient de mon supplice...

La horde foula l'espace. Les enceintes tonnèrent :

"C'est le coup d'envoi de la nouvelle saison ! La rentrée des paris sportifs !"

150 mots

Grand-voile hissée et pavillon noir arborant une tête de mort claquant au vent, le navire tranchait les vagues en direction de sa prochaine destination. Puisse le courant les favoriser et quelques heures à peine les sépareraient du rivage.
Planté sur le gaillard avant, se tenait, terrible, la silhouette du capitaine. Mâchoire serrée, pâle, ses longs cheveux battant contre son manteau, il avait posé ses mains gantées de cuir sur les épaules frêle d'une jeune femme collée conte son torse. Ses traits délicats et maintien aristocratique détonnaient avec ceux du corsaire qui les avait durs et un regard acéré. Pourtant, on ne pouvait nier qu'entre les deux flottait un air de famille.
- C'est Tycoon ? demanda la princesse abaissant la lunette qu'elle avait en main.
- Tu as le compas dans l’œil, acquiesça le capitaine.
Il était temps pour les deux sœurs de rentrer à la maison.

150 mots

"BONJOUUUR LES ENFAAAANTS ! Je serai votre professeur cette année ! Je m'appelle Kiss-Tisse ! Allez, répétez-tous !"
"Quiiii se tiiiisse" répétèrent les élèves.
"Bieeeeen ! Alors ? Comment s'appellent ces charmantes têtes blondes, brunes, ou... heu, rousses ?"
"Moi c'est Rouge XIII, madame ! Mais tout le monde m'appelle Nanakiki !"
"Ah bon, très bien, Rouge Kiki ! Tu sembles avoir une dentition très développée ! Essaie de ne pas mordre tes condisciples, OK ?"
"Madame, vous avez le compas dans l’œil !" dit un autre élève sur un ton légèrement moqueur.
"N'EST-CE PAAAAAS ?! On me le dit TOUJOUUUUURS !!! Et à qui ai-je l'honneur, jeune demoiselle ?"
Toute la classe se mit à rire discrètement.
"...Tidus, m'dame. Je suis un mec..."
"OOOOHHH ! Désoléééée Tidus ! Eh bien ne t'en fais pas, tout le monde a les mêmes chances de réussite ici, quelle que soit son apparence !!!"
L'année s'annonçait folklorique.

150 mots

Cloud perçut la présence dans son dos avant même de la voir ou de l’entendre. Lorsqu’une main s’avança vers sa trousse, il saisit, d’un réflexe éclair, le compas qui traînait sur son bureau et le planta dans le bras du chapardeur. Tandis que l’autre couinait, il le fixa et gronda :
— La prochaine fois, si tu veux m’emprunter quelque chose, tu me demandes… looser.
Tandis qu’il demeurait avachi, la figure et les cheveux ruisselants, au-dessus de la cuvette des toilettes, cette scène imaginaire lui procura un ricanement triste. Par-delà la cabine, de grands éclats de rire se feutraient au travers des couloirs.
— Bonne rentrée, looser !
— Oublie pas de tirer la chasse !
— Ha, ha, ha !
Les larmes montèrent.
Dans les pensées du jeune milicien, une autre voix intervint.
— Tu veux devenir un SOLDAT ? Accroche-toi !
Cloud enfouit son visage dans ses mains et hurla.

150 mots