L'ambiance au bar était pesante. Personne ne pipait mot, sirotant son verre en écoutant les dernières infos sur l'attentat en cours au niveau du pilier porteur.
C'est alors qu'un homme entra sans ménager la double-porte, qui grinça bruyamment.
"Hé, salu heu... *HIC* patronc ! En vlà une bell journhaie kelle é bonn ! Hein wi ?!"
"Eh bien, en voilà au moins un qui ne s'en fait pas trop...", répondit le barman.
"Tou ! Tou ! Toutafey, par Toutatis ! Leu siel peux me tombaie sur la tette, moi j'men fou, je mourrez heureu ! Pasque c'est MON PROJÉÉÉÉ !"
"Et ton médecin, que dit-il ? Toujours à te mettre en arrêt maladie ?"
"Bah ouais, logik kwa ! Tu voua pa kom jeu suie fèble et... rat-chie-tique ? Heureuzman que dans ma tette aumoins, ça va bihein !"
"Si tu le dis... Bon, tu prends quoi ?"
"Un Gros-Doux-Don, stp !"

150 mots

Elle devait v'nir à la prochaine soirée au 7eme Ciel. Oui, elle "devait", parce qu'au final, elle n'est jamais v'nu.
Et ce n'est pas faute de promesses comme à chaque fois, bien trop vite envolées malheureusement.
Et pourtant, les gens continuaient d'y croire, d'espérer, d'imaginer sa v'nue.
Cette v'nue qui n'arrivera pas. Pourquoi ? "Hé bin parsque".

"Parsque jai l'anniversaire d'un pote", "et c'est moi qui doit faire le gâto !".
"Parsque jai pas u l'temps de finir ma vaisselle et jai encore tout mon appart'ment à nettoyer de fond en comble".
Ou encore le top du top des excuses : "En + il pleut, jsuis pas chaude, jai un problème d'humidité dans mes étriers de frein, ça se grippe, là ça allait avec la chaleur mais ça commençait à regrincer avec la rev'nue d'la pluie hier".

On continuait d'y croire malgré tout, mais d'puis, on la surnommait "l(a) malade imaginaire".

169 mots

- Tu fais quoi ?
- Rien d'intéressant. La traduction de textes japonais.
- Cette merde infâme avec trois mots de vocabulaire que les "djeuns" adorent ?
- Non, pas un mangasse. Un quetru kikoojap pour pléstation.
- Aaaah un MEUPORG ?
- Ouaip.
- Mais tu parles niak ?
- Naaan, j'utilise la version anglaise lolilol. Ces bougnoules illettrés ne verront jamais la différence.
- Tu me chauffes quand tu causes comme ça des "Wesh Wesh".
- Arrête ! Qu'est-ce que tu fous ? Marion est...
- Shhh... Sa tatie l’emmène à Courbevoie. Ils tentent de lyncher un migrant.
- Pauvre ?
- Évidemment.
- Eric, attention au clavier ! Jeanne ! Au s'kours !!!
- Mmmmmh... Il n'ira pas plus bas. Slurp ! Slurp !

... a a dà é payé.

...

- C'était bien... J'adore tes petites noix fripées qui se rétractent entre tes jambes quand on les touche. Tu m'inspires ! "Dans le SOLDAT, nous passions beaucoup de temps dans des camions."
- Quelle imagination ! Un vrai malade !

150 mots