Paf ! Un ennemi vaincu d'un coup !
Paf ! Un autre ennemi un peu trop casse-cou.
Paf ! Et encore un criant comme un coucou.
Paf ! Celui-ci ne valait pas le coup !

Et puis c'est retombé, mon arme comme l'ambiance.
Et puis certainement la première s'use, pas de chance.
Et puis certes, l'idée d'en prendre une nouvelle me met en transe.
Et puis c'est retors mais ça m'aiderait à m'en mettre plein la panse.

J'ai bien cherché, mais coffres ou magasins, j'ai bien cru ne jamais finir.
Je cherchais bien, je pensais continuer jusqu'à mon dernier soupir.
Je cherche, eh bien je vois au loin une boutique qui pourrait convenir.

Et cette arme ? Bonne attaque, mais peut mieux faire.
Et cette arme ? Trop complexe pour les faire taire.
Hé, sept armes ? Tout compte fait, c'est pas trop cher.

150 mots

Le soleil dardait ses rayons aussi haut que le ciel lui permettait. Sa morsure se faisait cuisante sur la peau d'un cuir sombre de l'homme à la mitraillette. La sensation n'était en rien agréable, pas plus que le paysage désolé qui se déroulait à perte de vue sous ses bottes. Ah ! Que cela lui avait manqué !
Seule ombre au tableau, la silhouette qui se tenait face à lui. Triste. Sombre. Haineuse. Les muscles de son bras mitrailleur tendus dans une position hostile et vengeresse.
Pourtant il ne pouvait le haïr. Haïr celui qui avait été son vieil acolyte. Haïr celui qui avait connu destin si infâme. Haïr celui qui se tenait devant lui, aujourd'hui plus animal de métal qu'Homme de chair et de sang.
Il n'éprouvait que pitié. Et c'était pitié que de mettre un terme à sa souffrance. Puisse Marlène lui pardonner.

150 mots

Bientôt.

Ma bourse se réduisait comme peau de chagrin. Je me devais de remettre à flot mon expédition en offrant mes services, chassant les forbans et dépeçant la faune.

Bientôt, je reprendrai mon périple. Je n’avais connu de neige plus mordante en ces lieux inhospitaliers. Mon visage était griffé par le froid, mes doigts déchiquetés, mon existence-même défigurée. Je dois tenir.

Bientôt, j’acquerrai cette materia. Rien ne saurait calmer l’euphorie de mes ardeurs, de mes désirs empêchés et de la promesse d’un accomplissement enfin atteint.

Bientôt, je regagnerai mon foyer, mes tendres, mes précieuses, douceur immodérée, suave, coulant comme le miel.

Bientôt, les vicissitudes de ce voyage se termineront, épure allégorique de mes contradictions dévorantes.

De retour à la taverne du Village Glaçon, il convertit alors ses peaux de bête contre de précieux deniers. Il composa affectueusement, alors, sa missive et la confia au tenancier.

Bientôt, je vous retrouverai. Pour l'heure, je vous adresse cette lettre :

« A ma femme, à ma fille ».

168 mots