Cela faisait longtemps, bien longtemps que je ne m'étais plus réveillée aussi sereinement. Le soleil dardait ses rayons sur la ville, et la paix était revenue depuis peu. Mes combats, nos combats, avaient laissé place à la reconstruction. Et aujourd’hui, cela fait un an qu’Alexandrie revit. Un an d’acharnement, et nos efforts n’auront pas été vains. Il reste bien sûr encore du travail, mais il était temps de marquer le coup. C’est pourquoi j’avais soutenu l’idée d’une belle fête allant au-delà du coucher du soleil, où les musiciens, comédiens et autres artisans pourraient montrer leur savoir-faire dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Oserais-je appeler ça une « boum » ? Mes pensées me suggèrent qu’en lieu et place des bombes, ce serait quelque peu surréaliste. Mais là n’est pas le propos. Ce soir, j’irai danser, coûte que coûte !

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L'ambiance festive a désormais cédé la place au calme de la nuit. Ce n'est pas tout les jours que l'on couronne une nouvelle reine ! Des explosions se font entendre partout en ville. Des pétards retardataires ? Non, c'est lui ! Il nous a suivi jusqu'ici ! J'étais présent sur l'armada de la reine ce jour-là, j'ai vu mes compagnons périr de son feu en un instant. J'ai juste eu le réflexe de plonger au bon moment, mais même dans l'eau je sentais la chaleur de sa fournaise. Je me réveille encore la nuit, sentant l'odeur de paille brûlée des chapeaux pointus. Et comme si le dragon ne suffisait pas, des monstres apparurent, pourchassant les civils. Je vis la générale et le capitaine, les défiant à un contre dix. Leur courage m'inspira, je dégaina mon épée et, malgré ma peur, rejoignis le combat. Pour Alexandrie ! Pour la reine Grenat !

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Je viens d'apprendre que Bibi m'invite à sa boum ce soir! Je suis trop contente moi qui connait à peine cette ville que je viens de découvrir je pourrais peut être oublier Djidane!

Je me rendis compte que Bibi me collait. Il m'expliqua que je n'avais pas à avoir peur de lui et qu'il venait d'avoir des sentiments amoureux pour la première fois.

-Aïe aïe aïe! Si je me retrouve en couple avec un homme comme ça, je sais pas si j'arriverais à me remettre de mes émotions!

Il m'assura que non! Il me dit même qu'il allait me prendre dans ses bras pour me rassurer!

Je me levai de ma chaise pour le prendre dans mes bras, ce qui provoqua un énorme jet de flamme qui commença à embraser le chapiteau. Ce sera ma première et dernière boum je pense.

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L’orchestre s’emballe et, d’un même mouvement, les dames de la cour s’élancent dans une danse qu’elles espèrent vouée à se poursuivre jusqu’à l’aube.

Face à la table d’honneur, je n’ose esquisser un pas. Les invités se pressent pour me délester des verres qui pèsent sur mon plateau. Insouciants, ils ne semblent vivre que pour l’instant présent. Seule la princesse Grenat, elle, paraît troublée. Assise à la droite de sa mère, grotesque figure qui peine à contenir son ivresse, leur différence est saisissante. Je distingue ses doigts se contracter autour de son verre, leurs jointures pâlir. Ses yeux semblent à la recherche de quelque chose, ou de quelqu’un. Ils me trouvent finalement, s’écarquillent ; une douleur déchirante me saisit, alors que mon plateau s’échappe. Un voile écarlate obscurcit ma vision, alors que la princesse hurle, terrifiée, le doigt pointé vers le ciel. Le plafond n’est plus. Je prends une dernière inspiration, alors que la poutre enflammée vient me rencontrer.

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Dans le contexte institutionnel, la bibliothèque d'Alexandrie n'était ni plus ni moins qu'un entrepôt géant entretenu par la vanité d'une poignée de nobles désœuvrés. Néanmoins, le postulat que quelqu'un comme moi - un érudit donc - puisse un jour en fouler le sol de la sandale, bien que difficile par les démarches qu'une telle demande engendrait, n'était pas totalement exclus.
Malgré ces incontournables contrariétés administratives, la perspective de parcourir cet amas inexhaustible de connaissances me faisait frémir comme la donzelle le soir de ses noces.
Non, ce qui me titillait désagréablement alors que je feuilletais un inestimable manuscrit de la première civilisation Mog, c'était d'imaginer le nombre d'orgies auxquelles s'étaient prêtés les nobles en ces lieux, et ne pas savoir si, par quelque inadvertance, l'un d'eux ne se serait pas essuyé sur une des pages parcheminées entre mes doigts.

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