Baignant dans la culture Japonaise depuis notre plus tendre enfance, club Dorothée, mangas, chiponais et compagnie, Comparse et Comparse rêvaient de découvrir le pays du Soleil Levant. Ce fut un projet longuement désiré et souvent repoussé jusqu’à cette année (Pauline -
non mais quelle idée a eu ma sœur de se marié en septembre 2017 aussi !).
Vingt jours pour découvrir l’archipel Nippon, un périple qui nous mèneras de Tokyo à Osaka. Inutile de préciser l’extraordinaire aventure que fut ce voyage.
Départ et début de l’aventure
Le jour J, mardi 4 septembre, on se retrouve sur le quai du RER. Nos boîtes de réception respectives s’agitent : nos amis nous inondent de SMS pour nous prévenir qu’un typhon d’une violence historique saccage actuellement le pays. Beaucoup de vols sont annulés mais fort heureusement, nous sommes préservées de cette mauvaise surprise.
Si le trajet fut long – un premier vol de 6h et un second de 8h – force est d’admettre que voyager sur la compagnie Emirates rendra ce dernier plus agréable.
A peine avions-nous mis un pied dans le gigantesque A380 qu'Eléonore s'est émerveillée comme une petite fille, surprise par l’escalier de star permettant de rejoindre le second étage de l’avion, les étoiles au plafond scintillant une fois les lumières éteintes et même les toilettes plus soigneusement décorées que dans des hôtels Français.
Eléonore –
Il était ouf cet avion, tellement gros que je me suis demandée comment ça pouvait voler. Même l’écran était grand et les films d’une qualité bien plus respectable que ce que j’avais vu jusqu’à présent.
Pauline –
A380 + Emirates = Combooooo
Arrivées à Dubaï, nous décidons de trainer dans l’aéroport, le prochain embarquement débutant à 7h40. Nous flânons dans les boutiques à touriste, nous gaussant des chameaux en strasses et autres djellabas de mauvais goût vendus à des prix exorbitants.
L’amusement laissera vite sa place à l’anxiété. Quand on s’est rendu compte que l’embarquement ne commençait pas à 7h40 mais en fait se terminait à cet horaire, ce fut la grosse panique. On était grave en retard. Pauline a commencé à paniquer, compensant la nonchalance de sa Comparse Eléonore.
Eléonore –
Moi j’étais relaxe « Mais t’inquiète Comparse, on est large, ça va le faire, tu stresses tout le temps pour rien (l’hôpital qui se fiche de la charité dans toute sa splendeur.) mais en fait on était pas large du tout. Quand j’ai vu « Gate Close » j’ai eu une grosse poussé d’adrénaline.
Heureusement notre avion semblait en retard et quand nous sommes arrivées aux portes de l’embarquement (où il n’y avait plus personne) ils ont bien voulu nous laisser rentrer.
Eléonore –
On a faillis louper notre second vol comme des gourdasses. C’était beau.
Il est 22h passé quand l’avion se pose à l’aéroport de Tokyo. Euphoriques d’être enfin arrivées, on s’est précipitées hors de l’appareil. Il ne faudra pas deux secondes avant qu’Eléonore soit interpellée par un panneau d’affichage.
Eléonore -
“Hey Comparse, regarde il y a nos noms d’écrits”
Sur l’affiche sont en effet inscrits quelques noms occidentaux dont les nôtres. Se demandant si on a gagné le gros lot, on est allées se renseigner auprès de la charmante Japonaise patientant aux côtés du panneau. Confuse, l’hôtesse nous a révélé l’oublie de nos bagages à Dubaï, le temps du changement trop court ne permettant pas le transfert dans le vol suivant.
Eléonore –
Ah ! (qui s’amuse)
Pauline –
gné ? (mode soulé) c’est quoi cette excuse moisie en carton ?
Passer la douane prendra quelques temps et communiquer avec les hôtesses pour remplir les documents administratifs des bagages encore plus. Les hôtesses s’excusent et nous informent que nos bagages n’arriveront que demain soir au Japon, les vols en provenance de Dubaï se limitant à 1 par jour. Elles nous questionnent par la suite sur l’hôtel où nous comptons séjourner dans deux jours, pour la livraison des bagages. Problème en vue …
Pauline –
On l’ignorait (j’ai assuré la conversation en anglais) car on avait pas encore réservé notre hôtel à Takayama.
Une heure plus tard, les documents sont remplis et les choses relativement claires : la Compagnie se charge de rapatrier les bagages à Tokyo et d’envoyer dès le lendemain matin un mail, pour recevoir en retour, de la part de Pauline, l’adresse de l’hôtel.
Il est désormais minuit et demi. Crasseuses et fatiguées de notre voyage, on doit désormais dénicher notre hôtel. On s’engouffre dans un bus pour débarquer dans les rues désertes de Tokyo. Heureusement, un jeune Japonais (fort charmant) maitrisant l’anglais, nous a aidé à nous orienter.
Comme on empestait pas mal la charogne (après 14h d’avion c’est pas une surprise) on a décidé de faire quelques courses de secours pour acheter de quoi se débarbouiller. Comme les Japonais sont des travailleurs acharnés, il y a des commerces ouverts 24h/24h 7j/7j. Ca nous a sauvé la vie.
Après ça il était temps de rejoindre l’auberge de jeunesse.
Eléonore –
Il était une heure du mat’. J’étais persuadée que l’hôtel allait être fermé et qu’on allait dormir dehors, genre alignement des astres de la poisse. C’était l’aventure et je trouvais ça cool.
L’hôtel était bel et bien fermé. Fort heureusement, on a croisé une touriste Française qui téléphonait dehors et qui nous a donné le code.
Après moultes remerciements, on est rentré et on a croisé un membre du Staff qui a bien voulu nous faire le checking.
L’auberge de jeunesse proposait le logement atypique de capsules pour dormir. Un hébergement que nous testons pour la première fois avec amusement.
Pauline -
Dodoooooo, et pas sous les ponnnnts !
Premiers pas et adaptation
Le réveil sonne à peine cinq heures plus tard, marquant nos visages du syndrome de la tête dans le pâté. Il est 7h du matin, le soleil nous accueille dans les rues de Tokyo mais nous en profiterons à peine en nous engouffrant dans le métro. Un beau métro, vaste et propre, où nous errerons à peine quelques secondes, plan à la main, avant d’être immédiatement repérées par le personnel qui s’empresse de venir nous aider. La gentillesse des Japonais n’est visiblement pas un mythe. A plusieurs reprises, lorsqu’on interpellait des Japonais pour leur demander un renseignement sur une direction à prendre, ces derniers prenaient non seulement le temps de consulter leur téléphone pour identifier l’endroit, mais parfois nous emmenaient carrément là-bas, même au prix de 10 minutes de marche dans une direction opposée à la leur.
Eléonore –
T’es perdu, tu demandes de l’aide et les gens t’emmène, j’adore ce pays !
Quelques heures plus tard, nous sommes dans le train direction les Alpes Japonaises. La verdure et les rizières composent maintenant le paysages et les hauts immeubles ont laissé leur place aux bâtisses en bois de la ville de Takayama, ville historique importante de l’ère Edo. Les rues sont étroites et chargées d’histoire, abritant maintenant des boutiques artisanales ainsi que des sanctuaires. On a prit un immense plaisir à flâner dans cette petite ville.
Au lendemain, les Comparses prennent la direction par bus, de Kamikochi, célèbre vallée des monts Hida. La météo est peu clémente, pour ne pas dire « dégeulasse » et nous sommes heureuses de pouvoir emprunter des parapluies à l’auberge de jeunesse où nous résidons, puisque nos imperméables sont évidemment dans nos bagages, toujours non réceptionnés.
Classée au Patrimoine Naturel du Japon, la vallée forestière de Kamikochi promet de belles promenades le long de la rivière Azuza. Le secteur est très touristique et nous nous étonnons de croiser une foule de randonneurs hardis d’explorer la vallée, malgré les incessantes averses. Nous marchons plusieurs kilomètres sous la pluie, arpentons les beaux chemins balisés à travers la végétation luxuriante, traversons les nombreux ponts au-dessus de la rivière vrombissante, avant de rentrer trempées en ville, en sachant que se changer sera évidemment toujours impossible : oh joie !
Avant de partir, on a testé des petits pains à la viande. C’est le genre de restauration rapide que tu croises un peu partout au Japon, dans les magasins, pour manger sur le pouce. C’était grave bon et on a mangé de ces trucs pendant tout le séjour, d’autant qu’en plus c’est pas cher.
Le soir on a mangé des ramens chez Toto. D’ailleurs, comme on trouvait pas où c’était, on a demandé à la proprio de l’auberge de jeunesse de nous donner l’adresse (alors que c’était dans la rue d’à côté). On est sorti et elle nous a surveillé à la porte, jusqu’à nous rejoindre en trottinant pour nous remettre dans la bonne direction. Décidément, ces Japonais sont trop sympas et nous bien nouilles (sans mauvais jeux de mot).
Raffinement et traditions
Le lendemain, samedi 8 septembre, la pluie ne semble guère vouloir s’arrêter. Il est temps pour nous de quitter Takayama et de se diriger, toujours en bus, vers notre prochaine direction, la région des cinq lacs, Kawaguchiko et le Mont Fuji, renommé affectueusement « Mont Fufu ».
Son sac sur le dos, Eléonore s’assoit pour mettre ses chaussures et, au moment de se baisser, souffre d’une atroce douleur dans les reins.
Eléonore –
Je ne suis pourtant pas une mouillette, mais c’était comme si on venait de mettre un coup de hache dans le bas du dos. J’ai crié comme une gamine.
Complètement bloquée, Eléonore galère à mettre ses chaussures, à se relever et à marcher.
Eléonore –
J’avais du mal à me déplacer et à marcher. La douleur était atroce et le trajet en bus une véritable horreur. J’ai compris que je m’étais fait un lumbago et que ça craignait pas mal pour la suite du séjour.
Nous séjournerons dans un ryokan au bord du lac Kawaguchi. Dès notre arrivée dans l’hôtel, le personnel est aux petits soins, au point que nous en sommes quelque peu déconcertées. Il faut dire qu’on a pas trop l’habitude qu’une rangée d’employés en Yukata nous fasse la révérence. La chambre offre une magnifique vue sur le lac et nous apprécierons la décoration atypique.
Les retrouvailles avec nos bagages sont également un moment de grande joie.
Nous enfilons nos yukatas mis à disposition, avant de nous diriger vers l’osen - bain relaxant très chaud. Nous n’aurons pourtant aucune difficulté à nous glisser dans l’eau.
Eléonore –
J’avais lu que l’eau des osens étaient très, très chaude et qu’il fallait du temps pour y rentrer et s’y habituer. Alors peut-être que les bloggeurs sont des chochottes car avec Comparse on prend des bains bien plus chauds chez nous #onaimeflinguernotrepeau
Par la fenêtre, le Mont Fuji se fait discret mais nous apprécions de barboter longuement avant de remonter nous changer pour le dîner.
Le repas est servi dans un petit salon privé. Dès notre entrée dans la pièce, nous salivons devant la table garnie de nombreux plats. Il y a beaucoup (trop) de choses à manger … et nous peinons même à terminer. (Pauline -
Oui oui ! même Eléonore)
Les estomacs bien remplis, nous nous séparons. Pauline retournera dans l’osen pendant qu’Eléonore profitera d’un massage typiquement Japonais (…) dans l’espoir de soulager son lumbago très douloureux qui l’a fait marcher comme une grand-mère et lui demande 10 minutes pour retirer ses chaussures – pratique dans un pays où tu dois te déchausser et rechausser toutes les demie-heures.
Quelle ne fut pas sa surprise en étant prise en charge par une dame Japonaise d’un certain âge, dont la carrure chétive ne laissait pas deviner sa poigne de fer. Les trente minutes de « massage » furent davantage une souffrance qu’un soulagement, pendant lesquelles Eléonore fut pétrie comme de la pâte à tarte, ou « taper dessus » au point d’en avoir des courbatures les jours suivants.
Eléonore –
Sérieux, il y avait pas un endroit où elle me touchait qui ne faisait pas mal. Elle m’a tordue dans tous les sens et moi j’ai serré les dents pour éviter de passer pour une faible.
Suite à cette expérience dans le fond plutôt amusante, on s’est couchée sur de confortables tatamis pour une nuit reposante.
N’ayant pu profiter de la vue sur le Mont Fuji de notre onsen, on était déterminées à dénicher le fameux volcan le lendemain. Nous quittâmes le ryokan en direction de notre prochain hôtel, une auberge de jeunesse à proximité. Débarrassées de nos bagages, nous pouvions alors retourner au bord de lac.
Le Mont Fuji trônant de l’autre côté, nous décidâmes de nous engouffrer comme de nombreux autres touristes dans un téléphérique afin de gravir le mont Tenjo et de profiter de sa vue panoramique sur la ville de Kawaguchiko et le Mont Fuji.
Grande fut notre déception en constatant que le volcan se cachait derrière un imposant cumulus nuageux. Si certains touristes ont dépensé sans complexe leurs économies pour être photographiés devant le panorama, puis retouchés afin d’être incrustés sur une belle photographie du volcan, nous, on voulait pas tricher.
Nous descendîmes au bord du lac afin d’en faire le tour pour dénicher les lieux offrant le meilleur point de vue. Sous un soleil de plomb, la promenade s’éternisa jusqu’à ce que le ciel s’assombrisse et que les nuages disparaissent. Dans les lueurs du soir, la sombre et imposante silhouette du Mont Fuji se découpait enfin, nous gratifiant d’un sentiment victorieux.