Posté le 03 novembre 2022 à 16:36 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Zell a dit :
Je ne crois pas au trio (ni dans le jeu ni à ce stade de ton histoire) sur le plan amical ou sur la puissance physique.
Bon, après, je ne m’inquiète pas : à ce stade de l’histoire, c’est assez normal. Et je pense même que, si tant est que tu puisses y croire – car on part quand même avec beaucoup d’aprioris – ça ne sera que très tardivement, le temps d’avoir une vision d’ensemble de l’histoire que j’ai racontée pour ces trois là.
Zell a dit :
C'est bien écrit mais les enjeux ne sont pas forcément palpables et ta liberté d'approche est très limitée sur ce type de scène, faut dire.
Oui, j’étais vraiment dans de la retranscription de la cinématique, à 100 %. C’est pour ça que je me suis assez ennuyée dessus, je l’avoue. xD
Zell a dit :
Bah encore une fois, tu peux être fière de l'écriture apportée à tes personnages parce que je pense que c'est un véritable numéro d'équilibriste de jongler fidélité et ta propre patte.
Pour certains, comme Hojo, ça va mais pour les autres, ça doit être un casse-gueule car ce sont des personnages qui évoluent grandement entre l'intro de Crisis Core et FF7. Le moindre "faux pas" dans l'écriture d'un personnage peut bousculer et créer une dissonance.
Merci beaucoup.
C’est en effet un équilibre vraiment difficile à trouver entre « respecter un personnage tel qu’on le connaît » et « se l’approprier », même si, parfois, j’ai mis un gros coup de pied dans la fourmilière. Il y a un personnage en particulier dans le récit que je me suis approprié à 100 %, au point de proposer une approche très différente du matériel de base. Si j’en suis plutôt contente, car je trouve cette approche toujours cohérente et plutôt intéressante, je peux comprendre la surprise, voire la déception de certains lecteurs/joueurs. J’attends ton avis avec impatience à ce sujet, mais ce n’est pas pour tout de suite.
Zell a dit :
Je vais être franc, je ne sais même pas comment tu fais pour écrire aussi bien ces dialogues auxquels je crois totalement.
Hanlalala mais merci beaucoup.
Je dois bien avouer que, aujourd’hui, l’écriture des dialogues est ce que je préfère. Bon, j’adore aussi les descriptions, surtout un peu contemplatives, mais on peut faire passer tellement d’émotions et de « non-dit » dans un dialogue. Ça paraît incohérent de dire ça, mais il suffit d’un regard, d’un choix d’intonation, d’une « ambiance » de conversion, pour créer plein de sentiments opposés ou, au contraire, les décupler, et ça, j’adore le mettre en scène dans un dialogue.
Zell a dit :
ça me paraît évident que tu finisses par rentrer en osmose avec tes personnages, que tu te les appropries.
Oui, c’est totalement ça !
Je compte un jour faire une vidéo sur ma chaîne Youtube d’auteure à ce sujet. Il arrive un moment, dans mon écriture, où j’ai l’impression de devenir « spectatrice » de mon récit, comme si j’étais le témoin d’une scène que je ne faisais que retranscrire à l’écrit. Les personnages deviennent des individus à part entière, et je n’ai plus aucun pouvoir sur leurs décisions, leur manière de réagir, ou de dialoguer, même si ça me plait pas. Cela entraîne souvent des situations crues, voire cruelle, mais que je veux réalistes et « palpables ». Du coup, je suis contente que ça se ressente.
Zell a dit :
Alors, petit coup de gueule. Pas contre toi mais contre le simulateur de la Shinra que je ne comprends pas.
Je sais que ce n'est pas développé dans ton récit mais je ne comprends pas cette technologie.
Quel est ton avis sur la question ?
Alors, mon avis est le suivant :
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Caca !
Non, mais, pour être honnête, je n’ai jamais rien compris non plus à comment ce simulateur fonctionnait ou pouvait fonctionner. Je n’y connais rien sur ces technologies et, à l’époque, je n’avais pas des réflexes de documentation comme je peux le faire aujourd’hui – et j’avoue que pour cet aspect du roman, la motivation n’était pas trop là pour me documenter. Pour deux, trois scènes, je suis partie un peu comme Job’ le dit : « TG c’est magique. »
Zell a dit :
Bon, le reste, pas grand chose à dire hormis le fait que tu tease beaucoup.
J’aime teaser
En ce qui concerne le spoil raté de Job’, tu n’avais bien spoilé que Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
la moto
et rien d’autre, avant d’éditer ton post, Job ?
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 03 novembre 2022 à 16:37]
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On dit j'aime pas, sale con(c)Zell
Posté le 03 novembre 2022 à 18:06 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Heu non, j'ai édité pour corriger une faute, mais je pensais qu'il avait lu le passage en question. Toutes mes confuses
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 03 novembre 2022 à 18:06]"Ce que nous appelons progrès, c'est souvent la résolution des problèmes posés par ce qu'on a appelé progrès à l'épisode d'avant". Marc-André Selosse.
Posté le 03 novembre 2022 à 18:24 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Non, mais, ce que je veux dire, c'est: est-ce que tu n'as parlé que de la moto ou tu as parlé d'autres choses de ce passage avant de le retirer ?
Parce que, sans vouloir teaser, il se passe beaucoup de choses à Junon, dans ma version.
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 03 novembre 2022 à 18:24]
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Posté le 03 novembre 2022 à 18:30 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Rien d'autres"Ce que nous appelons progrès, c'est souvent la résolution des problèmes posés par ce qu'on a appelé progrès à l'épisode d'avant". Marc-André Selosse.
Posté le 03 novembre 2022 à 18:55 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Parfait !
Je crois que ça fait partie de mes moments favoris du roman.
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On dit j'aime pas, sale con(c)Zell
Posté le 12 novembre 2022 à 12:34 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Spoilers du chapitre 12 au 13 inclus.
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Alors, beaucoup, beaucoup de choses à dire sur ces fameuses « Quêtes annexes ».
Brièvement, avant d’aller à l’essentiel, concernant le chapitre 12, pas beaucoup de choses à dire en réalité.
Sephiroth est clairement mon personnage préféré du roman à l’heure actuelle et il ne cesse de s’épaissir.
Dans ce chapitre encore, il vole la vedette à Zack même sur le plan « humain ». Sephiroth est une machine de guerre, il dispose un charisme incroyable. Enfin, bref, aucune faille. Exceptée celle de ne pas arriver à garder le contrôle ce qu’il entoure et le fait que sa puissance soit vaine. La scène de la transfusion, elle est en somme toute logique niveau cohérence mais elle a surtout son sens vis-à-vis de Sephiroth et d’à quel point il est meurtri intérieurement.
Sinon, j’ai bien aimé la description de l’ombre dévorante de Sephiroth qui m’a rappelé l’expressionnisme allemand. Je ne sais pas du tout pourquoi surtout que le détail ne dure qu’une ligne. En tous cas, je trouvais que ça collait bien à ce bout de scène et que cela préfigurait la métamorphose grandissante de Sephiroth au fur et à mesure des événements à venir. Je me suis aussi rendu compte que j’aimais beaucoup le surnom « Le Général » de Sephiroth. En soi, pour toi, ça t’évite de faire des répétitions mais je trouve que cela procure un côté impérieux au personnage à la lecture.
Pour Zack, je l’ai trouvé beaucoup plus violent qu’à l’accoutumée : Moins acrobatique, moins m’as-tu-vu. Ca se sent qu’il gagne en maturité au contact de Sephiroth et à la perte de ses repères, parents (Angeal en quelque sorte). Ca m’a juste surpris de le voir clairvoyant et inoffensif vis-à-vis d’Angeal juste après, comme un enfant démuni devant quelque chose qu’il ne peut pas affronter.
Ca, c’était le chapitre 12.
Maintenant, le chapitre 13 :
Grosse baffe. A l’heure actuelle, pour moi, c’est clairement le meilleur chapitre du roman et de très très loin.
Déjà, on sent que c’est un chapitre inédit, il n’a rien d’un chapitre « jeu vidéo » dans sa linéarité, dans ses choix narratifs. Et ce n’est clairement pas un mal.
C’est déjà un beau chapitre sur ce trio. Sephiroth et Angeal n’ont plus rien à prouver depuis Héritage pour gagner ma fascination. Genesis, c’est plus compliqué, c’est le personnage qui doit revenir de très loin pour parvenir à m’intéresser. Globalement, je dirais que c’est en bonne voie.
J’y crois totalement, j’y crois à ce qu’il vit durant cette Quête Annexe, à ce qu’ils vivent et de comment cela les façonneront jusqu'à l’instant présent de Crisis Core.
Déjà, méchant coup de poignard pour Genesis, difficile à encaisser. En fait, ce que j’aime beaucoup, c’est que ses deux amis lui restent fidèles. Mais du point de vue de Genesis, ça semble très clair. D’accord, il est orgueilleux, il a le sang chaud, ses amis ont voulu le préserver – même s’il n’y a au final pas de bonne solution pour le raisonner – mais de son point de vue, s’ils le connaissaient si bien que ça, ils auraient du lui en parler. Qu’importe la taille du mensonge ou de prétendre qu’il est justifié, Genesis déteste ce manque de reconnaissance et de sincérité. Après, je vois mal Angeal et Sephiroth refuser une promotion pour rester à un simple rang de 1ere Classe. Si Genesis n’a pas eu ces faveurs, c’est parce qu’ils ne les méritaient pas d’un point de vue de leadership au vu de son caractère. Cela ne m’étonnerait pas qu’ils aient poussé un peu pour aider Genesis à obtenir cette promotion mais au final, oui, c’est l’effort qui paye pour grimper dans les échelons de la Shinra. Là, il n’y a pas de faux-semblant, pas de promotion canapé. C’est d’ailleurs ce que j’aime : c’est la reconnaissance d’un SOLDAT envers un autre qui les fait grimper dans le système, non pas par profit mais par pure reconnaissance. Genesis a malheureusement beaucoup trop de travail à fournir à ce niveau-là pour espérer évoluer en même temps que ses deux amis.
Après, il peut y avoir des dérives sur ce système de promotion mais j'aime bien cette innocence professionnelle et simpliste pour le moment.
Passé cela, j’ai adoré la mission à Wutai. Je l’ai trouvée originale et cohérent de bout en bout, avec des rencontres inattendues, des combats à sens unique éprouvants, des révélations et une ambiance désolée assez surprenante.
Déjà, j’aime beaucoup le principe de la mission initiale de Sephiroth : Inspirer la terreur pour devenir une menace planante. En soi, oui, une guerre ça n’est pas juste des échanges ou des escarmouches, cela peut passer par toute sorte d’action militaire en vue de déstabiliser l’ennemi pour mieux le faire douter et capituler.
En parlant de rencontres inattendues, comment ne pas évoquer celle du vieux maître ? Beaucoup de respect de la part de Sephiroth. C’est d’ailleurs cette facette de lui que j’adore, quand il est respectueux, humble, qu’il a des valeurs profondément humaines. Encore une fois, il sait que sa place est au sommet, il met tout orgueil de côté sauf quand la situation impose de le faire comprendre à quelqu’un souhaitant bousculer cette hiérarchie de puissance. Ironiquement, j’aime et je n’aime pas quand ce chapitre commence à doucement façonner Sephiroth : les altercations avec Genesis qui commencent à prendre d’autres tournures, ses fringues, son épée légendaire etc. J’aime car cela développe le personnage, commence à faire naître Sephiroth, notre Sephiroth. Mais en même temps, je n’aime pas car c’est un personnage intéressant qui me plait, et je ne veux pas le voir dépérir dans ce qu’il deviendra inexorablement.
Autre rencontre, celle de Godo. De la pression, de la crainte se dégagent de lui. J’ai adoré l’idée la masse de ninjas noyant les trois SOLDATs. J’aime beaucoup le parallèle avec Leviathan, mine de rien, avec cette vague impitoyable. C’est d’ailleurs à ce moment que je me suis dit que ce n’était pas possible de reproduire ton chapitre en jeu vidéo. C’est beaucoup plus littéral, dans la métaphore, et ce n’est clairement pas pour me déplaire. Globalement c’est un chapitre très différent dans l’approche. En même temps, je trouve qu’il y a un équilibre assez fou dans ce chapitre pourtant inédit. J’ai cru à cette aventure que vit le trio, à chacun des personnages croisés. Ca colle à l’univers de FF7. Et en même temps, c’est terriblement plus réaliste sur l’approche survie des SOLDATs, sur l’horreur de la guerre, sur les bassesses militaires des deux camps (régime de terreur pour l’un, espièglerie de Godo de l’autre pour retourner les pions adverses du damier).
Ce chapitre est long, mais bordel, il est infiniment riche et de haute volée.
J’aime beaucoup comment tu travailles le fond de ton univers. Quand tu sors des noms, ce n’est pas juste pour faire une simple liste histoire que ça soit plus réaliste (en soi, pourquoi pas). Mais cet Eros, j’y croyais à mort. J’ai même envie de le revoir (même si ça risque d’être compliqué en l’état). Comme j’en parlais plus tôt avec les promotions, ce univers, ce n’est pas juste de la puissance brute. Ici tout compte pour gravir les échelons : puissance, capacité de stratège, polyvalence, négociation, leadership etc.
D’ailleurs, cela sied bien à Sephiroth qui au-delà de ce qu’on lui connait (puissance brute et charisme) fait preuve de facultés pour l’infiltration : Etonnant mais logique in fine. Mais c’est aussi quelqu’un qui sait utiliser sa force avec brio. Il a mille occasions de défaire Genesis pour son insubordination en période de crise, mais même s’il s’agit d’un ami, professionnellement, il trouve la meilleure solution : riposter sans tuer, l’avoir à l’usure car impossible de le raisonner et le laisser dans un état sans possibilité de se mouvoir et donc de créer d’autres problèmes pour lui, pour Sephiroth ou pour le reste de la troupe, comme déclarer une guerre totale de manière précipitée par pur orgueil.
J’ai adoré la destruction du camp qui suit cette scène. Je trouve que c’est une belle retranscription de la guerre, complètement à l’opposé de celle des premiers chapitres, exposée avec beaucoup trop de légèreté. Ici, on retrouve du sang, des doutes, escarmouches humiliantes, de la chair et ce, sans pour autant aller dans un descriptif abusif et mal venu des horreurs visuelles de la guerre. C’est un chapitre où on se sent vraiment dans la peau d’Angeal. Quand il titube et manque de choir, on ressent ses troubles d’équilibre. Quand il rampe avec ses genoux cassés, on comprend à quel point le désarroi lui a fait oublier une telle douleur et à quel point c’est éprouvant de faire l’équivalent de dix pauvres pas dans ce genre de situation. On sent le sang et l’amertume du champ de bataille lorsqu’il ne s’agit pas d’un jour de victoire. Angeal retranscrit à perfection cet esprit embrumé à ce moment précis du récit.
Encore une fois, le meilleur chapitre à mon sens.
La suite chapitre 14 au 18 inclus toute à l'heure ou demain.
Posté le 12 novembre 2022 à 16:21 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Zell a dit :
Sephiroth est clairement mon personnage préféré du roman à l’heure actuelle et il ne cesse de s’épaissir.
Et j’en suis vraiment ravie.
Comme je te le sais, c’est aussi mon gros bébé et, en effet, cela se voit à la lecture.
Zell a dit :
Exceptée celle de ne pas arriver à garder le contrôle de ce qu’il entoure et le fait que sa puissance soit vaine.
J’aime beaucoup cette phrase. Elle résume tout parfaitement.
Sephiroth à beau être LE plus puissant, tout cela s’avère assez vain puisque tout semble lui échapper, notamment ce qui le touche. Zack est, au final, aussi pas mal confronté à cela au fur et à mesure de l’histoire.
Zell a dit :
Je me suis aussi rendu compte que j’aimais beaucoup le surnom « Le Général » de Sephiroth. En soi, pour toi, ça t’évite de faire des répétitions, mais je trouve que cela procure un côté impérieux au personnage à la lecture.
J’ai beaucoup aimé intégrer ces grades dans le SOLDAT. Non, seulement, en effet, ça m’évite des répétitions (même si je vais devoir en atomiser encore énormément à la relecture), mais ça apporte aussi un peu de volume au fonctionnement de la compagnie.
[/quote] Pour Zack, je l’ai trouvé beaucoup plus violent qu’à l’accoutumée : Moins acrobatique, moins m’as-tu-vu. Ca se sent qu’il gagne en maturité au contact de Sephiroth et à la perte de ses repères, parents (Angeal en quelque sorte).[/quote]
Contente que son évolution se ressente. Elle devrait prendre un bon envole dans la seconde moitié du récit qui se rapproche.
Zell a dit :
Grosse baffe. A l’heure actuelle, pour moi, c’est clairement le meilleur chapitre du roman et de très très loin.
Je suis tellement contente de lire ça.
Bon, en règle généralement. Toutes les QA ont été un plaisir à écrire, mais celle-ci tient une place particulière dans mon cœur. Peut-être parce que c’est la première. Je ne sais pas. Mais j’ai adoré l’écrire.
Zell a dit :
Sephiroth et Angeal n’ont plus rien à prouver depuis Héritage pour gagner ma fascination.
Quelle bonne nouvelle ! En sachant que ce n’était pas gagné, je suis plutôt contente d’avoir réussi cet exploit.
Zell a dit :
Genesis, c’est plus compliqué, c’est le personnage qui doit revenir de très loin pour parvenir à m’intéresser. Globalement, je dirais que c’est en bonne voie.
Oui, Genesis, c’est plus complexe de l’apprécier, car il revient en effet de très loin et son évolution/son histoire, est vraiment dilué durant tout le roman. Mais je garde espoir pour lui.
Zell a dit :
J’ai adoré la mission à Wutai. Je l’ai trouvée originale et cohérente de bout en bout, avec des rencontres inattendues, des combats à sens unique éprouvants, des révélations et une ambiance désolée assez surprenante.
Déjà, j’aime beaucoup le principe de la mission initiale de Sephiroth : Inspirer la terreur pour devenir une menace planante. En soi, oui, une guerre ça n’est pas juste des échanges ou des escarmouches, cela peut passer par toute sorte d’action militaire en vue de déstabiliser l’ennemi pour mieux le faire douter et capituler.
Tant mieux !
Je me souviens qu’à l’époque, j’étais quand même moins dans la documentation pour m’inspirer de réels évènements ou stratégies pour écrire des choses cohérentes. J’ai un peu fait tout cela au « feeling » et je suis contente que ça fonctionne.
Zell a dit :
En parlant de rencontres inattendues, comment ne pas évoquer celle du vieux maître ?
Je me rends compte que ce personnage du Vieux Maître est un poil clichée, mais tant pis, au final, la scène fonctionne toujours très bien.
Zell a dit :
Ironiquement, j’aime et je n’aime pas quand ce chapitre commence à doucement façonner Sephiroth : les altercations avec Genesis qui commencent à prendre d’autres tournures, ses fringues, son épée légendaire etc. J’aime car cela développe le personnage, commence à faire naître Sephiroth, notre Sephiroth. Mais en même temps, je n’aime pas car c’est un personnage intéressant qui me plaît, et je ne veux pas le voir dépérir dans ce qu’il deviendra inexorablement.
Je comprends parfaitement ce que tu veux dire. Après, il reste encore un petit peu de temps, mais il est clair que la « glissade » du personnage va devenir de plus en plus intense.
Zell a dit :
J’ai cru à cette aventure que vit le trio, à chacun des personnages croisés. Ca colle à l’univers de FF7.
Ça aussi c’est un beau retour de la part de quelqu’un comme toi qui connaît très bien l’univers et y est très attaché. C’est toujours un peu mon angoisse de « m’approprier » l’univers et ses personnages, mais en franchissant la limite pour que ça colle. Pour le moment, ça a l’air d’être le cas, donc, je suis contente.
Zell a dit :
J’aime beaucoup comment tu travailles le fond de ton univers. Quand tu sors des noms, ce n’est pas juste pour faire une simple liste histoire que ça soit plus réaliste (en soi, pourquoi pas). Mais cet Eros, j’y croyais à mort. J’ai même envie de le revoir (même si ça risque d’être compliqué en l’état).
Hé, hé, très contente qu’Eros te plaise. Peut-être qu’il reviendra, ou peut-être pas. Je ne vais rien dire.
Zell a dit :
D’ailleurs, cela sied bien à Sephiroth qui au-delà de ce qu’on lui connait (puissance brute et charisme) fait preuve de facultés pour l’infiltration : Etonnant mais logique in fine. Mais c’est aussi quelqu’un qui sait utiliser sa force avec brio. Il a mille occasions de défaire Genesis pour son insubordination en période de crise, mais même s’il s’agit d’un ami, professionnellement, il trouve la meilleure solution : riposter sans tuer, l’avoir à l’usure car impossible de le raisonner et le laisser dans un état sans possibilité de se mouvoir et donc de créer d’autres problèmes pour lui, pour Sephiroth ou pour le reste de la troupe, comme déclarer une guerre totale de manière précipitée par pur orgueil.
Oui, j’aime aussi cet aspect stratégique chez les SOLDATs hauts gradés, notamment Sephiroth qui est quand même le Général de l’armée et qui se doit donc d’utiliser aussi ses neurones, être un meneur d’hommes, etc. Et cela permet aussi d’appuyer le contraste saisissant avec le Sephiroth que l’on connaît, qui ne devient plus qu’une machine à exterminer.
Zell a dit :
J’ai adoré l’idée la masse de ninjas noyant les trois SOLDATs. J’aime beaucoup le parallèle avec Leviathan, mine de rien, avec cette vague impitoyable. C’est d’ailleurs à ce moment que je me suis dit que ce n’était pas possible de reproduire ton chapitre en jeu vidéo. C’est beaucoup plus littéral, dans la métaphore, et ce n’est clairement pas pour me déplaire.
Alors, si je me base en effet beaucoup sur l'utilisation de l'eau, des vagues, etc... j'avoue que je ne sais plus si je voulais vraiment faire un parallèle avec les ninjes ou pas. Mais parfois, on peut faire des choses aussi inconsciemment. J'avais surtout cette idée de la coordination extrême que peuvent avoir les Japonais dans certains spectacles, ou même en général dans leur mode de vie. Ça m'a pas mal inspiré pour cette scène.
Zell a dit :
J’ai adoré la destruction du camp qui suit cette scène.
Merci beaucoup !
En règle générale, je ne tenais pas à édulcorer certaines scènes. Oui, les SOLDATs saignent et peuvent être blessés gravement. Bon, certes, l’impact émotionnel reste mince.On se doute qu’ils ne vont pas « mourir » ou finir « handicapés », car on connaît leur destin et l’univers dispose de suffisamment de magies/potions puissantes pour éviter cela, mais j’essaye quand même à l’instant T de retranscrire toutes les horreurs/douleurs engendrées par les évènements, les attaques physiques comme magique. Je crois que mon second moment favori pour tout cela, c’est Junon, mais tu n’y es pas encore. Sans vouloir teaser.
Il y a aussi la QA le Couronnement du Diable où je m’amuse beaucoup avec tout cela, même si on est davantage dans de l’action pure.
En tout cas, encore un grand merci à toi pour ce pavé.
Je suis vraiment contente que cette première QA te plaise. C’était un peu le crash test.
Curieuse de lire ton avis sur celle du Nouvel An qui reste assez particulière.
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 12 novembre 2022 à 16:39]
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Posté le 14 novembre 2022 à 00:49 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Spoilers du chapitre 14 au 18 inclus.
Pour rebondir à ton commentaire précédent, je pensais vraiment que l’idée de la vague émanait de Leviathan, mais oui ton idée fait sens également !
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Alors déjà belle trouvaille pour simuler Zack qui sort de sa torpeur : découper les paragraphes. En vrai, je trouve l’idée vraiment réussie car on sent vraiment l’esprit qui vagabonde sans parvenir à se ressaisir. Et on le ressent plutôt bien avec des répétitions de textes, la perte de repères pour émerger.
La voilà. Enfin. La rencontre entre Zack et Aerith.
Le vocabulaire est d’un coup plus radieux, apaisant, chaleureux. C’est la première fois depuis le début du roman où on s’y bien. On sait et on sent qu’il se passe quelque chose pour Zack, et la narration prend le pas là-dessus en abandonnant toute neutralité même si on reste toujours dans quelque chose de factuel.
Et j’ai beaucoup aimé cette idée, cette idée d’avoir une narration beaucoup plus sensorielle. A présent, celle-ci n’évoque pas les doutes de Zack comme quelque chose de concret comme on pouvait l’avoir jusqu’ici. Cette fois, on vit les pensées dans le choix des mots du narrateur et même si c’était surprenant au début, j’ai adhéré à l’idée. On voit clairement que c’est une partie de l’histoire à laquelle tu tiens beaucoup et ça ne m’étonnerait pas que ça soit pour celle-ci que tu as écris Héritage à la base.
Et au-delà de ressentir les émotions de Zack, on se met dans sa peau. On ressentirait presque la chaleur renforcée par les vitraux, le côté étouffant et renfermé de l’église et en même temps, la sensation revigorante et sucrée des fleurs.
J’ai lu toute leur rencontre avec un sourire en coin. J’ai trouvé leur relation belle, touchante et candide. Les deux savent ce qu’ils veulent, mais Aerith manque encore de conviction. De son côté, Zack est certes quelqu’un de très solaire et social, mais il n’arrive pas à compenser ce manque d’aisance relationnelle. En dehors de la relation avec Angeal, les relations au sein de la Shinra sont très pragmatiques et il ne faut pas oublier que Zack était au début de l’œuvre quelqu’un de très égoïste où son but résidait d'être sous les feux de projecteur plutôt que de comprendre et de s’ouvrir aux autres.
J’aime comment ils sont peu entreprenants mais qu’ils se tournent autour, pas par profit respectif, mais parce que ce qu’ils sentent quelque chose.
Au-delà de tout ça, je trouve que ce chapitre évoque une beauté fataliste. Je m’explique car je ne sais pas si ton récit a été pensé ainsi. Lorsque j’ai fais FF7 Remake, même s’il y a eu de nombreux changements narratifs, j’ai vécu ça comme une lettre d’hommage, d’amour, un message rempli d’espoir parfois de manière amère. L’histoire de Zack, on ne la connaissait pas avant de jouer à Crisis Core mais on savait son issue. Le jeu joue d’ailleurs beaucoup avec ce fatalisme dans le combat final frustrant et libérateur. Du coup, c’était le propre de Crisis Core de s’attacher au personnage pour mieux comprendre Zack et ce qu’il laisse derrière lui, ses regrets, ses rêves. Pour revenir à FF7 Remake, je trouve que cette lettre d’espoir et d’amour se ressent de nombreuses manières. Lorsqu’on a cette mission avec Jessie, Biggs et Wedge, impossible de ne pas s’attacher à ce trio. Et on a tous ces dialogues qui te promettent de nouvelles aventures avec eux, alors que l’on sait ce qui va leur advenir. Même la musique FF7 Main Theme qui est jouée à ce moment est extrêmement mélancolique et annonciatrice. Je l’ai ressenti comme un espoir agréable mais amer. Et il y a quelque chose d’assez similaire plus loin lors du chapitre 8, je me suis plu à rester le plus longtemps possible avec Aerith parce que j’avais ce sentiment de la perdre en quittant le Secteur 6. C’est tout con car je savais qu’il y avait forcément le Wall Market dans la foulée. Mais en tant que joueur, ça m’avait un peu déchiré de lui dire au revoir. Et Aerith ne se cachait pas d’avoir passé tant de temps avec nous, à se rallonger le trajet pour justement profiter de ces moments le plus longtemps possible.
Alors, je sais que ni Zack ni Aerith ne sont conscients qu’ils ne vieilliront pas ensemble dans ton récit ou dans Crisis Core mais j’ai trouvé le choix des mots ou le fait que le texte donne l’impression de durer (dans le bon sens du terme), bah j’ai ressenti un peu la même chose que dans FF7 Remake. Les personnages ne sont pas conscients mais toi, tu es aux commandes derrière. Voilà, je voulais juste savoir si c’était quelque chose de pensé comme une retranscription de Crisis Core avec ta plume ou si peut-être inconsciemment c’était ton but de faire durer ces moments face à l’inéluctable ?
Pour revenir au chapitre, j’ai bien aidé l’idée du projecteur de Midgar. C’est une idée en soi, même si je ne partage pas la même vision de Midgar que toi ni de celle du Remake avec son ciel ouvert. Pour moi, le Midgar du dessous dans l’original était une sorte de fait-tout où le plateau servait littéralement de couvercle. En somme, quelque chose de très noir et de très lourd dans l’atmosphère (ce que tu décris d’ailleurs) rendant les habitants plus dépendants encore de la Mako pour y survivre.
Beau parallèle avec Sephiroth / Genesis pour Zack qui, même s’il gagne en puissance, reste toujours démuni pour sauver Angeal de ses fardeaux.
J’ai trouvé Zack beaucoup plus naturel, plus ouvert dans ce chapitre et je pense que la présence d’Aerith n’y est pas pour rien. Il y a peu il devenait de plus en plus cynique, désintéressé, désespéré. La scène où il laisse l’imagination d’Aerith germer au gré de ses descriptions du ciel arrive à point nommé. Il reprend du poil de la bête, il revit.
Même si c’est un chapitre gouverné par la linéarité du jeu et de ses dialogues, on sent qu’il y a quelque chose qui se construit avec Aerith, même discrètement.
Par contre, la fin de leur rencontre est assez horrible. Enfin, horrible pour Zack qui se retrouve sur la corde raide. Zack n’est pas quelqu’un de faux, ça le tiraillerait de mentir à Aerith jusqu’à ce qu’elle apprenne le pot aux roses. Et j’ai trouvé ça très angoissant de pas savoir à l’avance la réaction de cette dernière ni de comment elle décidera de la suite de la relation.
Globalement, comme toujours, j’aime beaucoup les détails qui donnent du sens à ton œuvre : l’atmosphère sous Midgar, comment les monstres mutent et leur train de vie, de l’effet du sort de Mutisme et du manque de MP. Alors, ça en vrai, je trouve que c’était une excellente idée d’intégrer ce genre de choses à un moment de ton récit. Je pense que c’est nécessaire de faire comprendre ce que c’est de faire de la magie dans un univers comme celui-ci. Qu’est-ce que ça évoque ou provoque de déclencher un sort de magie ? J’ai pas souvenir que tu sois allé sur cette voie là lors de la première magie de Zack, je ne sais plus du tout. Par contre, le manque de MP, je trouve que c’est une très bonne idée à ne pas sous-estimer. Ca m’a personnellement rappelé un RPG Shadow Hearts où tu as une jauge de HP (bah la vie), de MP (la force mentale) et une jauge de peur. Et ces trois jauges étaient liées entre elles. Les personnages qui sont les plus pragmatiques et donc ne croient pas au surnaturel vont avoir peut de MP et leur jauge de peur va très rapidement descendre. Pour info, c’est un jeu où tout le bestiaire fait référence au folklore de l’horreur (monstres désincarnés, morts de l’intérieur, la chair à vif etc). Plus la jauge de peur tombe, plus le personnage perd des MP de souvenir (donc sa force mentale) et plus il devient confus au point de se blesser lui-même. Bah, au-delà de ce jeu, je crois que je n’ai pas vu jusqu’à ton roman un jeu, une œuvre qui évoquait ce que cela faisait vraiment d’être à court de MP ni de ce que c’est. Et c’est super important pour la logique de l’œuvre je trouve de comprendre ces chiffres qui n’ont pas de sens en dehors de l’aspect vidéoludique.
Sinon, j’ai bien aimé la petite private joke d’Hojo qui considère que ce dernier est le genre à enfermer les gens dans des bocaux. Je ne sais plus à quel moment il le dit mais ça m’a fait sourire.
Passons à la deuxième Quête Annexe.
Bah c’est tout simplement le deuxième meilleur chapitre actuel derrière la première Quête Annexe. Ni plus ni moins.
Il y a des choses très intéressantes de tous les côtés mais globalement, c’est un chapitre qui fait moins évoluer les grandes lignes de l’intrigue, le plus gros ayant été fait par la première Quête Annexe. C’est un chapitre vraiment axé sur la complémentarité du trio, leur camaraderie, leur professionnalisme à toute épreuve. Bon, c’était un peu le cas de la mission de Wutai, tu me diras.
Beaucoup d’apparitions qui manquaient parmi les figures connues. Je les trouve d’ailleurs très proches de la vision qu’on peut en avoir : Heidegger et ses blagues salaces, Scarlett dont la libido appelle à l’aide auprès de chaque mâle présent dans la pièce, Rufus en futur dirigeant sans scrupule. Apparition surprenante aussi d’Hojo qui se laisse transcender par la musique. J’aime beaucoup comment tu as développé son background et à quel sens tout cela fait sens avec la relation assez stricte qu’il entretient avec Sephiroth. C’est un aveu qu’il se considère comme père, et je trouve ça plutôt étonnant qu’il en garde considération, lui qui n’est fasciné que par ses recherches.
Même quand Zack était un bambin, le microcosme de la Shinra qu’on connait répondait déjà présent.
Eh oui, Zack était un jeune garçon de 12 ans à peine quand il a rejoint la Shinra. Ca m’a paru bizarre qu’il soit si jeune, même si cela a été confirmé par plusieurs sources et chronologies. Du coup, je suis un peu surpris que des 1eres Classe s’occupent de former, d’avoir sous leur aile des recrues assez jeunes au sein d’une école militaire. Peut-être que j’apprendrai plus tard qu’Angeal était aussi instructeur au sein de l’école de la Shinra. En soi, pourquoi pas, et j’approuve totalement l’idée car cela donne vraiment plus de corps à la relation entre Zack et lui. Même en lisant Héritage, j’avais du mal à comprendre cet attachement. Je sais qu’il suffit peut-être de pas grand-chose pour Zack, je me disais qu’ils se connaissaient depuis un an ou deux, que Zack l’admirait énormément, qu’il y voyait une figure paternelle à convaincre de ses exploits. Qu’il s’était attaché à Angeal tout simplement parce qu’en dehors de lui, cela a l’air assez compliqué de sociabiliser sans faux-semblant au sein de la Shinra. Petite apparition de Kunsel qui me fait dire qu’entre ici et un peu plus tôt à la tour Shinra, on a pas fini de le revoir. Surtout s’ils se côtoient depuis aussi longtemps.
Alors, ça peut paraître bizarre mais j’y ai vu un lot d’influences entre Die Hard 1 et 3 … dans un roman sur la préquelle de FF7. Tout va bien.
Ca commence sur une soirée festive dans une tour où tout le monde est bien apprêté. D’ailleurs, j’ai bien aimé la petite vanne de Sephiroth au sujet de Rufus. C’est marrant et ça montre bien qu’en dehors d’Angeal et Genesis, il n’a pas d’ami proche avec qui faire ce genre de blague, d’où la froideur qu’il incarne depuis l’absence de ceux-ci dans Crisis Core ou dans le flashback de Nibelheim.
Bref, pour revenir sur Die Hard 1 : Une immense tour composée de verrières, une fête presque gâchée par des terroristes, un chauffeur dans sa limousine au sous-sol, des bombes à désamorcer, une mission infiltration solo (même si dans le cas présent, ils sont trois, ils opèrent seuls au sein de la tour). En un mot comme en mille : ce chapitre est une bombe. On assiste à une véritable course contre la montre où le moindre dérapage contribuera à la fin des occupants de la tour.
Même si ce chapitre fait globalement du surplace dans l’intrigue, il reste à mes yeux incroyablement captivant. Il apporte notamment un peu d’épaisseur au groupe Avalanche qui rappelle beaucoup ses branches plus extrêmes intentant directement la vie des décisionnaires de la Shinra.
Sephiroth qui se retrouve devant un poste de surveillance, ça m’a fait sourire, car avoir un rôle aussi passif contrairement à ses deux compares, c’est à l’opposé de l’image de l’homme de terrain qu’on a de lui. D’ailleurs, je vois que j’ai mis le doigt sur le fait qu’il déteste que la situation lui échappe dans mon commentaire précédent.
Et la partie Die Hard 3 commence pour moi au moment où ils montent dans la voiture. Les clins d’œil au film sont beaucoup moins évidents que pour Die Hard 1, bien sûr, mais je pense que comme les deux scènes se déroulent dans la même continuité, j’y ai fait des rapprochements. Une course poursuite avec une bombe dans la ville, une conduite dangereuse, des vannes qui fusent de tous les côtés. Ouais, c’est ce côté-là de Die Hard 3 je pense.
Pour rester sur la cohérence de l’univers, j’aime bien l’idée de respecter que les ennemis aussi peuvent faire des combinaisons de matéria, dans le cas présent l’uzi avec la matéria de feu. Ca montre à quel point les matérias sont une arme du quotidien, qu’il ne serait pas étonnant qu’il y ait un réseau qui régule tout cela sur le marché noir. A vrai dire, ça ne m’aurait pas étonné qu’au lieu du C4, les terroristes emploient de la matéria niveau maître comme explosif.
En tous cas, j’ai trouvé la course-poursuite prenante, plus minimaliste mais pourtant plus lisible que les chorégraphies décrites à outrance de tes premiers chapitres. Encore une fois, je sais que tu te sentais prisonnière des cinématiques du jeu mais je trouve ça bien que tu ais pu trouver ton style. Ecrire des scènes d’action, ça me semble assez particulier comme exercice tant il faut conserver un juste milieu entre description et sensation, où un manque comme un trop-plein créé une rupture dans la lecture. De manière générale, je trouve ton style d’écriture beaucoup plus imprégné à ce niveau-là depuis un certain temps, peut-être depuis QA1. La précision chirurgicale de tes chorégraphies d’action avaient été un sacré frein pour moi au début de l’œuvre à cause du manque de confort dans la lecture malgré une belle plume. Bien content d’avoir franchi le pas depuis !
J’aime bien la conclusion avec le feu d’artifice. Je ne saurai pas trop dire ce qu’elle symbolise ni ce qu’elle me fait ressentir, mais j’ai bien aimé. Peut-être une sorte de soulagement pour eux.
Bref, quoiqu’il en soit, ce qui est intéressant dans ce chapitre, c’est que derrière ces trois machines de guerre, les soldats restent des humains. Ils brillent auprès des autres, mais malgré l’expérience de terrain, leur force décuplée, ils font des erreurs, ont des inattentions. Même Sephiroth.
En tous cas, j’aime bien l’idée d’avoir des disciples plus jeunes sous la coupe des 1ères Classes, ça donne l’impression d’un parrainage pour gravir les échelons et assurer la pérennité du système. Je trouve la relation particulièrement aboutie depuis que j’entrevois Zack comme étant un « jeune » protégé d’Angeal. Mes souvenirs me laissaient surtout imaginer une relation beaucoup plus courte. Maintenant que je vois Angeal comme un grand frère pour Zack, je comprends mieux son attachement à ce dernier.
Je n’en ai pas parlé dans le chapitre précédent, et j’ai failli ne pas le mentionner non plus si tu ne me l’avais pas rappelé ultérieurement, mais on constate les premiers signes de « séduction » de Jenova sur les membres du SOLDAT et de comment elle cherche à les corrompre lorsqu’une opportunité se présente à elle, même lorsqu’il s’agit de soldats surentrainés parmi les meilleurs.
J’ai hâte de lire la suite mais j’ai vraiment surtout hâte de relire d’autres Quêtes Annexes ! Pour moi, ce sont les chapitres les plus intéressants, les plus captivants, ceux où ta plume arrive à la fois le mieux à développer l’univers, ses personnages mais là où tu arrives à te lâcher, toujours pour le meilleur !
Posté le 14 novembre 2022 à 17:20 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Zell a dit :
Alors déjà belle trouvaille pour simuler Zack qui sort de sa torpeur : découper les paragraphes. En vrai, je trouve l’idée vraiment réussie car on sent vraiment l’esprit qui vagabonde sans parvenir à se ressaisir. Et on le ressent plutôt bien avec des répétitions de textes, la perte de repères pour émerger.
Super ! C’est plutôt une bonne nouvelle, car j’avoue avoir repris ce modèle pour un passage de mon roman perso’, alors tant mieux s’il fonctionne. Héritage le crash test.
Zell a dit :
Le vocabulaire est d’un coup plus radieux, apaisant, chaleureux. C’est la première fois depuis le début du roman où on s’y bien.
Je voulais, en effet, proposer quelque chose de vraiment différent. Que l’église soit un endroit apaisant pour Zack, mais aussi pour le lecteur. Un endroit où on a envie de retourner, un peu comme un refuge.
Zell a dit :
On voit clairement que c’est une partie de l’histoire à laquelle tu tiens beaucoup et ça ne m’étonnerait pas que ça soit pour celle-ci que tu as écris Héritage à la base.
Oui, j’aime vraiment le couple Zack/Aerith et ça a été un vrai bohneur de les mettre en scène tout les deux. Pas assez longtemps à mon goût, mais, malheureusement, on ne peut pas tout avoir.
Zell a dit :
J’ai lu toute leur rencontre avec un sourire en coin. J’ai trouvé leur relation belle, touchante et candide.
C’est exactement comme ça que je perçois leur relation, surtout au début. Je suis donc contente qu’on le ressente à travers le texte, le vocabulaire employé et l’attitude de l’un et de l’autre .
Zell a dit :
Au-delà de tout ça, je trouve que ce chapitre évoque une beauté fataliste.
Alors, je sais que ni Zack ni Aerith ne sont conscients qu’ils ne vieilliront pas ensemble dans ton récit ou dans Crisis Core mais j’ai trouvé le choix des mots ou le fait que le texte donne l’impression de durer (dans le bon sens du terme), bah j’ai ressenti un peu la même chose que dans FF7 Remake. Les personnages ne sont pas conscients mais toi, tu es aux commandes derrière. Voilà, je voulais juste savoir si c’était quelque chose de pensé comme une retranscription de Crisis Core avec ta plume ou si peut-être inconsciemment c’était ton but de faire durer ces moments face à l’inéluctable ?
Alors, je suis assez contente que tu dises ça, car je joue en effet pas mal sur le côté « fataliste et inéluctable » dans le roman. Comme tu dis, les personnages, eux, ne savent rien, mais moi, si, et le lecteur aussi. Ça me permets quelques petites choses assez sadiques. Des promesses, des plans sur l’avenir, des moments qu’on fait durer, qui rendent l’ensemble, je trouve, émotionnellement plus percutant, puisque les lecteurs savent très bien que ces promesses ne se réaliseront jamais. C’est horrible et bon en même temps. xD
Zell a dit :
Pour revenir au chapitre, j’ai bien aidé l’idée du projecteur de Midgar.
J’avoue que ce n’est pas forcément simple à définir. Comme qu’Aerith habite dans un endroit trop beau avec des cascades en plein milieu de taudis… en mode… mais pourquoi et comment ? xD Du coup, j’essaye d’inventer des trucs, mais chacun peut avoir sa vision et ça, c’est plutôt cool.
Zell a dit :
J’ai trouvé Zack beaucoup plus naturel, plus ouvert dans ce chapitre et je pense que la présence d’Aerith n’y est pas pour rien.
Oui, Aerith fait partie de ces personnages qui l’aide à reprendre du poil de la bête, à s’ouvrir et à se sentir mieux. J’aime bien aussi sa présence pour ça. Ça permet des chapitres plus légers. Le calme avant la tempête, comme on dit.
Zell a dit :
Par contre, la fin de leur rencontre est assez horrible. Enfin, horrible pour Zack qui se retrouve sur la corde raide. Zack n’est pas quelqu’un de faux, ça le tiraillerait de mentir à Aerith jusqu’à ce qu’elle apprenne le pot aux roses. Et j’ai trouvé ça très angoissant de pas savoir à l’avance la réaction de cette dernière ni de comment elle décidera de la suite de la relation.
J’aime beaucoup ce passage dans le jeu. Même si CC est très limité graphiquement, je trouve ce moment assez soigné et il dégage vraiment quelque chose au niveau des personnages. On sent vraiment que Zack n’est pas bien et je tenais vraiment à retranscrire cela à l’écrit.
C’est d’autant plus intéressant que, avec notamment les fangirls, l’uniforme a toujours été une sorte de tremplin pour Zack en matière de popularité et de séduction, alors que là, c’est totalement inversé : l’uniforme devient un fardeaux non seulement par rapport aux doutes qui le rongent vis à vis de la réalité d’être un SOLDAT, mais aussi d’un point de vue « social ». Je crois que c’est vraiment un de mes moments préférés du jeu et du roman, du coup.
Zell a dit :
Globalement, comme toujours, j’aime beaucoup les détails qui donnent du sens à ton œuvre : l’atmosphère sous Midgar, comment les monstres mutent et leur train de vie, de l’effet du sort de Mutisme et du manque de MP. [...]Et c’est super important pour la logique de l’œuvre je trouve de comprendre ces chiffres qui n’ont pas de sens en dehors de l’aspect vidéoludique.
Ah ! merci. Je suis totalement d’accord avec ce que tu développes ensuite sur ce sujet. Si je ne connais pas le jeu que tu proposes en exemple, son système a l’air vraiment très intéressant. C’était en effet un défis très chouette d’essayer de donner de la logique à des éléments purement de gameplay et de les intégrer au récit. Tu verras, il y en aura d’autres et j’espère que la manière dont je les ai traités te plairont également.
Zell a dit :
Il y a des choses très intéressantes de tous les côtés mais globalement, c’est un chapitre qui fait moins évoluer les grandes lignes de l’intrigue, le plus gros ayant été fait par la première Quête Annexe. C’est un chapitre vraiment axé sur la complémentarité du trio, leur camaraderie, leur professionnalisme à toute épreuve.
Oui, je l’ai surtout écrite pour ça, même si j’ai bien aimé développer certaines petites choses, comme le bakground d’Hojo que tu as soulevé.
Zell a dit :
Du coup, je suis un peu surpris que des 1eres Classe s’occupent de former, d’avoir sous leur aile des recrues assez jeunes au sein d’une école militaire.
Oui, je me doute que ça surprend, mais j’ai bien aimé mettre ça en place. En fait, je me suis demandé : pourquoi Angeal/Zack et pas d’autres ? Je trouve que ça renforce vraiment leur relation et ça permet d’étendre un peu les possibilités. Je reprends un peu ça plus tard pour un autre duo qu’il est simple d’anticiper. x)
Zell a dit :
Petite apparition de Kunsel qui me fait dire qu’entre ici et un peu plus tôt à la tour Shinra, on a pas fini de le revoir. Surtout s’ils se côtoient depuis aussi longtemps.
Oui, Kunsel a un vrai rôle dans le roman et il va apparaître de plus en plus souvent.
Zell a dit :
Alors, ça peut paraître bizarre mais j’y ai vu un lot d’influences entre Die Hard 1 et 3 … dans un roman sur la préquelle de FF7. Tout va bien.
Oui, c’est ce que tu m’as dit.
C’est amusant, car, si j’ai quelques souvenirs du premier, je ne crois même pas avoir déjà visionné le 2 et le 3. xD Les clins d’oeil sont donc totalement accidentels.
Zell a dit :
Même si ce chapitre fait globalement du surplace dans l’intrigue, il reste à mes yeux incroyablement captivant.
Tant mieux, je suis contente.
Je me souviens avoir pris encore beaucoup de plaisir à l’écrire, notamment dans les scènes d’action en effet moins linéaires (car calquées sur le jeu) comme la course poursuite. En vrai, si je tenais à beaucoup développer les scènes d’action au début du roman (puisque le jeu est un jeu d’action, à la base), au fur et à mesure, ça prend de moins en moins de place, car, en réalité, ce n’est pas ce que je préfère écrire. Mais je suis contente que les scènes d’actions présentes soient de meilleure qualité que les premières proposées.
Zell a dit :
Pour rester sur la cohérence de l’univers, j’aime bien l’idée de respecter que les ennemis aussi peuvent faire des combinaisons de matéria, dans le cas présent l’uzi avec la matéria de feu. Ca montre à quel point les matérias sont une arme du quotidien, qu’il ne serait pas étonnant qu’il y ait un réseau qui régule tout cela sur le marché noir. A vrai dire, ça ne m’aurait pas étonné qu’au lieu du C4, les terroristes emploient de la matéria niveau maître comme explosif.
Oui, c’est exactement ça. Je me suis toujours dit que si les « gentils » pouvaient s’équiper de matéria, alors l’inverse devait aussi être possible.
Comme tu dis, j’aime aussi placer les personnages dans des situations difficiles, où ils se retrouvent vraiment en difficulté, même Sephiroth, qui, pourtant, est au-dessus de TOUT sur le papier. Et tout ce beau monde n’est pas au bout de ses peines. xD
Zell a dit :
Je n’en ai pas parlé dans le chapitre précédent, et j’ai failli ne pas le mentionner non plus si tu ne me l’avais pas rappelé ultérieurement, mais on constate les premiers signes de « séduction » de Jenova sur les membres du SOLDAT et de comment elle cherche à les corrompre lorsqu’une opportunité se présente à elle, même lorsqu’il s’agit de soldats surentrainés parmi les meilleurs.
C’est bien de le noter, car JENOVA va avoir un rôle bien plus important que dans CC. De mon fait, mais c’est quelque chose que j’ai adoré développer.
Zell a dit :
J’ai hâte de lire la suite mais j’ai vraiment surtout hâte de relire d’autres Quêtes Annexes ! Pour moi, ce sont les chapitres les plus intéressants, les plus captivants, ceux où ta plume arrive à la fois le mieux à développer l’univers, ses personnages mais là où tu arrives à te lâcher, toujours pour le meilleur !
Je suis vraiment ravie que les QA te plaisent autant. C’était un peu un pari risqué, pour moi. J’ai assi très hâte que tu lises la suite, car tu vas rentrer dans la partie de l’histoire où l’inédit devient de plus en plus présent.
Encore un grand merci pour tes retours.
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On dit j'aime pas, sale con(c)Zell
Posté le 19 novembre 2022 à 15:49 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
CHAPITRE 19 AU 29 INCLUS
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Je sais pas trop où je vais aller avec ce commentaire, mes notes ne me servent pas à grand-chose car j’ai pris trop d’avance sur le récit, mes notes n’ont soit plus de sens depuis soit je ne sais plus ce que je voulais en tirer derrière.
Beaucoup de choses déjà qui font avancer l’intrigue, mais aussi tes fameuses Quêtes Annexes.
Il y aura également beaucoup de choses que je tairais certainement comme tout ce qui touche Angeal et Genesis au niveau de l’intrigue. Parce que ça serait paraphraser. Parce que ça ne m’intéresse pas spécialement et que j’entrevois réellement ce jeu comme un énorme gâchis. Un gâchis dans les opportunités manquées, dans la mise en forme, dans la mise en scène, dans les dialogues vraiment pas terribles par moment. C’est assez fréquent que je trouve certains dialogues originaux qui font tâche parmi tes trouvailles personnelles. Ce n’est pas de ta faute, c’est juste le scénario qui se sabote en jouant par moment la carte du mystère futile (je trouve), de la métaphore surappuyée sans prendre en considération toute forme de psychologie humaine là où c’est pourtant le cœur de certaines scènes.
Pour Sephiroth, je suis un peu embêté car c’est à partir du chapitre 19 où le personnage commence à être vraiment creusé. Autant dire que mes notes du chapitre 19 n’ont plus aucun sens dix chapitres plus tard tant il a eu une marge d’évolution. Déjà qu’il trônait au sommet, il gagne de plus en plus d’épaisseur à mesure que la lecture se prolonge. Je pense que je vais lui dédier un paragraphe sur la fin.
Pour revenir dans la continuité chronologique du récit, ce que j’aime dans la relation Zack – Aerith, c’est qu’on sent quelque chose de fusionnel entre les deux dans ton écriture. Ils sont vraiment faits l’un pour l’autre. J’aime d’ailleurs l’attention de Zack à cet égard, il veut prendre soin d’elle, la préserver, aller à son rythme. C’est peut-être la première fois de ton roman où sincèrement il gagne en maturité à écouter et comprendre autrui, s’adapter et ne pas se brûler les ailes précipitamment. Même avec Angeal, il était dans le doute plus que dans la confiance, il brusquait les choses, s’enflammait rapidement.
Cette maturité, on la sent à bien des niveaux. Il a enfin obtenu la reconnaissance souhaitée … en s’éloignant de ses objectifs égoïstes et superficiels. C’est un personnage profondément humain, solaire, inspirant. Pas inébranlable ni invincible, mais un personnage qui fait rayonner les autres tant tout gravite autour de son aura positive. J’aimais bien suivre ses doutes, ses regrets lorsqu’il n’était encore qu’un « débutant » dans le milieu des SOLDATs mais j’apprécie d’autant plus le voir au naturel avec tous ces gens qui gravitent autour de sa personne et, lui, qui leur rend bien.
Petite aparté sur l’examen, j’ai bien aimé l’idée. Ça, c’était effectivement quelque chose à approfondir. Comment se passe une entrée dans le SOLDAT ? Un examen d’entrée ? Penser qu’un simple combat suffirait à rentrer dans le SOLDAT était effectivement une hérésie. Ce ne sont pas des lutteurs qu’on recrute mais des futurs commandants sur un champ de bataille où la science, la connaissance du monde ont presque autant de poids que des capacités physiques. J’étais persuadé qu’il n’y avait aucune mention de cet examen dans le jeu. Tu m’as répondu que si, et en vrai, c’est encore une preuve d’un beau gâchis. J’aurai voulu voir tout ça dans le jeu pour apporter de la cohérence. J’aurais en vérité voulu voir un jeu où Zack progresse dans un monde qui continue de bouger sans lui, et non pas qui gravite autour de lui et de sa personne. Encore une fois, je trouve les personnages assez fidèles comme à ton habitude. Mon seul regret, c’est de ne pas comprendre pourquoi Scarlett et Heidegger sont là, dans un « simple » examen, surtout pour des jeunes recrues. Je comprends le caméo, mais je ne boude pas mon plaisir pour autant !
Première arrivée de Cloud. Je n’aimais pas son traitement dans Crisis Core. Là, disons que la pilule est passée, et que j’ai moins de soucis avec sa personnalité très différente du connard endurci qu’on lui connait. J’aime le voir défaillir, de ne pas se sentir à la hauteur parmi les plus grands, d’avoir visé trop haut, que les attentes promises à Tifa soient voilées derrière une réalité difficile à accepter. De base, je trouve que Cloud est un personnage très intéressant dans ses tourments, mais s’il y a bien quelque chose qui me touche chez lui, c’est toute la partie dans la Rivière de la Vie où on sent ses failles, où on comprend réellement sa psyché, ses désirs. Qui il était réellement en somme. D’ailleurs, ça fait un peu le lien avec ta vision de Jenova où chaque opportunité est saisie par cet antagoniste de construire une personnalité sur des vices pour mieux les faire douter. Dans le cas de Cloud, Jenova lui a permis l’illusion de figurer dans les hautes sphères pour mieux le faire chuter.
Pour revenir au passage de la Rivière de la Vie, finalement, le Cloud de Crisis Core est à cette image. Bon, par contre, ce que je disais sur les dialogues plus haut, Cloud pour moi, il les subit tout autant qu’Angeal ou Genesis. C’est typiquement les dialogues auxquels je ne crois pas. Mais pas du tout. La première rencontre avec Zack manque de naturel, je ne ressens rien, pas de synergie.
Bon rien à voir avec l’action en cours, mais je trouve que c’est un chapitre qui en fait la part belle : je trouve que tu doses extrêmement bien le rythme de ton récit. Quand je dis ça, je ne parle pas simplement de respecter le scénario ou de le rendre le plus attrayant possible. Non, je trouve qu’il y a un rythme, des idées diversifiées, des intentions qui se sentent, qui dénotent mais qui donnent du corps à ton histoire qui fait qu’on ne s’ennuie jamais et qu’on y prend toujours du plaisir. Dans ce chapitre, il y a notamment ce jeu de cache-cache dans la brume où la menace plane par l’ombre d’une bête et des sons qui en découlent. Ça passe aussi par Zack qui convulse lors de l’emprise dans une mâchoire surpuissante et où on sent, on ressent l’idée de la douleur, de comment la douleur physique broie finalement la douleur psychique, de comment le temps se compresse et se distord dans ce contexte précis. D’ailleurs, je trouve que tu soignes extrêmement bien la temporalité souvent. C’est tout bête, mais l’exemple ci-dessus en est assez révélateur : un rêve très long en apparence mais qui ne dure que quelques secondes en réalité. Le propre d’un rêve, d’une pensée et de son temps dilaté.
Dans un autre contexte, je pense aussi le passage avec Hollander qui fuit jusqu’à la porte de Junon et où le récit ne perd jamais un instant de nous resituer où on en est à chaque moment précis de cette bataille. Un peu comme un métronome où l’action ne fige pas ce qui l’entoure et où les personnages ont ce sentiment d’être prisonniers et démunis par cette course contre la montre. Enfin bref, ça fulmine d’idées qui sortent ce récit de sa torpeur vidéoludique en l’extirpant d’un schéma routinier d’ « objectifs de jeu vidéo » (battre un adversaire, traverser un donjon etc).
Zack réalise le départ d’Angeal et de ce que ça implique. Ses valeurs, son héritage, son absence future, ses souvenirs passés mais aussi la confiance qu’il avait en lui de le dépasser. Faire éclater Zack en sanglots aurait été une erreur. D’ailleurs, je ne sais plus comment cela se passe dans le jeu. En fait, j’ai trouvé intéressant le fait de ne pas avoir véritablement accès à ses pensées à ce moment précis. On sait qu’il se contient, on le sent que ça le travaille. On est pas non plus complètement loin de savoir ce qu’il se trame dans son esprit : lui qui est fatigué par les voyages n’est pas touché par la torpeur, il amorce d’autres sujets plutôt que de relâcher la pression, il détourne tout regard.
Ca m’a vraiment attristé de le voir finalement éclater en sanglots lorsqu’il a su qu’il pouvait faire confiance à Aerith, qu’il avait besoin de s’extérioriser. Elle est ce pourquoi il s’est battu quelques heures plus tôt, elle est son nouveau garde-fou pour l’empêcher de fléchir. Ca m’a beaucoup ému, j’ai senti une petite larmichette à ce moment-là. Et là, je me suis dis quelque chose. Au début, j’avais peur que ce roman ne soit qu’une fanfiction, sans intentions particulières (il faut dire que le 1er chapitre est très trompeur et beaucoup plus impersonnel quand on le compare aux autres). Quand je me suis senti excité de continuer par passion de te lire, excité de voir des scènes stimulantes exerçant mes sens (le dégoût, la peur, l’adrénaline, la tristesse), bah je me suis dis que c’est tout simplement une œuvre forte que tu as chéri, œuvre que je recommanderai à tout fan de la saga FF7. Ma première impression pouvait paraître très péjorative d’autant que pour moi, les fanfictions, c’était dans ma tête des histoires pas forcément recherchées (malgré quelques exceptions) par des jeunes gens de moins de 20 ans qui voulaient simplement écrire une histoire pour une communauté – pas toujours exigeante – et non pour soi. Bien mal m’en a pris. Quand j’ai senti cette larmichette, je me suis dis qu’il y avait quelque chose et que finalement, les auteurs démarrent forcément quelque part avant qu’ils n’atteignent une notoriété. Nul besoin de s’appeler Mozart, Van Gogh ou Maupassant pour daigner proposer quelque chose d’intéressant. Etant très féru de cinéma, je vois beaucoup beaucoup de films dont beaucoup de premiers d’un auteur. Et ce n’est pas rare que certains proposent des claques, qu’ils réitéreront ou non par un second essai, parce qu’ils arrivent à insuffler une énergie assez rare, parce qu’ils proposent quelque chose d’hors norme. Mais ça reste leur premier long métrage, tout comme Héritage est un de tes premiers romans.
Au-delà de ça, j’ai eu du mal à comprendre le processus de deuil de Zack. Qu’il passe par le déni et la dépression ne me dérangent guère, mais je trouve que cela se résout un peu trop vite. Parfois, d’accord, un choc, un coup de poing – comme ce que fait verbalement Aerith – permet d’accélérer les étapes. Je comprends que tu ne voulais pas t’éterniser là-dessus mais ça m’a surpris qu’il reste bloqué pendant des semaines dans la dépression avant de se raviser en un claquement de doigt. Petit détail, mais je n’en tiens nullement rigueur.
L’idée de la chasse aux materias pour recruter Genesis et Angeal était plutôt habile. J’ai bien aimé le concept pour faire sens avec l’histoire. Plutôt surpris que Sephiroth y participe étant donné qu’il est déjà SOLDAT. En vérité, je pense qu’il était là pour faire bonne figure et motiver les enfants à se présenter pour le rencontrer. C’est seulement quand il a récupéré la matéria de commande que j’ai compris qu’il participait aussi et que Genesis ne voulait pas simplement le surpasser tout court mais aussi à cette chasse aux materias. Je pense que j’ai dû lire de travers.
J’aime bien ce qui en suit avec Zack qui se sait mêlé dans un complot plus gros qu’il ne le pense, dans des dessous d’affaires d’état dont il n’aurait jamais dû avoir connaissance. J’aurais bien apprécié que le sentiment de paranoïa soit plus gros encore, surtout quand on sait que la Shinra possède le monopole de tout. Ils décident de qui est mort « officiellement » au sein de la compagnie. Ils peuvent très bien attenter à la vie de certains détracteurs avec leur police pour voiler l’affaire.
J’ai également beaucoup apprécié cette mission « solo » de Genesis. Pourquoi ? Bah déjà, encore une fois, le contexte est nouveau. Mission d’infiltration avec de nouveaux moyens mis en place (où comment un visage androgyne devient finalement une arme), cascades. Cette fois, je n’ai pas pensé à Die Hard 1 ou 3 mais à Mission Impossible de manière générale. Bon, un peu le 4 pour l’escalade de la tour. Mais à Mission Impossible dans son ensemble car on se rend compte que chaque mission demande une préparation. Une connaissance du terrain pour toute l’équipe, une préparation pour Genesis en terme d’équipement et surtout des compagnons en back-up. Je reviens vite fait sur l’équipement, mais j’aime beaucoup comment tu mets en avant les matérias indépendantes. Dans le jeu, ce sont les matérias « utiles » mais moins impressionnantes car elles influencent sur des capacités complémentaires (Couverture, contre-attaque) ou sur les chiffres (Super Hp etc). Tu leur donnes vraiment une seconde vie en posant cette question : Sans chiffre, qu’est ce qu’elles nous apporteraient dans un univers crédible ?
Enfin bref, j’ai beaucoup aimé l’intervention de Kunsel. Parce que tout se fait en temps réel, il y a, comme cité plus haut, une vraie volonté de placer le récit dans une temporalité pour qu’on s’y retrouve concrètement. Et jamais cette temporalité n’est usée de la même manière. Et c’est aussi là qu’on se rend compte que des mastodontes de puissance ont besoin d’être couvert en back up pour des missions qui les dépassent. C’est plutôt plaisant de voir Genesis sociable. Ca permet vraiment de se rendre compte que seule l’obsession autour de Sephiroth le rend irascible. C’est plaisant également de voir Kunsel. C’est typiquement un personnage qu’on ne peut qu’apprécier car il est pile poil à sa place.
Il ne prend pas trop d’ampleur sur le récit car cela reste un personnage secondaire mais en même temps, il est développé pile poil comme il faut. Son impact sur le récit se limite simplement à Zack (et un peu sur l'intrigue, mais disons qu'il aiguille Zack). J’aime d’ailleurs l’effort que tu mets en place de créer de la vie entre les deux, des routines (les deux se retrouvent au bar, ils écrivent chacun des rapports là où ils se sentent bien etc). Ca ne sera jamais un des personnages préférés des fans du jeu ou de ton roman, mais il est nécessaire là où il est, et il y a besoin de personnages comme ça.
Pour la fin du chapitre, l’interrogatoire est plutôt cool. Un peu cliché avec les vannes, c’est pas la scène qui m’a fait le plus vibrer même si l’effort de diversifier les approches dans le récit se faisait ressentir. J’ai surtout apprécié voir Genesis rancunier et conflictuel tant on lui rappelle systématiquement une comparaison à sens unique avec Sephiroth. La fin du flash back fait, elle, froid dans le dos notamment pour Tseng. Si on se base juste sur FF7, j’ai toujours trouvé qu’il y avait un paradoxe pour les Turks. Cloud énonce à Aerith qu’ils sont toujours dans les sales coups : assassinat, kidnapping etc. Mais au final, le jeu nous montre surtout des adversaires détendus, nonchalants. Puis le kidnapping d’Aerith était particulier parce qu’ils devaient l’avoir vivante, et ils ne pouvaient pas tuer Marlène à cause des conditions d’Aerith pour espérer une coopération complète de sa part. Ils ont cette image de bon bougre, image vite chassée à la fin de ce flash back.
Je trouve assez remarquable les ajouts que tu as apporté à la partie Costa Del Sol. Bon déjà, avant toutes choses, on appréciera forcément la référence de Sephiroth à l’entretien de Zack, signe qu’il avait déjà gagné son attention à l’époque et que ses efforts de se faire pardonner montrent également sa confiance en Zack.
Mais sinon, j’ai trouvé vraiment habile comment tu faisais évoluer Genesis au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire avec de simples mots qui en disent long. Je n’ai pas toute la chronologie en tête avec les flash-back pour déterminer qu’est ce qui se passe ni à tel moment pour justifier ces choix de mots, mais j’ai trouvé ça vraiment habile pour confronter le personnage à ses démons (sa jalousie obsessionnelle, l’emprise de Jenova etc). Encore une fois, on a pas forcément besoin que ça soit explicité ou surligné pour comprendre comment Jenova altère les attitudes de chacun.
Et puis, il y a Cissnei. Alors, j’aurai moins de choses à dire sur elle que sur Kunsel au final mais ça reste un protagoniste que j’apprécie. C’est peut-être un des personnages les moins antipathiques du jeu. J’aime la relation qu’elle entretient avec Zack, et cette proximité que tu as légèrement amplifié dans ton récit. Pour moi, elle fait partie du cercle très fermé des gens en qui Zack a vraiment confiance (malgré son statut de Turk) et ça se sent.
Enfin, la séquence de Junon. Je trouve qu’elle se situe dans la continuité de l’horreur de la guerre évoquée dans la finalité de la première Quête Annexe. Cette fois, c’est une bataille urbaine, avec une configuration moins propice, des dommages collatéraux. Mais j’aime bien voir le pendant de la bataille et pas seulement l’après : Les personnages en état de choc, les acouphènes, les fusillades en temps réel où les camarades tombent comme des mouches et où on sent presque un compteur de morts autour des personnages principaux alors que ceux-ci réalisent sans réaliser la perte de leurs camarades.
Encore une fois, j’ai bien aimé le rythme, les idées de mise en scène qui tu t’imposes pour diversifier le récit. Là, par exemple, tu poses la question très juste : Quel effet ça fait d’utiliser une queue de phénix ? Dans le cas on doit l’utiliser ? Et finalement, c’est comme les matéria, il y a un degré de rareté derrière toute chose, et forcément, ça ne peut pas être palpable dans le jeu avec des échoppes vides de marchandises ou des articles très limités.
Ca rejoint mon paragraphe un peu plus tôt sur le rythme. Est-ce que tu écris les idées au fur et à mesure ou alors tu t’es fait une check list de choses impératives à placer dans le récit (une fusillade, un corps broyé, la sensation d’être dans un léger coma, l’effet d’une queue de Phénix etc) ? Parce qu’en soi, je n’ai jamais senti qu’une de tes idées étaient mal placées ou rajoutées à la hâte. Il y a toujours un degré de fluidité qui fait qu’on voit que c’est une intention particulière de développer un point précis mais sans que ça n’entame un décrochage de la lecture.
Sephiroth, Sephiroth. Vraiment, un gros travail sur ce personnage. Je pensais tellement que c’était un personnage impossible à écrire. Le genre sans faille, robotique, sans empathie où il est compliqué d’évoquer la moindre compassion ou la moindre tendresse à son égard. Et tu as vraiment bien réussi ce pari. Il y a des nuances, des subtilités chez ce personnage auquel je n’aurai pas forcément pensé, des pistes, des mises en contexte pour le mettre à nu. Je pourrais en citer des dizaines tant tu mets toujours le doigt sur des choses très différentes et intéressantes. Quand je compare mes premiers avis sur ton roman, mon approche de Crisis Core, y’a eu de la distance de parcourue. Je voyais Sephiroth comme une simple icone sans réelle profondeur possible, Zack comme un personnage écrit de manière opportuniste (vis-à-vis de l’histoire pour justifier la préquelle) et démystifié, Genesis un troubadour, nuisible à la cohérence de l’intrigue, récitant poèmes et pamphlets. Seul Angeal relevait le niveau mais c’est celui-ci qui est le plus sabordé avec des métaphores beaucoup trop surlignées dans cette approche moins mature et plus symbolique de FF7. Et je crois enfin à ces personnages avec ton travail d’écriture. Je ne les vois plus comme des incohérences mal intentionnées dans une histoire qui n’avait pas besoin d’eux. J’apprécie les apprécier à leur juste valeur. C’est tout bête, mais tu m’as réellement fait aimer Crisis Core par le bon angle, par la bonne approche. Tu y as mis ta patte certes, pour guider ou pour amplifier des émotions, mais le récit et ses personnages restent ce qu’ils sont. Peut-être que le travail de FF7 Remake m’a également aidé tant j’ai été subjugué par ce dernier et son approche très libre à la réécriture d’un background, mais maintenant, j’entrevois vraiment Crisis Core comme faisant réellement partie de FF7 quand bien même il a été pensé après coup.
Pour revenir à Sephiroth, j’ai adoré voir ce personnage évoluer. Cela commençait par les voix indescriptibles, des vertiges, des cauchemars. Au début, on cerne très rapidement l’influence de Jenova avec littéralement des dialogues intérieurs mais très vite, on comprend qu’elle altère sans signifier sa présence. Cela a commencé avec Angeal en mauvaise posture à Wutai, Genesis pour qui la jalousie prend un tournant maladif et obsessionnel. Même Sephiroth, l’esprit le plus robuste et inflexible n’est pas épargné. Je trouve son altération de comportement assez logique sur la durée. Une perte de repères dans ses capacités, dans ses émotions, dans ses origines. Il retourne toute sa colère, sentiment qu’il redécouvre, contre quiconque, même face aux plus attentionnés de son entourage (Zack, Lazard). Ce qui me fascine aussi avec ce personnage, c’est de comment il prend du recul sur lui-même, sur le monde qu’il entoure. On aurait tôt fait de croire qu’il ne pense qu’à sa petite personne tant il est au-dessus de la mêlée mais ça serait se tromper. Sephiroth est tour à tour meurtri de perdre ses amis, puis blessé de se sentir différent d’eux, en proie à une rancune malvenue. Ça ne le dérangeait pas d’être quelqu’un de spécial parce qu’il avait des épaules sur qui se reposer. Ce n’est plus le cas, ou pire, ce n’était peut-être pas forcément le cas tant tout le sépare de ses comparses in fine. Sephiroth n’exprime pas de désir sexuel alors que c’est un sex appeal personnifié, il inspire la terreur là où il cherche du respect, des compagnons de confiance là où les gens souhaitent simplement admirer l’image qu’il renvoie, de la normalité là où c’est un surhomme. C’est un homme frustré qui « profite » de la germe de la discorde plantée par Jenova pour exprimer des pulsions de haine, parce qu'il a envie de crier contre lui, contre les autres, contre le monde. Sephiroth est un monstre et un être humain, mais c’est surtout quelqu’un bourré de paradoxe et il n’a peut-être jamais été aussi humain que depuis que Jenova a altéré son attitude.
C’est d’ailleurs en ce sens que le personnage n’a jamais été aussi beau, en dehors de la classe mystique et impériale qu’il impose, comme lorsqu’il cède à ses pulsions, qu’il rejette en bloc Zack et son soutien pour finalement avoir des états d’âme. Un esprit aguerri tenté et séduit par le vice, mais qui comprend et admet rapidement ses erreurs de jugement. Comme je disais plus tôt, il y a vraiment beaucoup de scènes où tu arrives à le mettre en posture de doute, d’errance, de questionnement sur ce qu’il est ou plutôt ce qu’il pense être. Ça passe par le dialogue avec Hojo qui est terriblement bien construit entre un animal en détresse dans sa cage et son observateur. C’est également présent dans la scène de l’ascenseur avec Zack, qui est assez puissante tant Sephiroth se rend compte de ses erreurs. Mais il y a surtout cette scène avec Scarlett qui en dit long sur l’anormalité de ce dernier et surtout, d’à quel point il se sent isolé par rapport à ses ex-compares. D’ailleurs, pour enchainer, là-dessus, j’ai été spoilé en lisant le topic (my bad) mais je savais juste qu’il y avait une scène de séduction. Je n’ai vraiment pas été choqué par la séquence en elle-même car si on y réfléchit, c’est la suite logique du personnage de Scarlett et des idées empruntées pour donner du corps au récit. J’ai plus été surpris par la torture physique et psychologique de la copie de Genesis par exemple. Après, oui, du sexe, ça surprend dans un Final Fantasy mais pas tant dans ce roman. Par contre, la portée de la scène qui suit est phénoménale. Je crois que c’est vraiment à ce moment-là qu’il y a quelque chose qui se déclenche dans l’isolement définitif de Sephiroth : Ses amis ont des vices qui le rendent humains, mais pas lui. Angeal dénigre Scarlett et son manque de vertu, puis cède à ses charmes ou avait déjà cédé à ses charmes (ce qui peut en dire long sur le personnage mine de rien, selon où ça se passe dans la chronologie). Il est isolé parce qu’il n’est pas faible comme eux, justement, ce qui est une force dans ce monde, mais une faiblesse dans ce que Sephiroth aspire à devenir.
Angeal, lui, est peut-être le personnage qui souffre le plus du manque d’épaisseur dans l’intrigue ou dans ton roman. Finalement, il est quand même moins intéressant que Genesis. C’est un personnage qui se dévoile un peu trop facilement et qui n’a peut-être pas tant de choses à raconter que ça. Je l’entrevois plus comme un protagoniste nécessaire pour faire évoluer les autres : Zack, Sephiroth, Genesis. Après, on peut reconnaître que tu fais un effort pour nuancer le personnage et que tu le dévitalises fréquemment de ses vertus. Il reste un voleur dans l’âme alors qu’il te parle d’honneur, il manquait d’honnêteté vis-à-vis de Zack au début (même s’il a vite changé d’avis), il couche avec Scarlett (il cède à ses propres vices alors que lui-même critiquait le manque de vertus de celle-ci). D’un coup, le souvenir qu’il n’ait pas informé Genesis, son ami de très longue date, de sa promotion dans QA 1 me laisse penser qu’il est quelqu’un de fiable mais pas complètement.
Genesis, je l’apprécie davantage, surtout quand il n’est pas en présence de Sephiroth où, pour moi, il perd tout self control et tout charisme. Je n’ai pas spécialement de choses à dire à son sujet. C’est un personnage intéressant pour son rapport à Jenova et je dois admettre que j’apprécie de le voir évoluer seul, sans Sephiroth.
Pour revenir sur Scarlett, en soi, c’est un vice sans en être un. Si elle abusait de son pouvoir pour gagner les faveurs sexuelles des soldats, je serais d’accord. Mais là, tu la présentes comme une belle femme attirante. Qu’elle soit manipulatrice, qu’elle collectionne les hommes comme des trophées n’empêche pas de tomber sous son charme. C’est gagnant-gagnant pour ceux qui tombent dans sa toile. La seule façon de voir les choses différemment, ça serait d’entrevoir clairement sa personnalité (bon personne n’est dupe hein) et que celle-ci débecte au point d’évacuer toute pulsion sexuelle. C’est en ça que je trouve le personnage de Sephiroth terriblement humain, parce qu’il est rationnel vis-à-vis de cela, mais en même temps, humain dans le mauvais sens du terme, car même lui n’arrive pas à céder réellement aux vices qui nous sont propres.
Rien à voir mais je savais pas comment le placer mais j’ai énormément de mal avec cette manie d’interagir entre les personnages parfois. Genre quand quelqu’un est un peu inhibé, que son camarade / collègue lui prenne la tête, lui frotte les cheveux. J’ai jamais vu ça en vrai. Je suis sûr que c’est comme ça dans le jeu, et que c’est comme ça aussi dans les films japonais. Mais ça me dérange un peu d’avoir un traitement plus posé terre à terre, contredit par quelque chose qui était là initialement dans le jeu. Mais en même temps, c'est normal, tu cherches fidélité d'une oeuvre japonaise et tu écris quelque chose de plus nuancé que le jeu, il y a forcément un moment donné où les wagons ne collent pas complètement.
Parmi les petites références qui m’ont fait sourire mais pour laquelle je ne me vois pas écrire un pavé là-dessus :
- L’animation d’attaque d’Aerith décrite quand elle se prépare à l’art du combat
- Cloud (son manque de sociabilité depuis tout jeune qui le suit, son aisance avec les motos, son mal des transports qui le poursuit)
- La comparaison du rire d’Hojo et de Sephiroth, pas anodine
Posté le 20 novembre 2022 à 12:32 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Zell a dit :
C’est assez fréquent que je trouve certains dialogues originaux qui font tache parmi tes trouvailles personnelles.
Oui, je comprends. D’autant qu’à l’époque, je gardais vraiment les dialogues dans leur exactitude. Je pense que si je re-faisais entièrement le projet aujourd’hui, je garderai le sens tout en apportant du volume à tout cela, mais le projet étant ce qu’il est, il restera avec les dialogues caca du jeu. xD
Zell a dit :
Pour revenir dans la continuité chronologique du récit, ce que j’aime dans la relation Zack – Aerith, c’est qu’on sent quelque chose de fusionnel entre les deux dans ton écriture.
J’aime ce couple, vraiment et sincèrement. Pour toutes les raisons que tu décries ensuite. Aerith apporte tellement à Zack et inversement. Ils sont vraiment complémentaires, se soutiennent mutuellement, évoluent ensemble et j’ai adoré écrire et développer cela.
Zell a dit :
Cette maturité, on la sent à bien des niveaux. Il a enfin obtenu la reconnaissance souhaitée … en s’éloignant de ses objectifs égoïstes et superficiels. C’est un personnage profondément humain, solaire, inspirant. Pas inébranlable ni invincible, mais un personnage qui fait rayonner les autres tant tout gravite autour de son aura positive. J’aimais bien suivre ses doutes, ses regrets lorsqu’il n’était encore qu’un « débutant » dans le milieu des SOLDATs mais j’apprécie d’autant plus le voir au naturel avec tous ces gens qui gravitent autour de sa personne et, lui, qui leur rend bien.
Je trouve ce paragraphe sur Zack magnifique. Et j’en suis très heureuse, car c’est justement dans cette direction que je voulais le faire évoluer. On passe d’un Zack égoïste et m’as-tu-vu à un SOLDAT respectable et respecté. J’ai aussi essayé de marquer cela dans la forme du texte. Dans la première moitié de l’histoire, j’utilise le terme « jeune SOLDAT » pour éviter de répéter « Zack », et, à partir de sa promotion, le jeune SOLDAT disparaît pour laisser place au « Capitaine », un meneur d’hommes (notamment à Junon), mais qui continue aussi de rayonner par la personnalité qu’on lui connaît. Je suis donc très heureuse que ça se ressente aussi bien.
Zell a dit :
Petite aparté sur l’examen, j’ai bien aimé l’idée. [...] Mon seul regret, c’est de ne pas comprendre pourquoi Scarlett et Heidegger sont là, dans un « simple » examen, surtout pour de jeunes recrues. Je comprends le caméo, mais je ne boude pas mon plaisir pour autant !
Merci ! Contente que l’idée te plaise. J’aime beaucoup ces scènes de Zack enfant qui permettent de renforcer la relation avec Angeal, mais aussi de développer un petit peu le background du SOLDAT. Pour ton regret sur Scarlet et Heidegger, je suis d’accord. Je pense que je voulais surtout faire un caméo, à la base, mais, si c’était à refaire aujourd’hui, je ferais peut-être autrement. On va dire que, sur un malentendu, ça passe. xD
Zell a dit :
Première arrivée de Cloud. [...] C’est typiquement les dialogues auxquels je ne crois pas. Mais pas du tout. La première rencontre avec Zack manque de naturel, je ne ressens rien, pas de synergie.
J’ai aussi adoré développer le personnage de Cloud dans le roman. Partir d’un jeune homme aux rêves brisés, faible, harcelé (même si ça manque de compas ) au Cloud final qu’on connaît.
Pour la rencontre avec Zack, je ne sais pas trop. Peut-être que ça manque de naturel, oui, même si j’aime bien quand même cette histoire de « trou perdu » et que j’ai joué dessus un peu tout le long du roman, comme un « lien » entre les deux. Mais, oui, il y a certainement moyen de faire nettement mieux pour gagner en naturel.
Zell a dit :
Bon rien à voir avec l’action en cours, mais je trouve que c’est un chapitre qui en fait la part belle : je trouve que tu doses extrêmement bien le rythme de ton récit. Quand je dis ça, je ne parle pas simplement de respecter le scénario ou de le rendre le plus attrayant possible. Non, je trouve qu’il y a un rythme, des idées diversifiées, des intentions qui se sentent, qui dénotent mais qui donnent du corps à ton histoire qui fait qu’on ne s’ennuie jamais et qu’on y prend toujours du plaisir.
Merci. C’est assez rassurant, car le rythme n’est pas toujours évident à gérer en écriture, surtout que je me base sur un jeu vidéo très orienté action. Je suis donc rassurée sur ce point et que tous les petits détails apportés, comme ceux que tu cites, offrent du volume à la lecture. x)
Zell a dit :
Zack réalise le départ d’Angeal et de ce que ça implique. [...] Ça m’a vraiment attristé de le voir finalement éclater en sanglots lorsqu’il a su qu’il pouvait faire confiance à Aerith, qu’il avait besoin de s’extérioriser. Elle est ce pour quoi il s’est battu quelques heures plus tôt, elle est son nouveau garde-fou pour l’empêcher de fléchir. Ça m’a beaucoup ému, j’ai senti une petite larmichette à ce moment-là.
Hé, hé, sans être sadique, je suis heureuse pour la larmichette. x) C’est toujours gratifiant de savoir qu’on a réussi, par notre écriture, à provoquer des émotions.
La mort d’Angeal est un passage que je tenais à développer et à travailler. J’ai adoré rajouter cet « après » avec un Zack qui intériorise tout, prend sur lui, sauve les apparences jusqu’à totalement fondre en larmes dans les bras d’Aerith, la seule personne devant qui il ne ment pas, la seule personne à qui il se dévoile totalement, même ses faiblesses.
Zell a dit :
Et là, je me suis dit quelque chose. Au début, j’avais peur que ce roman ne soit qu’une fanfiction, sans intentions particulières (il faut dire que le 1er chapitre est très trompeur et beaucoup plus impersonnel quand on le compare aux autres). Quand je me suis senti excité de continuer par passion de te lire, excité de voir des scènes stimulantes exerçant mes sens (le dégoût, la peur, l’adrénaline, la tristesse), bah je me suis dis que c’est tout simplement une œuvre forte que tu as chéri, œuvre que je recommanderai à tout fan de la saga FF7.
Merci beaucoup.
Au bout d’un moment, je tenais, en effet, à ce que ce roman soit d’avantage qu’une simple retranscription écrite. Je suis ravie que le travail que j’ai fourni sur les émotions soit efficace.
Si Héritage n’est pas mon premier roman, on peut dire qu’il est quand même le premier roman que j’ai « proposé au public ». Je publiais certes mes fanfic Tomb Raider de l’époque sur un forum, mais en proposant Héritage sur un FB tous les mois, en imprimant quelques exemplaires, en les proposant à la vent etc. j’ai élargi considérablement mon lectorat. Bon, ça reste un petit lectorat, mais quand même laaaaargement supérieur aux quelques lecteurs de l’époque avec Lara Croft xD Je tenais donc à soigner un maximum le bébé.
Zell a dit :
Au-delà de ça, j’ai eu du mal à comprendre le processus de deuil de Zack.
Oui, comme on en a discuté, le processus est maladroit et trop rapide. Si c’était à refaire, je pense que je garderais l’idée, mais avec un Zack qui intériorise les choses devant Aerith, qui « traîne » son deuil et sa tristesse bien plus longtemps, qui en souffre… je ferai plus de documentation, etc. On va mettre sa sur le dos de la maladresse de l’époque.
Zell a dit :
L’idée de la chasse aux materias pour recruter Genesis et Angeal était plutôt habile.
Merci. J’ai bien aimé mettre en place cette idée, avec toujours ce côté très malsain et opportuniste de la Shinra. Dernière l’innocence d’un jeu pour des enfants, ce cache les expériences atroces qu’on connaît. Ça reste cohérent avec ce que j’aime raconter.
Zell a dit :
J’ai également beaucoup apprécié cette mission « solo » de Genesis.
Ah ben enfin un mot gentil pour lui ! :unamused:
Zell a dit :
Cette fois, je n’ai pas pensé à Die Hard 1 ou 3 mais à Mission Impossible de manière générale. Bon, un peu le 4 pour l’escalade de la tour.
Alors là, par contre, l’influence de Mission Impossible 4 est totalement présente. xD
Je crois que c’est mon Mission Impossible préféré et j’étais à fond dessus, à l’époque. Du coup, ça m’a trop donné envie. Un petit côté Lara Croft aussi. J’ai eu très envie d’écrire une scène d’infiltration comme ça, qui met, en plus, comme souvent dans le roman, les SOLDATs dans des missions, des situations assez différentes de celles du jeu. Comme tu dis, avec toute une équipe derrière, de la préparation, de l’improvisation.
Zell a dit :
Je reviens vite fait sur l’équipement, mais j’aime beaucoup comment tu mets en avant les matérias indépendantes. Dans le jeu, ce sont les matérias « utiles » mais moins impressionnantes car elles influencent sur des capacités complémentaires (Couverture, contre-attaque) ou sur les chiffres (Super Hp etc). Tu leur donnes vraiment une seconde vie en posant cette question : Sans chiffre, qu’est-ce qu’elles nous apporteraient dans un univers crédible ?
Merci. C’était toujours un petit plaisir pour moi de réfléchir à quelle matéria utiliser et de quelle manière les mettre en scène. Par exemple, j’avais bien aimé travailler sur la matéria gravité quand Zack rejoint a tour Shinra par l’autoroute. Ça me permet aussi de toujours me faire plaisir avec des scènes de violence.
Zell a dit :
C’est plaisant également de voir Kunsel. C’est typiquement un personnage qu’on ne peut qu’apprécier car il est pile-poil à sa place.
Oui, j’ai apprécié donner un rôle plus intéressant à ce personnage par rapport au jeu dans lequel il n’a même pas de visage. xD Comme tu dis, il est présent sans prendre trop de place et reste un soutien pour Zack.
Zell a dit :
La fin du flash-back fait, elle, froid dans le dos notamment pour Tseng. [...] Ils ont cette image de bon bougre, image vite chassée à la fin de ce flash-back.
Oui, j’ai toujours eu cette image des Turks qui font le « sale boulot » et, même si, comme on en a discuté, il y a une sorte de lien « familial » entre les deux, des personnalités plutôt joviales, le sale boulot reste le sale boulot, avec un Tseng toujours droit dans ses bottes, quel que soit le degré d’horreur auquel il est confronté – si tant est que lui-même est conscience qu’il s’agisse « d’horreur ».
Zell a dit :
Je trouve assez remarquable les ajouts que tu as apporté à la partie Costa Del Sol.
Si je trouve cette partie du jeu plutôt anecdotique et chiante, dans le roman, il y a énormément de parties que j’adore. La scène du bar, déjà, qui permet de montrer les SOLDATs dans la « normalité », puis la scène Sephiroth/Hojo, le petit bonus sur les rapports de Genesis...
Zell a dit :
Mais sinon, j’ai trouvé vraiment habile comment tu faisais évoluer Genesis au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire avec de simples mots qui en disent long.
Oulalala deux compliments en rapport avec Gen’ dans le même pavé, mais où va-t-on ?
Zell a dit :
Et puis, il y a Cissnei.
Oui, j’apprécie aussi Cissnei pour les éléments que tu cites. Je pense aussi que c’est la moins antipathique des Turks, même si… des surprises arrivent à ce sujet.
Zell a dit :
Enfin, la séquence de Junon. Je trouve qu’elle se situe dans la continuité de l’horreur de la guerre évoquée dans la finalité de la première Quête Annexe.
Merci. Je suis contente, car c’est l’effet que je voulais donner. Junon est un de mes passages favoris, notamment pour cela. C’était très intéressant à travailler, d’autant plus que dans le jeu, excepté courir en ligne droite après Hollander, il ne se passe pas grand-chose. J’avais donc un peu quartier libre.
Pour la Queue de Phenix, comme pour les matérias, c’est quelque chose que j’ai également beaucoup aimé travailler.
Zell a dit :
Ca rejoint mon paragraphe un peu plus tôt sur le rythme. Est-ce que tu écris les idées au fur et à mesure ou alors tu t’es fait une check-list de choses impératives à placer dans le récit (une fusillade, un corps broyé, la sensation d’être dans un léger coma, l’effet d’une queue de Phénix etc) ?
Non, ça vient un peu comme ça vient. Pour les matérias, je me basais un peu sur celles qu’on récupérait dans le jeu au moment du récit. Je me questionnais alors sur comment mettre en scène (comme la matéria vol, suivi de la matéria gravité après la sortie des taudis à la 1re rencontre avec Aerith). Il y a par contre certains éléments que je voulais en effet placer, notamment les « limites » de Zack en rapport avec les personnages de la roulette, même si les repérer à la lecture demande une certaine attention et connaissance des mouvements exactes. Pour les objets, c’était davantage en fonction des idées qui me venaient pour l’histoire.
Zell a dit :
Quand je compare mes premiers avis sur ton roman, mon approche de Crisis Core, y’a eu de la distance de parcourue. Je voyais Sephiroth comme une simple icône sans réelle profondeur possible, Zack comme un personnage écrit de manière opportuniste (vis-à-vis de l’histoire pour justifier la préquelle) et démystifié, Genesis un troubadour, nuisible à la cohérence de l’intrigue, récitant poèmes et pamphlets. Seul Angeal relevait le niveau mais c’est celui-ci qui est le plus sabordé avec des métaphores beaucoup trop surlignées dans cette approche moins mature et plus symbolique de FF7. Et je crois enfin à ces personnages avec ton travail d’écriture. Je ne les vois plus comme des incohérences mal intentionnées dans une histoire qui n’avait pas besoin d’eux. J’apprécie les apprécier à leur juste valeur. C’est tout bête, mais tu m’as réellement fait aimer Crisis Core par le bon angle, par la bonne approche. Tu y as mis ta patte certes, pour guider ou pour amplifier des émotions, mais le récit et ses personnages restent ce qu’ils sont.
Tout ce paragraphe me touche beaucoup. Je pense que c’est l’un des plus beaux compliments qu’on puisse me faire sur mon récit, car j’ai vraiment placé les personnages, leur évolution, leur psychologie, au coeur de l’histoire. Savoir que Sephiroth, Angeal et Genesis – surtout ces deux-là - deviennent pour le lecteur récalcitrant fan de FFVII des personnages à part entière, est une très grande réussite pour moi.
Zell a dit :
Sephiroth, Sephiroth. Vraiment, un gros travail sur ce personnage. Je pensais tellement que c’était un personnage impossible à écrire. Le genre sans faille, robotique, sans empathie où il est compliqué d’évoquer la moindre compassion ou la moindre tendresse à son égard. Et tu as vraiment bien réussi ce pari.
Sephiroth n’exprime pas de désir sexuel alors que c’est un sex appeal personnifié, il inspire la terreur là où il cherche du respect, des compagnons de confiance là où les gens souhaitent simplement admirer l’image qu’il renvoie, de la normalité là où c’est un surhomme.
J’aime beaucoup ce que tu dis ici et après, car c’est à mes yeux le résumés parfait du personnage tel que je voulais le construire. Je conçois que c’est une vision totalement personnelle que j’ai proposée, mais je suis très heureuse qu’elle soit crédible et qu’elle fonctionne. Je pense qu’écrire le roman a définitivement changé la vision que j’avais de ce personnage qui s’est, du coup, rapidement propulsé au top de mes personnages de fiction favoris, peut-être Top 2 juste derrière Lara Croft.
Zell a dit :
Angeal dénigre Scarlett et son manque de vertu, puis cède à ses charmes ou avait déjà cédé à ses charmes (ce qui peut en dire long sur le personnage mine de rien, selon où ça se passe dans la chronologie).
Oui, c’est en effet déjà particulièrement sous-entendu dans la QA du Nouvel An, où Scarlet va chauffer Angeal et les mots disent clairement qu’ils ont déjà une relation tous les deux. Du moins, Angeal doit, malgré lui, considérer cela comme une relation puisqu’il défend notamment Scarlet quand Genesis la dénigre ouvertement. Un peu le genre, comme tu dis, à être totalement conscient que ça ne mène nulle part, car Scarlet est ce qu’elle est, mais à s’y attacher malgré tout.
C’est quelque chose que j’aime beaucoup faire : à travers une simple réplique, une ligne de comportement d’un personnage, arriver à « raconter beaucoup de choses ».
Zell a dit :
Angeal, lui, est peut-être le personnage qui souffre le plus du manque d’épaisseur dans l’intrigue ou dans ton roman.
Oui, je suis totalement d’accord là-dessus. Je pense qu’Angeal mériterait une QA pour lui tout seul pour développer notamment tout ce qu’il fait dans l’ombre et l’impact que toute la découverte de son passé a sur lui. Car, comme c’est un personnage qui intériorise beaucoup et qui n’est pas forcément bavard, dans les rares moments où il intervient avant son décès, ben… ça ne raconte pas grand-chose. Et j’admets avoir mis beaucoup de concentration et d’énergie sur Sephiroth et sur Genesis, car ces deux-là m’inspiraient bien davantage lors de l’écriture. Je pense que je lui accorderais davantage d’attention si je reprenais le projet plus en profondeur.
Zell a dit :
Genesis, je l’apprécie davantage, surtout quand il n’est pas en présence de Sephiroth où, pour moi, il perd tout self-control et tout charisme. Je n’ai pas spécialement de choses à dire à son sujet. C’est un personnage intéressant pour son rapport à Jenova et je dois admettre que j’apprécie de le voir évoluer seul, sans Sephiroth.
Très contente que Genesis continue de faire son chemin. Vivement la suite.
Zell a dit :
Pour revenir sur Scarlett, en soi, c’est un vice sans en être un. Si elle abusait de son pouvoir pour gagner les faveurs sexuelles des soldats, je serais d’accord. Mais là, tu la présentes comme une belle femme attirante. Qu’elle soit manipulatrice, qu’elle collectionne les hommes comme des trophées n’empêche pas de tomber sous son charme.
Oui, c’est totalement ça. Scarlett est une femme séduisante, elle le sait et elle s’en sert, mais il n’y a pas vraiment d’abus de sa part là-dessus, ou, du moins, pas trop. Cela dit, elle garde quand même un sacré caractère de merde.
Zell a dit :
Rien à voir mais je savais pas comment le placer mais j’ai énormément de mal avec cette manie d’interagir entre les personnages parfois. Genre quand quelqu’un est un peu inhibé, que son camarade / collègue lui prenne la tête, lui frotte les cheveux. J’ai jamais vu ça en vrai.
Ah bon ? On t’a jamais attrapé la tête pour la frotter ? T’as bien de la chance. Ça me semble un geste pourtant assez classique, mais c’est vrai qu’il revient une ou deux fois dans le roman. Pour la scène quand Zack est ivre, je trouvais ça, au contraire, plutôt naturel : Zack en mode un peu lourdingue, avec son côté excentrique qui ressort, mais je note pour éventuellement changer ça. C’est vrai que la gestuelle dans les mangas/Anime/jeux Japonais n’a généralement rien de naturel et j’ai essayé, de base de l’alléger un peu, mais je devais rester pas mal influencer à ce niveau-là quand j’ai écrit le roman.
Zell a dit :
Parmi les petites références qui m’ont fait sourire mais pour laquelle je ne me vois pas écrire un pavé là-dessus :
- L’animation d’attaque d’Aerith décrite quand elle se prépare à l’art du combat
- Cloud (son manque de sociabilité depuis tout jeune qui le suit, son aisance avec les motos, son mal des transports qui le poursuit)
- La comparaison du rire d’Hojo et de Sephiroth, pas anodine[/spoil]
Bravo pour avoir repéré ces clins d’oeil. C’était un plaisir pour moi de les placer. Il y en a pas mal dispersé un peu partout dans le roman.
Encore merci pour ce super pavé. Je suis vraiment très contente que le roman te plaise de plus en plus et tes compliments sur Sephiroth me vont droit au coeur. Vivement que Gen’ passe Top 1.
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On dit j'aime pas, sale con(c)Zell
Posté le 28 novembre 2022 à 01:20 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
CHAPITRE 30 AU 37
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A chaud, et contre toute attente, je dirais que ce triple chapitre sur Genesis est ma Quête Annexe préférée. Mais je pense qu’il y a quand même match avec la toute première.
En vérité, ça ne me démarrait pas forcément fort. On en revient sur cette éternelle scène qui créé la rupture chez ces personnages et dans le récit initial : la blessure de Genesis et l’impact qu’elle aura sur toute l’histoire à venir.
Le début du chapitre ne me plaisait pas trop. Genesis se la racontait un peu trop alors qu’il venait tout juste de se prendre une belle domination de Sephiroth. Un truc tout bête mais qui revient régulièrement dans le récit, c’est l’abondance des objets de soins dans le quotidien. Dans un placard de pharmacie, on ne va pas retrouver des dolipranes ou autre médicament mais des potions, des ethers et j’en passe. Si on ajoute à cela toutes les expressions mêlant le bestiaire (« fort comme un Behemoth » ce genre de choses), en vérité, je trouve que tu as fais du bon travail car à aucun moment avant cela, je n’avais prêté attention à ces expressions. Ça me paraissait fluide. Alors, oui, les premières fois, ça a du me faire tic, mais si c’était trop surligné et que ça sortait du récit, je l’aurai dis bien plus tôt. Et encore une fois, je trouve que tous ces détails que tu amènes au fur et à mesure, ça amène du corps à ton récit. On sait où on se situe et où se situe la cohérence et la logique dans ton univers.
Bon, déjà, j’ai beaucoup aimé Genesis et son traitement. On est vraiment aux antipodes de ce que Crisis Core pouvait proposer en termes de background et de nuances. Je ne sais pas trop comment l’expliquer mais j’ai trouvé que c’est un chapitre très sensoriel, enfin de la façon dont c’était raconté. Ce n’est pas vraiment le cas mais j’ai senti que tout le background de Genesis arrivait comme une douce vague et où chaque aller-retour de la marée t’imprégnait du background en douceur, en allant dans une subtilité nuancée. Bon tout ça pour dire que c’était quelque chose d’amener de manière très fluide. Ici plus qu’ailleurs, les mots, les dialogues ont – je trouve – plus de sens. Les actions et les péripéties aussi !
Par exemple, cette fameuse scène sulfureuse dans ce récit, qui est quand même très soft malgré son caractère inhabituel dans une fan fiction, je trouve qu’elle dit long sur Genesis finalement. Très bonne idée de lui avoir inclus une petite amie, surtout avec un caractère aussi autoritaire mais doux à la fois. Je trouve qu’il se dégage beaucoup de tendresse dans cette relation malgré ce jeu taquin, de dominant – dominé qui n’en est pas un non plus tant la compréhension mutuelle transcende l’aspect compétitif de leur relation. Chaque caresse en disait un peu long sur Genesis, et ça, j’ai trouvé ça intéressant. D’ailleurs, ça doit être une des rares fois où il ne subit pas l’aspect compétitif avec Sephiroth d’une manière ou d’une autre parce que c’est peut-être la première fois où Genesis fait autant preuve d’humilité et où il accepte de perdre sur le plan humain. Il avait déjà accepté dans la deuxième QA de perdre la chance de briller pour laisser Sephiroth arrêter les malfrats sur l’autoroute. Et le fait qu’il fasse autant de concessions sur le plan humain et qu’il dévoile autant de faiblesses, je trouve que ça apporte énormément au personnage.
Et puis, il faut dire que la scène est bien construite. C’est fluide, on ne s’y perd pas et il n’y a rien de graveleux. J’y crois in fine.
Autre point que j’ai beaucoup aimé tout au long de la Quête Annexe, c’est le dégoût, la sensation nécrosée de putréfaction qui se dégage du personnage qui « pourrit » littéralement au fil de l’évolution du récit. Encore une fois, je trouve que cette Quête Annexe fait vraiment honneur à ton style. C’est peut-être le chapitre où j’ai le plus « ressenti » les choses. J’ai « ressenti » l’évolution du personnage de Genesis, ses relations avec ses comparses et sa compagne, son dégoût de lui-même et des autres, son indignation vis-à-vis de son métabolisme.
Je sais que tu es plutôt friande des descriptions macabres (personnages blessés, sensation de dégoût), donc ça ne m’étonne pas trop que tu ais joué la carte du dégoût durant tout le chapitre notamment à chaque ouverture de plaie. En parallèle de cette scène, j’ai beaucoup aimé la sensation de manège d’ombres humaines pour décrire la somnolence inopinée lors de l’état de choc de Genesis sur son lit d’hôpital (j’allais dire sur son lit de mort mais pas encore !). De manière générale, je te trouve très inventive pour mettre des mots à des sensations peu fréquentes (une blessure douloureuse, un état de choc, une sensation de perdre conscience). Personnellement, je ne me suis jamais évanoui suite à un choc (physique ou moral), et pourtant, j’arrivais à me mettre sans mal dans la peau des personnages par le choix des mots qui renforcent cette immersion.
Concernant la partie 2, on sent un côté beaucoup plus épique que durant les prémices de la guerre du Wutai. Un petit côté Le Seigneur des Anneaux, avec ces commandants charismatiques, ces vagues humaines qui chargent dans des décors hostiles voués à la destruction. Encore une fois, très bonne idée d’exploiter le concept de la matéria Poison. En vrai, t’as du bien te casser la tête à entrevoir toutes les possibilités à travers les magies les plus abstraites dans notre univers plus rationnel. Je n’avais jamais conçu cette magie sous cette forme (même si j’imagine que ces effets dévastateurs sont dû au haut niveau de maîtrise de Sephiroth et de la matéria). C’est vrai que c’est idiot (sauf dans le cadre du RPG pour apporter des nuances de gameplay) d’avoir des personnages qui se mouvent normalement alors qu’ils subissent un contre-coup en temps réel. De manière générale, entre ces charges humaines et les attaques dévastatrices de Sephiroth (surtout lorsqu’il prend la tête de Wutai et de Leviathan dans tous les sens du terme), on retrouve beaucoup cette image de chaos contrôlé.
Je ne sais pas si c’est un clin d’œil à la matéria Tout (ou alors je n’y avais pas prêté attention avant) pour l’attaque du Poison. Bon, j’imagine que oui, et j’aime beaucoup ce que cela implique : Plus on a d’esprit (dans le sens force mentale et « MP », même si les deux sont liés je trouve), plus on acquière cette précision spirituelle.
Pour revenir aux enjeux du chapitre, j’ai particulièrement apprécié de voir à quel point les deux comparses de Genesis se mettaient à nu pour permettre le sauvetage de ce dernier malgré son entêtement : L’un par la reconnaissance, l’autre, plus secret, en se dévoilant. Sephiroth comme Angeal s’en fichent royalement que leur compagnon soit un boulet au combat après ce qu’il a vécu, ils veulent simplement le préserver de tout.
J’aime beaucoup beaucoup le taff autour du personnage d’Hollander. C’est un personnage antipathique qui ne m’inspirait rien dans Crisis Core. Pire, il faisait tâche dans le tableau en tant que tiers scientifique n’arrivant pas à la cheville d’Hojo. J’aime ce personnage lâche, orgueilleux, qui sait s’en prendre aux plus faibles, mais qui n’est pas prêt pour mourir pour la science contrairement à un Hojo, surtout des mains de sa création.
Je trouve également que tu as bien rendu la sensation de rejet intérieur (les cellules de Jenova).
Petite aparté : Dans ma tête, cette guerre était censée être très rapide. Quelques mois à peine. Là, ça se compte en années alors que Midgar, c’est une police, une mégalopole. Je trouve ça bizarre qu’ils mettent autant de temps à plier un empire, même celui du Wutai, quand bien même ils ne jouent pas à domicile.
Et c’est à partir de la fin de cette guerre qu’on entrevoit le Sephiroth, celui qu’on connait et qui vient du jeu original. Sephiroth est un personnage très contrôlant, c’est donc normal que la disparition de Genesis l’ait affecté à la fois professionnellement et personnellement. C’est un échec pour lui, et on comprend mieux son attitude dans le jeu original (et dans tes premiers chapitres) : Froid, dédaigneux. C’est un personnage en souffrance.
Plutôt bonne idée pour cette troisième partie de la Quête Annexe d’avoir inclus une scène façon Retour vers le futur 2 avec ce nouveau point de vue d’éléments bien connus. C’est là qu’on voit qu’il y a du chemin de fait pour Zack qui semble terriblement immature et dépendant des autres. Mais surtout, la narration prend le pas sur les sentiments de Genesis. Celui-ci se sent trahi, d’être remplacé, d’avoir été manipulé. Ça se sent par le récit. Il semble beaucoup plus amer et c’est tout à fait normal au vu des révélations. D’ailleurs, très joli de travail de ta part d’avoir recoller les morceaux de cette scène de Wutai entre les absences, apparitions de différents personnages et notamment pour la présence d’Ifrit qui sort un peu de nulle part.
Quand bien même Sephiroth n’apprécie pas Zack à ce stade, j’ai apprécié le voir avoir de la considération pour ses troupes. Après, Zack est le protégé d’Angeal, je ne sais pas si cela a influé son choix plutôt que de garder Genesis dans le viseur.
Premier baiser de Zack et Aerith. Ça surprend autant que c’était attendu. J’aime bien sa philosophie de voir le bon dans le mal. Il a perdu son mentor, il a affronté des grosses difficultés, mais pour lui, la vie est une suite d’épreuves parfois terribles qui peuvent mener à de belles finalités. Vraiment, j’aime beaucoup l’évolution de Zack. Elle a été très fluide, riche et limpide comme celle de Sephiroth.
En parlant de Sephiroth, l’étau se resserre. Il se sait être sur une défaite personnelle d’avoir perdu ses deux meilleurs amis. Ça lui importe beaucoup, et il se sent seul. Seul au point d’être « séduit » par la voix. C’est une sorte de réconfort pour lui, qui sait jouer de sa récente faiblesse pour enfin s’immiscer.
J’ai beaucoup aimé la scène de la réunion qui est vraiment malaisante, pour nous comme pour Sephiroth. Celui-ci ne comprend plus sa place au sein de la Shinra. Il n’est plus un chien obéissant délaissant les dommages collatéraux. Il digère mal le manque de considération à l’égard de Zack (alors que c’est le seul ayant son estime à l’heure actuelle) comme si la parole de Sephiroth n’avait plus de poids. Enfin, bref, il est dégoûté de Scarlett, d’Hojo, l’entreprise, de ses dirigeants. Pas étonnant que cette voix lui plaise.
Concernant l’explication de la zone d’épuration, c’est une très bonne idée. Je n’ai jamais compris pourquoi dans les jeux la maison d’Elmyra était épargnée. Sans cette explication, effectivement, l’eau serait croupie, les fleurs mortes. Mais au-delà de ça, je n’ai jamais compris pourquoi les habitants des taudis ne pilaient pas son terrain. Il n’y a pas vraiment de droit de propriété dans les taudis et, quand je jouais à FF7, j’avais vraiment ce sentiment que les gens y vivant étaient en majorité des opportunistes et des bandits. En tous cas, c’est clairement ma vision du Midgar du dessous même si elle est contredite par ton roman ou FF7 Remake.
Au-delà de ça, j’aime beaucoup voir à quel point Aerith a gagné en assurance. Après, je trouve que le cas Aerith est mine de rien très complexe. FF7 Crisis Core joue la carte de l’effet miroir pour inverser les rôles entre elle et Zack, puis elle et Cloud. Mais le fait que Zack la « débloque » si tard, c’est-à-dire 2 ans avant FF7, ça me dérange. Pour moi, Aerith a toujours dégagé une assurance qui se justifiait par de nombreuses aventures. Attention, je ne dis pas que Aerith est une fille facile dans cet univers mais qu’elle aime le risque, l’aventure même avec les gens qu’elle fréquente. D’imaginer qu’Aerith serait peut-être vierge dans FF7 ou dans ton roman, ça me dérange. Ca ne colle pas à ce personnage. Après, c’est plus à Crisis Core que j’en veux car même si l’évolution est logique, il y a un truc qui cloche. C’est pour ça que je pense qu’Aerith aurait du coucher avec Zack dans ton roman. Mais en même temps, je comprends. Ça aurait été trop rapide. En fait, c’est comme avec l’histoire du deuil d’Angeal, je trouve que parfois tu mets la cinquième sans prévenir. Il n’y a pas ou peu de vrais mouvements affectifs (câlins, bisous etc) et d’un coup, pouf, ils se câlinent tout le temps. J’ai notamment beaucoup de mal à les imaginer se câliner ou s’embrasser. Je sais que le couple va bien ensemble mais c’est peut-être moi qui ai du mal à visualiser les personnages de FF7 agir comme un vrai couple.
Par ailleurs, j’ai bien aimé cette liste de caprices. Ça sonne comme un vrai couple, avec le lot de piquant et d’imprévus qui fait que ça marche bien. Bien évidemment, on oublie pas la petite phrase qui pique au cœur d’Aerith qui évoque sa peur que Zack ne revienne pas. On sent que ça va arriver, et pourtant, on y croit pas car Zack reste fort.
Sinon, il y a un point que je ne partage pas avec toi, c’est ton traitement de Cloud. C’est ta vision, je la respecte tout à fait. Tu fais vivre un enfer à Cloud et ... j’ai beaucoup de mal avec ça. Il est toujours dans une position délicate par rapport aux autres, toujours à la ramasse, il est faible et chétif. Ce ne sont pas non plus les scènes de violence qui me dérangent dans ton récit, je trouve qu’elles sont toujours très bien incorporées, physiquement comme psychologiquement, en te traversant jamais la limite du trop-plein ou de la gratuité. Mais avec Cloud, j’ai énormément de mal. Je ne le vois pas comme un raté, mais comme quelqu’un d’ordinaire qui n’a pas le potentiel de briller. C’est une personne qui n’a rien de spécial qui a rêvé trop grand par besoin de reconnaissance et de prouver quelque chose à lui-même, à Tifa et aux autres. Après, je conçois qu’il soit toujours présent aux mauvais moments de l’histoire et que le SOLDAT, ça reste une compétition en interne. Mais même dans les simulations, il ne brille pas alors que le niveau est censé être ajusté à son grade. Enfin bref, petite aparté sur le sujet. Je ne crache pas sur ton travail que je trouve remarquable mais ça me fend le cœur parfois de le voir s’en prendre tellement plein la gueule.
Concernant le passage du « flash back » de FF7, je l’ai juste adoré. Pour le coup, j’étais en terrain connu parce que je connais ce passage par cœur. Je me sentais délesté de l’héritage Crisis Core et ça m’a grandement aimé à me plonger dans le récit, dans ces lieux, dans ces sentiments qu’on ne connait que trop bien.
Avant toute chose, je trouve qu’il y a un très très bon équilibre entre la version FF7, la version Crisis Core et ta patte. J’aurai retiré certaines choses personnellement, et pour ne rien te cacher, ça aurait été majoritairement les ajouts de Crisis Core. Pas que Genesis, mais aussi la façon où Cloud arrive dans la réacteur après Zack, et non plus en même temps, tout le déroulement de la scène qui s’en suit avec Sephiroth. Dans le jeu original, c’est peut-être ma séquence émotion la plus forte personnellement. Zack qui vole à travers la pièce de Jenova, l’ombre de Cloud qui arrive, le silence, les battements de cœur, la caméra qui virevolte (la seule et unique fois du jeu). C’est un très très grand moment du jeu pour moi. J’aurai aimé voir cette scène, mais c’est pas grave !
C’est terrible quand on arrive à la mission de Nibelheim après avoir lu ton roman, on se sent attaché à Zack et Sephiroth, mais on redoute ce passage qui sera un pan décisif pour ces deux derniers. Pour le premier, on ressent tout son malaise, son inquiétude vis-à-vis de Sephiroth et il devra s’habituer au dédain et au mépris de ce dernier. Je trouve que tu as très bien rendu la tension entre les deux et que c’était une bonne idée de faire durer ce voyage autant que possible. C’est assez déchirant de voir Sephiroth, qui avait gagné un peu de complicité et de respect avec Zack, balayer toute forme d’affection pour rester dans un processus très hiérarchique et professionnel. Assez violente d’ailleurs l’aveu d’échec de la perte d’Angeal et l’accusation sur Zack. En même temps, il lui en veut, il en veut au monde entier, et la voix le sait et modèle ses maux pour bien le façonner.
J’ai particulièrement adoré ce face à face contre le dragon, cette description désolée et déchue au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’antre de celui-ci. J’ai été particulièrement fan du jeu d’ombres avec les éclairs, les flammes, la pluie. Je ne sais pas quelles ont été tes inspirations pour ce combat aux mauvaises conditions mais j’ai personnellement pensé à Jurassic Park (avec la scène de peur de voir le T-REX alors que celui-ci a déjà signifié sa présence) et à Fantasia (pour la scène du démon de Fantasia sur fond de Night on Bald Mountain, de l’expressionnisme allemand qui est convoqué pour invoquer les peurs de l’abstrait et de l’inconscient). La finalité de la scène fait plutôt sens avec ce combat du flash back. Zack / Cloud ne peut rien face au dragon là où Sephiroth le domine.
Bonne idée d’avoir donné du sens à l’attrait touristique de Nibelheim. C’est vrai que si on met de côté les monstres, c’est une idée intéressante d’évoquer les randonnées et l’alpinisme. Encore une fois, c’est là où on voit le soin que tu portes à ton œuvre et à son univers en posant les bonnes questions, celles qu’on ne se poserait pas habituellement car quand on joue, on se contrefiche de ce qui donne vie à tous ces microcosmes, qui pour autant façonnent ce monde.
Excellente idée le petit paragraphe sur Jenova qui sent le moment arriver. Même si Jenova tire les ficelles, j’ai toujours eu du mal à la voir comme une entité à part entière. Elle ne parle jamais, elle utilise le subconscient de chacun pour les manipuler. J’ai du mal à l’imaginer « vivre » ou « ressentir » parce que c’est un personnage qui agit autrement que par la parole ou les gestes. Pour autant, je trouve qu’on « ressent » bien le personnage, de la sentir comme entité à part entière quand bien même elle ne peut s’exprimer et surtout, cela créé une relation avec Sephiroth et ses fils.
J’aime beaucoup aussi ce petit paragraphe sur Tifa qui en dit long sur ce qu’elle est devenue et sur ses attentes. Dans l’original, je trouvais qu’elle accordait moins d’importance à Cloud, ne se demandant jamais réellement ce qu’il est devenu mais que c’était rangé dans un coin de son esprit. Là, on sent que ça lui tient à cœur et ça rend leur relation assez triste. Lui n’a pas réussi à honorer sa promesse et n’a pas le courage d’affronter son échec en face, et elle qui a la crainte d’avoir été oubliée, de n’être que secondaire dans la vie du SOLDAT qu’elle espère.
Excellent, mais excellent passage avec Genesis. Je crois que de tout le roman, c’est le moment qui m’a le plus inspiré le dégoût. Déjà psychologiquement, il est trahi par tous. Par sa mère, par le Professeur Hollander qui a joué de lui, et par ses deux amis qui ne sont que des « ADN compatibles » à ses yeux. Et surtout, on a terriblement mal pour lui, parce qu’il a vécu des choses ignobles « à son insu » et qu’il ne s’en rend compte que maintenant. Les descriptions sont assez choc, mettent mal à l’aise, provoquent dégoût et effroi. Et finalement, tout ceci donne du sens à cette jalousie maladive et obsessionnelle. Ce que Genesis pensait être une rivalité, c’était en réalité une alternative de l’expérience du chien de Pavlov. Petit plus encore pour Hollander qui gagne encore plus de crédibilité en pur salaud, là où il entre en pleine compétition avec Hojo à travers l’efficacité de leurs sujets respectifs. Finalement, bravo, parce que tu as réussi à rendre crédible un personnage comme Genesis et à le rendre encore plus humain. Je pense pas que ça sera étonnant si je dis qu’après tout ce travail, Genesis est un de mes personnages préférés de ton roman (même si Zack et Sephiroth sont loin devant).
La petite déception d’Aerith au téléphone qui pique le cœur. Déjà, parce que ça lui fait de la peine d’être rejetée ainsi malgré le manque de tact de Zack (qui s’explique par ses inquiétudes vis-à-vis de ce qui se passe à Nibelheim), et parce que c’est leur dernière conversation probablement.
Toute la descente aux enfers, toute cette folie concernant Sephiroth, je la trouve incroyablement bien retranscrite. Ça commence par un désordre mental qui change petit à petit ses habitudes, ses attitudes. Et c’est trop tard, il est devenu l’être le plus terrifiant qu’il soit. J’ai adoré la peur qu’il exerce auprès d’un soldat comme Zack. Cette violence expéditive fait, je trouve, sens avec l’écart de niveau significatif qu’il y a entre Sephiroth et tous les autres. Encore une fois, un détail que j’apprécie particulièrement dans ton récit, c’est que tu n’amènes jamais la douleur pour rien. Ce n’est pas juste une description gore et basta. Là dans ce cas précis, la douleur du bras droit pousse Zack à lutter contre l’évanouissement et à s’en sortir par ses propres moyens. Pour les oreilles, c’est pareil, c’est une idée qui revient souvent par la suite. Ce n’est jamais oublié ni occulté. Et mine de rien, ça donne beaucoup de cohérence à ton œuvre. Quelqu’un qui se prend une entaille au genou aura du mal à marcher pour le chapitre en cours jusqu’à ce qu’il reçoive les soins nécessaires. Bah c’est typiquement le genre de choses que tu traites dans ton roman. Ça peut surprendre d’imaginer Zack avec un bras cassé à ce moment de l’histoire mais qu’importe, j’adore comment c’est amené et ce que ça raconte sur Zack, sur son infériorité physique à Sephiroth, sur son empathie (il préférera sacrifier ses potions pour les plus démunis que pour lui).
A partir de là, je n’ai plus rien noté. Parce que j’ai été complètement absorbé par le récit. Encore une fois, c’est probablement ma scène préférée concernant Cloud. Et j’ai tout adoré. Cette sensation de brasier vivant, l’horreur qui en découle. Cette incapacité d’aller contre le destin (sauver l’enfant prisonnier de la maison en feu), contre Sephiroth. Cette tristesse infinie de Cloud vis-à-vis de Sephiroth, de l'admiration qu'il lui portait, de ce qu’il vient de vivre et d’endurer, sa haine grandissante. Les évènements qui s’enchainent dans le réacteur. En tous cas, je trouve que tu as vraiment très bien retranscrit tous les sentiments qui s’entremêlent dans cette séquence clé de FF7 : La supériorité de Sephiroth, le début de sa folie, le début de l’horreur, les personnages confrontés aux pires atrocités.
J’ai particulièrement aimé l’idée que Cloud ne réalise pas ce qu’il a fait, qu’il a réussi un effort surhumain à un moment des plus opportuns.
Ce que j’ai apprécié également :
- La présence de Cid
- Le clin d’œil à Clad qui m’a beaucoup fait rire tant c’était inattendu
- Le foreshadowing des cuves pour Zack (d’ailleurs, ce n’est pas la première fois que c’est évoqué sous forme de cauchemar ou d’ironie)
- Cloud qui charrie à plusieurs reprises Zack sur sa trouillarde par rapport aux histoires d’horreur
Maintenant que j'ai fini ce pavé, j'ai hâte de lire et de savourer ces 100 dernières pages ! Déjà la fin !
En tous cas, encore un immense bravo pour ce roman dont je me délecte régulièrement !
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 28 novembre 2022 à 01:21]
Posté le 28 novembre 2022 à 17:43 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Zell a dit :
A chaud, et contre toute attente, je dirais que ce triple chapitre sur Genesis est ma Quête Annexe préférée. Mais je pense qu’il y a quand même match avec la toute première.
Je suis très heureuse de lire cela, ainsi que Genesis se hisse désormais dans ton top. Comme tu le dis, le jeu a laissé un très grand vide autour de Genesis. Il est juste un antagoniste parce que le jeu en avait besoin, mais c’est tout. Je tenais donc à proposer quelque chose qui lui donne du crédit et fasse comprendre son comportement, notamment sa rivalité avec Sephiroth, forcée par ces horribles expériences. J'ai fait pas mal documentation sur les expériences faites par les Nazis, pour m'inspirer.
Très satisfaite aussi pour la sensation de dégoût provoquée par ces dernières. Comme je l’ai déjà dit, c’est toujours une petite victoire quand j’arrive à provoquer des émotions à la lecture, qu’elles soient positives ou négatives. Contente aussi que tu trouves ce genre de scène maîtrisée dans leur approche (les vertiges, la douleur, etc.).
Tu as en effet bien noté le traitement de Genesis sur un très long terme. J’aime ta métaphore des vagues pour ça, c’est en effet l’idée : que les informations viennent, repartent, jusqu’à former dans la tête du lecteur son background, que tout prenne forme au fur et à mesure.
Zell a dit :
Un truc tout bête mais qui revient régulièrement dans le récit, c’est l’abondance des objets de soins dans le quotidien. Dans un placard de pharmacie, on ne va pas retrouver des dolipranes ou autre médicament mais des potions, des ethers et j’en passe. Si on ajoute à cela toutes les expressions mêlant le bestiaire (« fort comme un Behemoth » ce genre de choses), en vérité, je trouve que tu as fais du bon travail car à aucun moment avant cela, je n’avais prêté attention à ces expressions.
Oui, c’est quelque chose que j’ai adoré faire : inclure des éléments de gameplay, notamment les objets, comme des objets du quotidien, une potion comme un simple doliprane, comme tu le dis. Mais aussi montrer que ce genre de système a ses limites. Même si les personnages souffrent de leur blessure et que ces dernières peuvent les handicaper au combat ou dans leur vie, avant les soins, comme tu le dis plus bas, il y a toujours une sorte de « sérénité» générale, liée au système de soin (les potions en grand nombre qui permettent de guérir sans séquelle même les plaies les plus graves, faisant qu’on a pas « peur » d’être gravement blessé), mais les personnages peuvent se retrouver pris au dépourvu sans elle (cf Zack et son bras cassé, qui se retrouve avec un plâtre et doit sacrifier ses potions, comme tu l’a noté, pour les autres).
Zell a dit :
Concernant la partie 2, on sent un côté beaucoup plus épique que durant les prémices de la guerre du Wutai. Un petit côté Le Seigneur des Anneaux, avec ces commandants charismatiques, ces vagues humaines qui chargent dans des décors hostiles voués à la destruction.
Oui, je voulais une scène plus épique. Ça peut surprendre, car on arrive à un stade du roman où les dialogues ont pris le pas sur les scènes d’action, d’autant que celle-ci est assez longue. Contente qu’elle fonctionne et que mon interprétation des magies comme Poison soient cohérente. Et c’est exactement ça pour la précision spirituelle. Un peu comme si tu étais capable de « viser » avec de la magie, ce qui nécessite, en effet, beaucoup d’expérience, comme celle de Sephiroth.
Ravie aussi que tu aies définitivement adhéré au trio Sephiroth/Angeal/Genesis, d’ailleurs. C’est une belle victoire pour moi.
Zell a dit :
J’aime beaucoup beaucoup le taff autour du personnage d’Hollander. C’est un personnage antipathique qui ne m’inspirait rien dans Crisis Core. Pire, il faisait tâche dans le tableau en tant que tiers scientifique n’arrivant pas à la cheville d’Hojo.
Merci. Un personnage que j’ai adoré travailler. En effet, sa version du jeu est vraiment peu intéressante, juste là pour faire un parallèle avec Hojo. Au final, j’ai beaucoup développé leur rivalité, qu’ils ont déporté sur Genesis et Sephiroth.
Zell a dit :
Petite aparté : Dans ma tête, cette guerre était censée être très rapide. Quelques mois à peine. Là, ça se compte en années alors que Midgar, c’est une police, une mégalopole. Je trouve ça bizarre qu’ils mettent autant de temps à plier un empire, même celui du Wutai, quand bien même ils ne jouent pas à domicile.
Je trouve ça bizarre aussi, mais je n’ai pas trop le choix que de respecter la chronologie.
Zell a dit :
En parlant de Sephiroth, l’étau se resserre. Il se sait être sur une défaite personnelle d’avoir perdu ses deux meilleurs amis. Ça lui importe beaucoup, et il se sent seul. Seul au point d’être « séduit » par la voix. C’est une sorte de réconfort pour lui, qui sait jouer de sa récente faiblesse pour enfin s’immiscer.
Oui, je tenais à faire de Jenova la réelle antagoniste de l’histoire, celle qui manipule dans l’ombre. Rien que Sephiroth, elle commence par le rendre fou avec les migraines, avant de lui faire croire qu’elle les a vaincues. Une belle saloperie. XD Comme tu l’a signalé, j’ai beaucoup aimé lui « donner la parole », notamment par les petites paragraphes à Nibelheim.
Zell a dit :
J’ai beaucoup aimé la scène de la réunion qui est vraiment malaisante, pour nous comme pour Sephiroth. Celui-ci ne comprend plus sa place au sein de la Shinra. Il n’est plus un chien obéissant délaissant les dommages collatéraux. Il digère mal le manque de considération à l’égard de Zack (alors que c’est le seul ayant son estime à l’heure actuelle) comme si la parole de Sephiroth n’avait plus de poids. Enfin, bref, il est dégoûté de Scarlett, d’Hojo, l’entreprise, de ses dirigeants. Pas étonnant que cette voix lui plaise.
C’est une scène que j’aime beaucoup et, comme tu dis, pour Sephiroth c’est le final à tout le mépris accumulé envers les différents membres de la compagnie. Ça commence très tôt, dès le chapitre 9, avec le Président, puis les autres au fur et à mesure.
Zell a dit :
Concernant l’explication de la zone d’épuration, c’est une très bonne idée.
Merci. J’ai en effet essayé de trouver une sorte d’explication logique pour qu’un tel endroit existe dans les taudis. xD
Zell a dit :
Mais le fait que Zack la « débloque » si tard, c’est-à-dire 2 ans avant FF7, ça me dérange.
Ce n’est pas deux ans avant, mais cinq ans avant. Pour moi, ça laisse largement le temps à Aerith d’évoluer encore dans ses relations avec les autres. Comme on en a discuté en MP, je n’imagine pas Aerith vierge au début de FFVII non plus. Pour moi, elle serait du genre à enchaîner les relations sans lendemain comme pour faire son deuil de Zack et gagner en assurance. En cinq ans, il y a largement le temps de développer tout cela. Je peux me le noter dans un coin, car c'est possible de développer cela en une phrase ou deux.
En effet, je ne les fais pas coucher ensemble pour les raisons évoquées : par rapport à l’évolution très lente de leur relation, ça serait arrivé bien trop tôt. Pour moi, c'est aussi important pour les doutes d'Aerith, qui pense que Zack est parti avec une autre parce qu'il trouvait Aerith trop coincée. Il y a donc une logique d'ensemble.
Et, comme tu dis, il y a sûrement un coup d’accélérateur trop prononcé dans les gestes tendres, à partir de leur premier baiser, jusqu’à leur séparation après leur premier nuit ensemble.
Je pense que, comme à l’époque j’écrivais chapitre par chapitre, je n’avais pas trop de vision d’ensemble (enfin, juste par rapport au jeu) et j’ai dû me retrouver un peu prise au dépourvu à ce moment-là. A voir si je peux étaler un petit plus tout ça pour que ça passe mieux.
Zell a dit :
Par ailleurs, j’ai bien aimé cette liste de caprices. Ça sonne comme un vrai couple, avec le lot de piquant et d’imprévus qui fait que ça marche bien.
Ça, ça vient du jeu, mais c’est quelque chose que j’aime bien également. Je trouve ça mignon.
Zell a dit :
Bien évidemment, on oublie pas la petite phrase qui pique au cœur d’Aerith qui évoque sa peur que Zack ne revienne pas. On sent que ça va arriver, et pourtant, on y croit pas car Zack reste fort.
Merci.
J’avoue que je me déteste un peu d’avoir écrit ça. Le lecteur sait ce qui va se passer et ça fait en effet assez mal au coeur. Un peu comme Zack qui dit à Cloud avant Nibelheim, qu’ils vont expédier vite fait leur affectation pour se concentrer sur l’entraînement de Cloud… C’est triste car on sait très bien que ça ne se passera pas comme ça.
Zell a dit :
Sinon, il y a un point que je ne partage pas avec toi, c’est ton traitement de Cloud. C’est ta vision, je la respecte tout à fait. Tu fais vivre un enfer à Cloud et ... j’ai beaucoup de mal avec ça. Il est toujours dans une position délicate par rapport aux autres, toujours à la ramasse, il est faible et chétif.
Alors, je peux comprendre qu’on aime pas ce traitement, mais, je ne suis pas trop d’accord avec ton interprétation. Enfin… Pour moi, Cloud est le cas du héros qui s’ignore. Bon, certes, il a des faiblesses bien présentes comme son mal des transports, mais il n'est pas si faible et chétif que ça, au contraire. C’est un peu comme ce que dit Zack : il a un sacré potentiel caché en lui, qu’il n’arrive pas à faire sortir, notamment à cause des « autres ». Pour moi, Cloud est tellement dévalorisé par ses « camarades » miliciens qu’il a parfois du mal à croire lui-même en son propre potentiel. Il n’a pas confiance en lui, et ça l’empêche de progresser.
Cela permet d’autant plus de le rapprocher de Zack. C’est toujours en présence de Zack que Cloud montre à quel point il peut être performant : quand il s’infiltre seul à Modeoheim, ce qu'il fait à Junon, à Nibelheim… parce que Zack a confiance en lui et le pousse vers le haut. J’aime bien cette vision des choses.
J’aime aussi l’idée que Cloud, en son fort intérieur, emmagasine une grande colère envers les autres, voire une certaine haine, à cause de tout ce qu’il a vécu (rabaissement et harcèlement), une haine qui finit du coup par ressortir quand Jenova prend le pouvoir à la fin, et le transforme donc en ce mec antipathique et associable qu’on connaît. Cloud n'aime pas les gens et on comprends ici pourquoi.
C’était un peu l’histoire que je voulais raconter. Puis, je ne suis pas insensible au harcèlement et, en générale, c’est un sujet que j’aime bien aborder dans mes récits. Mais je peux comprendre qu'on n'adhère pas à l'idée.
Zell a dit :
Concernant le passage du « flash back » de FF7, je l’ai juste adoré.
Tant mieux. Je crois que c’était le passage où j’avais le plus de pression, car je savais que les fan m’attendaient au tournant. Donc, un grand merci pour tous tes compliments sur l'ensemble de ce passage. J'ai en effet essayé de trouvé un juste équilibre entre mes ajouts, CC et FFVII, voire un peu de Last Order, mais il y a davantage de FFVII dans tous les cas.
Pour le combat contre le dragon, je n’avais pas d’inspiration particulière. Je voulais surtout faire ressentir l’atmosphère angoissante et oppressante de cette scène qui est pour moi une de mes favorites de FFVII. La musique, l’orage, la puissance du dragon, la faiblesse de Cloud/Zack, la force de Sephiroth… C’est une scène qui m’a énormément marquée (comme beaucoup d’autres joueurs) et je voulais essayer de lui rendre hommage comme je le pouvais.
Zell a dit :
Toute la descente aux enfers, toute cette folie concernant Sephiroth, je la trouve incroyablement bien retranscrite. Ça commence par un désordre mental qui change petit à petit ses habitudes, ses attitudes. Et c’est trop tard, il est devenu l’être le plus terrifiant qu’il soit.
C’est une bonne nouvelle, car pourtant, ça fait partie de ce genre de chose où j’ai un peu violemment passé la 5e aussi. XD Sephiroth devient méprisant et froid assez brutalement. Après, disons qu’il y a une raison : l’influence de Jenova. C’est dit par Zack « Plus on approche de Nibelheim, plus Sephiroth est odieux ». C’est l’influence de Jenova de plus en plus importante au fur et à mesure qu'il se rapproche d'elle, qui le transforme brutalement en le Sephiroth dédaigneux qu’on connaît, mais la transition peut paraître encore un peu violente.
Zell a dit :
J’ai adoré la peur qu’il exerce auprès d’un soldat comme Zack. Cette violence expéditive fait, je trouve, sens avec l’écart de niveau significatif qu’il y a entre Sephiroth et tous les autres.
Oui, je n’aime pas cette idée dans le jeu, ou dans The Last Order, de faire croiser le fer à Zack et Sephiroth comme si Zack était capable de pouvoir rivaliser à arme égale avec lui. La seule manière pour que ça soit possible, serait que Sephiroth s’amuse avec Zack, pour faire durer. Mais ce n’est pas le cas ici. Dans FFVII, on voit Zack rentrer dans la salle de Jenova et s’en faire éjecter deux secondes après. Je voulais garder ça, ce côté très violent et expéditif, d’un Sephiroth surpuissant, qui l’a toujours été et qui montre ici ce que ça fait quand il se bat pour tuer. Un être terrifiant, contre personne ne peut rien.
Zell a dit :
Ce que j’ai apprécié également :
- La présence de Cid
- Le clin d’œil à Clad qui m’a beaucoup fait rire tant c’était inattendu
- Le foreshadowing des cuves pour Zack (d’ailleurs, ce n’est pas la première fois que c’est évoqué sous forme de cauchemar ou d’ironie)
- Cloud qui charrie à plusieurs reprises Zack sur sa trouillarde par rapport aux histoires d’horreur
Contente que tout ces clins d’oeil te plaisent. Pour Cid, j’ai beaucoup aimé faire ce genre de caméo. Il y en a encore un autre à venir, qui est sans doute mon préféré, car il raconte davantage qu’un simple clin d’oeil.
Allez, c’est bientôt la fin.
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 28 novembre 2022 à 17:46]
FFVII: Heritage - Les IRLs en video C'est quoi FFVII ? On dit pas "FFVII Rebirth ca sera d'la merde !" Sauvez le forum, mangez le discord !
On dit j'aime pas, sale con(c)Zell
Posté le 30 novembre 2022 à 01:41 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
CHAPITRE 38 JUSQU'A LA FIN
Alors, déjà pour répondre à ton commentaire précédent :
- Effectivement, je ne l’avais pas cité mais dans cet univers, il y a moins d’appréhension à être blessé au vu du système de soins relativement efficace, ce qui explique cette prise de risque maximum au sein des membres de la Shinra.
- Pour Sephiroth, je n’avais pas fait attention que ses migraines avaient cessé. Pour moi, il s’y était accomodé, surtout grâce à la voix, et il ne voulait pas donner du crédit à Hojo en confirmant ses migraines continues. My bad, mauvaise interprétation de ma part.
- Oui, ça fait 5 ans pour Aerith, et non 2 ans. Ca laisse plus de marge en effet, et je comprends mieux pourquoi ils ne couchent pas ensemble finalement, à cause de ce côté « coincé » et platonique qui sera justifié plus tard.
- Pour Cloud, effectivement, je comprends tout à fait où tu veux en venir. Je te trouvais, et je trouve toujours, très dur avec lui mais je comprends pourquoi maintenant. Parce que tu veux parler du harcèlement mais aussi pour faire le lien avec son comportement dans FF7. Après, comme on en a déjà parlé, chacun sa vision du personnage même si je trouve que tu as fais un bon boulot sur Cloud et que finalement tu fais le lien avec toi. S’il est un connard prétentieux, c’est à cause des deux ans passés au sein de la Shinra. Et effectivement, il se montre plus productif avec Zack dans les parages, car ce dernier le hisse vers le haut. Mais malgré tout, ce côté « force cachée » enfouie dont plusieurs personnages parlent à son sujet, j’ai du mal. Au mieux, je le vois 2ème ou 3ème classe même avec une meilleure confiance en lui, malgré tout cela. Mais je vais pas refaire Héritage, on a chacun sa vision de chaque chose, et encore une fois, je respecte totalement ton travail sur Cloud (qui fait encore plus sens après ton commentaire) mais au-delà, je pense que le réel pari était de faire apprécier le trio Sephiroth / Angeal / Genesis. Pour moi, c’est un oui absolu si on me demande ce que j’en pense. Comme je l’avais sûrement déjà évoqué dans de précédents commentaires, j’ai adoré le traitement des différents personnages mais en particulier celui du trio, ce qui était loin d’être chose aisée. J’aurai vraiment mais vraiment du mal à concevoir Crisis Core sans ton roman en tête à présent.
J’ai fini la lecture. J’ai vraiment adoré, mais adoré.
Comme je l’ai cité tout au long de mes commentaires, il y a eu des passages qui étaient plus compliqués pour moi. Parce que j’avais du mal avec l’univers de Crisis Core, parce que tu étais prisonnière de scènes du jeu qui étaient moins intéressantes que tes ajouts personnels, parce qu’il y a des personnages dont le traitement m’a plus déstabilisé (Cloud, encore lui). Mais ce que j’en retire, c’est que j’ai été très souvent agréablement surpris, pour le meilleur, par tes idées narratives, par l’émotion soulevée par des personnages avec peu ou prou un manque au niveau du background. Je trouve que tu as réussi à t’approprier et à créer un univers à part entière, qui fait à la fois sens avec tes thématiques mais aussi avec l’univers de FF7.
Je t’avais dis que j’ai adorais la fan fiction « Chroniques Alternatives » qui, pour moi, est un bijou d’écriture parce que bien en avance sur son temps, elle prend le parti de bouleverser la chronologie là où tout le monde n’écrivait que des fanfictions après FF7 dans la timeline. Et aussi, parce que, toujours en avance sur son temps, elle a réussi à prendre le sujet des « fan fics à forumeur » pour administrer des thématiques très meta au-delà d’un opportunisme mal placé. Quand bien même, j’adore cette fan fiction, elle ne m’a pas procurée d’émotions. C’est intéressant et bien écrit, mais ce n’est pas vivant émotionnellement parlant. Héritage, c’est la première fan fiction que je lis qui outrepasse tout cela tant les émotions sont bien présentes, parfois la boule au ventre, le dégoût, la tristesse, l’incompréhension. Je ne dis pas du tout ça pour te faire plaisir sans en croire un traitre mot. Je le pense sincèrement, et je trouve ça encore plus réussi dans la mesure où tu as réussi à t’émanciper d’une histoire qui n’avait rien pour elle tant tout est saboté dans l’écriture et difficile d’accès au fan pur et dur de FF7.
Vraiment, encore bravo. C’étaient des semaines de lecture intenses. Mon seul regret est de ne pas avoir lu plus tôt, car j’ai été berné derrière la jaquette d’un simple FF7 Crisis Core romancé, alors que c’est beaucoup plus que cela. Au-delà des personnages très crédibles, je trouve admirable ton travail sur les différents protagonistes et en particulier Sephiroth qui est incroyable dans son écriture.
Globalement, hormis certains passages précis que je relèverai, j’ai apprécié ces cent dernières pages comme une continuité. Une continuité, comme un tout. Le personnage de Tseng qui prend un nouveau tournant et qui, passé ce cap, n’évolue plus mais reste parfait jusqu’au bout dans son costume de parfait connard. C’est d’ailleurs un peu la même idée avec Jenova qui est présente jusqu’au bout mais sans créer de temps fort (sauf dans les deux derniers chapitres bien sûr).
En parlant de Jenova, j’ai beaucoup aimé son traitement. Comme je disais dans mon commentaire précédent, elle agit en tant qu’entité mais ni par la parole, ni par les gestes. Elle intercepte des pensées, les modèle, place ses pions sur le damier de la folie. J’aime beaucoup comment elle se fond ici et là dans le récit, souvent sans s’adresser directement aux concernés. Elle interagit de manière organique en connexion avec ses fils, elle pèse pour deux dans l’esprit de chacun mais en même temps, selon le niveau de docilité de ceux-ci, elle adoucit leurs mœurs, laisse ses fils épouser leurs vices grâce à la graine de la folie qu’elle dépose dans ces corps malades de l’intérieur, malades d’elle.
Pour Zack, j’aime beaucoup comment il s’occupe de Cloud. Ce qui me dérangeait avec Crisis Core, c’était cette bromance que je trouvais forcée et mal amenée pour raccrocher les wagons. Là, j’y crois davantage car Zack a de la considération pour tous ses proches. C’est quelqu’un de solaire qui loge tous ceux de son entourage à la même enseigne sans égoïsme : ceux qui le méritent ont sa bienveillance. Tous les efforts de Zack pour aider Cloud, il aurait pu le octroyer pour Kunsel, pour Cissnei, même pour le milicien du Mont Nibel tristement abandonné. C’est surtout ça que j’ai aimé chez Zack.
J’ai bien aimé le court paragraphe où Cloud perçoit à quel point Zack lui accorde de l’importance. Sans Cloud, Zack se sentirait esseulé mais c’est surtout que Zack a des principes et ne souhaite laisser personne sur le banc de touche parmi ceux qu’il estime. De manière générale, j’aime bien quand tu changes de points de vue parfois : Tseng, Cloud, Jenova. Ca donne un cachet au récit là où on ne s’y attend pas. Même si Cloud n’a pas ou peu de réactions, j’ai bien aimé le fait que tu détailles le fait qu’il soit conscient de ce qui l’entoure, qu’il ait peur que Zack l’abandonne, que celui-ci le soutienne de la folie en lui donnant autant d’importance que n’importe quel humain alors qu’il est réduit à poupée de chiffon.
La lettre d’Aerith m’a fait essuyer une larme, elle est triste, fataliste. On sent que c’est fini sans être fini, et que cette possible fenêtre d’espoir va se refermer. Aerith en est ressortie grandie et ce n’est pas sans avoir le cœur lourd qu’on lit ses périples sur la plaque, résignée mais heureuse de cette courte relation, heureuse pour Zack pour qui elle espère le meilleur malgré son chagrin. Au moment où j’écris cette phrase, je sens à nouveau mes yeux picoter. Je pense que c’est le passage le plus triste de tout ton roman. Je sais que cette lettre n’est pas un ajout complet de ta part, mais, malgré tout, le mérite te revient car l’émotion ne se commande pas. C’est tout ce qui entoure qui créé l’émotion à ce moment précis. Et c’est parce que tu as su placé des mots avec ta plume que tu as pu créer cet attachement sur la durée.
Et c’est horrible parce qu’on sait que c’est un piège de Tseng pour le pousser à se diriger dans une embuscade.
Tseng .. Mais que dire de ce personnage ? C’est une totale réussite. Je trouve que ta vision ne dénote pas avec le flegme et le professionnalisme qu’on lui connait. Ca surprend totalement et ce que j’ai adoré, c’est que tu ne t’es pas arrêtée en si bon chemin. On comprend toute la psyché du personnage : Délation, coups bas, savoure les débâcles et humiliations d’autrui, jalousie malsaine. Beau retournement de situation car effectivement, quand je parlais plus tôt de petite famille fonctionnelle concernant les Turks, je ne m’attendais pas à avoir un tel mouton noir auxquels ses membres ne cautionnent pas.
Belle réussite encore pour la séquence de la réunion, comme toujours. C’est surtout jouissif d’être aux côtés de Tseng et d’apprécier à sa juste mesure ce peloton d’exécution.
Triste destin pour Cissnei et Kunsel, je ne m’y attendais pas. Ca m’a bien attristé de les voir subir un tel destin. Parmi les personnages secondaires, pour moi, c’étaient clairement les plus intéressants et attachants. Ca m’avait fait super plaisir de les revoir dans l’intrigue, mais à quel prix ?
J’ai bien apprécié le retour d’Eros, auquel je m’attendais sans l’espérer. Disons que je l’aurai plus vu à la solde du Wutai. J’étais plutôt surpris de le voir dans ce contexte qui est tout autre. Dans le même registre, j’ai apprécié le caméo de Nanaki qui est logique et qui fait sens avec la chronologie. Je l’aurai personnellement vu plus tôt dans l’intrigue de tête.
Moins emballé sinon pour la partie Genesis sur la fin. Malheureusement, on revient à l’intrigue du jeu vidéo et ses travers. Le combat était bien décrit mais c’est pas ce qui m’intéressait le plus dans ton roman. Je ne sais pas si c’est voulu mais j’ai l’impression d’avoir reconnu trois-quatre limites de Cloud dans les attaques de Zack. Un clin d’œil pour la passation du pouvoir à Cloud par la suite ?
Les petits ajouts de The Last Order sont minimalistes mais n’obstruent pas le récit. Je me doutais que tu n’allais pas prendre la version de l’OAV pour la mort de Sephiroth – et heureusement – mais j’étais plutôt content de retrouver des clins d’œil comme l’attaque de l’hélico des Turks ou le tir de sniper pendant qu’ils étaient dans le camion. Comme quoi, finalement, je n’avais pas retenu que le mauvais de l’OAV.
La mort de Zack est, bien évidemment, triste car tu as réussi à nous faire attacher à ce personnage, aux regrets qu’il laisse derrière lui, à cette injustice dont il n’a même pas conscience contrairement à nous, lecteurs. Quel terrible coup du destin, Jenova qui poignarde dans le dos Zack, qui le punit après l’avoir laisser profiter de ses pouvoirs, l'avoir laisser penser qu'il s'était débarrassé d'elle. Même si j’ai trouvé cette séquence vraiment bien racontée et triste, j’ai quelques regrets sur la forme qui se confirmeront dans le chapitre suivant. Je trouve les descriptions trop cinématographiques. C’est très différent du premier chapitre où c’était de la description factuelle pure et dure de chaque action à l’écran. Là, j’ai le sentiment que tu vises une narration plus cinématographique en termes de montage visuel et sonore. Ça passe par un effet de montage, par des sons, des flash, des voix qui s’entrechevauchent.
Attention, je trouve ça très bien raconté, j’ai beaucoup aimé, j’ai trouvé le chapitre très fort. Mais ça m’a fait bizarre d’avoir ce type de narration là où j’étais habitué à des métaphores, des idées plus littéraires pour conceptualiser des sentiments, des émotions, des faits. Par exemple, j’ai trouvé ça habile comment Jenova s’engouffrait dans le récit, dans la psyché des personnages sans pour autant qu’on ait simplement sa voix qui communique à ses fils. Toute l’évolution de Sephiroth et tout l’arc fuite de Nibelheim, pour moi, ça condensait ces idées de narration très organiques autour de Jenova qui contamine le récit par petite touche et du plus bel effet.
Ce sont juste des petites caprices de ma part qui n’entachent en rien la qualité de l’œuvre et les émotions procurées. En aucun cas, je ne remettrai en question ton style ou tes thématiques, quand bien même, je ne partage pas le même engouement pour toutes tes idées. Il y a des idées qui m’ont extrêmement plu (et pourtant c’étaient les plus difficiles à me faire accepter), et d’autres, je m’attendais à autre chose.
J’ai adoré le chapitre qui fait suite à la mort de Zack. Je trouvais qu’il y avait un bon équilibre entre la version FF7, plus cruelle et impitoyable, et la version FF7 Crisis Core, plus tragique. Finalement, tu as bien réussi à confondre les deux, et de manière habile parce que ça fait directement le lien, la passation entre les deux jeux aux univers distincts mais proches en même temps. Et aussi bizarre que cela puisse paraître – enfin je ne sais pas si certains t’ont relevé ça à la lecture – mais c’est un des chapitres qui m’a le plus attristé, mais plus par peine. J'avais beaucoup de peine pour Cloud qui perdait ses souvenirs au fur et à mesure, qui était disloqué mentalement, comme s'il était reprogrammé avec du faux. Ca m'a fait de la peine de le voir devenir quelqu'un d'autre, de savoir qu'il va oublier Zack et tout ce que ce dernier a fait pour lui, ce qu'il représentait pour lui. Comme je te l’avais déjà dis, j’écoutais très fréquemment des morceaux de FF7 se référant à un point précis du jeu pour appuyer mon immersion. Et depuis la fin du combat de Zack, je restais scotché avec ce mash up assez fou entre la version The Promised Land de FF7 Advent Children et FF7 Remake. Enfin, je sais pas si ça m’a aidé niveau immersion mais je trouve que de base, c’est une musique incroyable. Profonde, puissante, elle inspire beaucoup intérieurement je trouve. Je la trouvais en parfaite adéquation à la lecture de ce Cloud distordu par la malice de Jenova. Ca m’a beaucoup touché et je pense que c’était ma musique parfaite pour complètement me plonger dans ce chapitre.
Et là encore, tu mets les mots sur des choses intéressantes, sur ce qui fera la passerelle entre le légume végétant à côté de Zack et celui dont l’orgueil n’a pas de limite. Toute l’évolution physique de Zack préparait à ce chapitre, pour que tout fasse sens avec le début de FF7. De même, comme tu l’évoquais dans ton commentaire précédent sur Cloud, le fait qu’il soit harcelé fait qu’il dégage un profond mépris des autres, mépris qui était malgré tout déjà présent par son isolement et le manque de reconnaissance très jeune. Mépris qui sera amplifié avec une suffisance brodée par Jenova.
Pour revenir dans les regrets, malheureusement, j’ai bien aimé les dialogues entre Cloud et Tifa qui construisent le début des mensonges, des doutes chez les deux protagonistes mais j’aurai peut-être davantage apprécié ces scènes si tout était moins appuyé. J’aurai préféré que Tifa ait une phase de déni et qu’elle ne se souvienne plus tellement de Zack, et encore moins de ses paroles ou de son épée, car celui-ci était davantage éclipsé par Sephiroth et je n’ai pas souvenir que la Buster Sword faisait autant effet chez les autres personnages qui la découvraient. La petite phrase où Cloud fait mine de ne pas draguer Tifa, j’ai direct fait le lien avec cette scène devant le père de Tifa. J’ai trouvé ça trop appuyé que ça soit surligné à deux reprises. Malgré tout, j’ai adoré la scène et tout ce que tu as construit autour de Cloud et Tifa. Un « couple » qui avait été séparé par le destin, par la honte de l’un et la peur de l’oubli de l’autre, et lorsqu’ils se retrouvent, c’est aux travers de faux semblant, l’un à son insu, l’autre se voilant la face pour garder ce lien indélébile envers celui dont elle attendait le retour, son unique lien de sang de Nibelheim à présent.
En tous cas, je te remercie encore mille fois pour ton roman qui a largement dépassé mes attentes là où j’avais peur d’un bête copier-coller romancé de Crisis Core. Il y a des fulgurances de partout, dans le style, dans les idées, dans les ajouts. Ça me paraît difficile de ne pas y trouver son compte, quand bien même on ne partage pas tous tes choix.
Tu peux sincèrement te targuer d’avoir pu donner une chance, une seconde vie à ce scénario qui avait des difficultés pour déployer ses ailes, pour réellement briller. Des bases intéressantes mais gâchées et inexploitées par la console. Cela va m'être très difficile de ne pas penser à ta plume lorsque je toucherai à FF7 Reunion, lorsque je croiserai Sephiroth, Genesis, Zack, Angeal, Hollander, Tseng, Cissnei et j’en passe.
Plus que tout, tu as réussi à me faire apprécier Zack à sa juste valeur. Je l’ai toujours vu comme un simple héros de shonen, victorieux, jovial, toujours de belles morales à défendre. Maintenant, je le vois comme un personnage d’autant plus tragique par toutes les épreuves par lesquelles il est passé. Un destin injuste pour un personnage qui a bravé le pire et connu le meilleur, mais qui n’aura pas eu de chance, pas de coup de pouce du destin. J’ai rematté les deux fins de FF7 Remake après avoir terminé ton roman. Là aussi, petite larmichette. Mais de joie en fait. Je n’étais pas contre ce concept de remodeler l’histoire de Zack à travers Rebirth, j’étais intrigué en attendant de voir la suite, comment cette idée allait se concrétiser. Maintenant, je suis content que le destin ait laissé une chance à Zack de briller, de vivre pleinement sa vie, quand bien même c’est déchirant de voir les destins se croiser puis s'éloigner, quand bien même il va sûrement vivre de terribles nouvelles épreuves (cf la cinématique d’Intermission). Là où une majorité des gens y ont vu un pied de nez (après tout, ça serait le combien sur FF7 Remake ?) ou un dégoût profonde, je pense que c’est peut-être une des meilleures idées du Remake. Zack, plus que toute autre, est le personnage qui mérite de vivre la vie qu'il a toujours manqué.
A voir ce qu'ils en feront dans Rebirth, mais mon envie de revoir Zack n'a jamais été aussi haute.
Un immense merci pour ton roman.
Cadeau, ma tier list des mes persos préférés (parmi les principaux) de ton roman.
Le top 5 improbable bordel. Que des personnages que je n'appréciais pas dans Crisis Core quasiment.
Pas de Jenova dans cette tier list, mais je ne saurai pas la placer tant c'est un "personnage", un virus organique qui se propage dans ces esprits affaiblis par la dureté du monde impitoyable dans lequel ils évoluent.
Posté le 01 décembre 2022 à 21:53 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Zell a dit :
J’ai fini la lecture. J’ai vraiment adoré, mais adoré.
Et j’en suis vraiment, vraiment très heureuse.
Zell a dit :
Je trouve que tu as réussi à t’approprier et à créer un univers à part entière, qui fait à la fois sens avec tes thématiques mais aussi avec l’univers de FF7.
Ce que tu dis là est une belle réussite pour moi, car c’est un peu l’essence même du projet : proposer un roman en accord avec moi-même, mais aussi avec l’univers de FFVII. Visiblement, le défi est réussi.
Zell a dit :
Héritage, c’est la première fan fiction que je lis qui outrepasse tout cela tant les émotions sont bien présentes, parfois la boule au ventre, le dégoût, la tristesse, l’incompréhension.
Et voici la seconde réussite. Je mets toujours un point d’honneur aux émotions, quand j’écris. Je pense même que c’est ce qui me tient le plus à coeur : procurer des émotions à mes lecteurs, en particulier dans le registre dramatique. Je suis donc très heureuse que ça fonctionne ici.
Zell a dit :
Vraiment, encore bravo. C’étaient des semaines de lecture intenses. Mon seul regret est de ne pas avoir lu plus tôt, car j’ai été berné derrière la jaquette d’un simple FF7 Crisis Core romancé, alors que c’est beaucoup plus que cela. Au-delà des personnages très crédibles, je trouve admirable ton travail sur les différents protagonistes et en particulier Sephiroth qui est incroyable dans son écriture.
Encore un grand merci à toi.
Zell a dit :
Le personnage de Tseng qui prend un nouveau tournant et qui, passé ce cap, n’évolue plus mais reste parfait jusqu’au bout dans son costume de parfait connard. C’est d’ailleurs un peu la même idée avec Jenova qui est présente jusqu’au bout mais sans créer de temps fort (sauf dans les deux derniers chapitres bien sûr).
Ravie que mon Tseng te plaise. Si c’est un personnage que j’ai adoré travailler et retourner, je me dis toujours que ça peut surprendre, un tel renversement et traitement. Un peu comme Cloud.
Pour Jenova, c’est différent, mais je l’ai toujours considérée comme la principale antagoniste de l’univers. Comme tu dis, un personnage qui n’a pas vraiment de temps fort, mais dont la présence plane comme une sensation de menace et de danger continuel.
Zell a dit :
Pour Zack, j’aime beaucoup comment il s’occupe de Cloud. Ce qui me dérangeait avec Crisis Core, c’était cette bromance que je trouvais forcée et mal amenée pour raccrocher les wagons. Là, j’y crois davantage car Zack a de la considération pour tous ses proches. C’est quelqu’un de solaire qui loge tous ceux de son entourage à la même enseigne sans égoïsme : ceux qui le méritent ont sa bienveillance.
Je suis d’accord avec ça. Pour moi, Zack aurait aidé de la sorte n’importe quel autre proche. Il se fait même la réflexion sur Sephiroth à la fin, comme quoi il aurait dû le soutenir et davantage le comprendre, s’il avait été réellement son ami. J’ai aimé appuyé sur cet aspect de sa personnalité.
Zell a dit :
De manière générale, j’aime bien quand tu changes de points de vue parfois : Tseng, Cloud, Jenova. Ca donne un cachet au récit là où on ne s’y attend pas.
C’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé faire aussi, même si je regrette d’avoir passé ce cap tard dans l’histoire. Je pense que si je reprenais vraiment le projet en profondeur, d’autres moments de la sorte s’incrusteraient plus tôt dans le récit, pourquoi pas pour des personnages comme Angeal, par exemple.
Zell a dit :
La lettre d’Aerith m’a fait essuyer une larme, elle est triste, fataliste.
Merci ! C’est exactement la sensation que je voulais donner, tout en appuyant sur le caractère très compréhensif d’Aerith et sa volonté d’aller de l’avant. À moins qu’ils ne changent celle du jeu, tu verras que j’ai quand même beaucouuuuuuuuuup brodé. xD
Zell a dit :
Triste destin pour Cissnei et Kunsel, je ne m’y attendais pas.
Un choix totalement personnel. Cissnei est encore en vie dans Before Crisis et Kunsel ben… il n’a pas véritablement de « fin ». Déjà qu’il n’a pas de visage, dans le jeu. xD Je tenais à leur en offrir une dans le roman, si je puis dire. Et, au final, j’ai voulu qu’elle soit logique par rapport aux horreurs dont sont capables les membres de la Shinra.
Zell a dit :
J’ai bien apprécié le retour d’Eros, auquel je m’attendais sans l’espérer. Disons que je l’aurai plus vu à la solde du Wutai. J’étais plutôt surpris de le voir dans ce contexte qui est tout autre. Dans le même registre, j’ai apprécié le caméo de Nanaki qui est logique et qui fait sens avec la chronologie. Je l’aurai personnellement vu plus tôt dans l’intrigue de tête.
Pour Eros, est-ce que tu as fait le lien avec le marchand d’arme de FFVII ? Celui qui vit dans sa petite cabane proche de la côte ? Car il s’agit de lui. ^^ Pour le Wutai, en vrai, l’idée était que le vieux maître de la QA1 ne soit pas mort, mais que Genesis l’ait seulement blessé. D’où le fait que, quand Sephiroth lui demande s’il l’a tué, il réponde juste « Peut-être », car en fait, la réponse était en réalité « non » (mais c’était pour lui une manière de tester Sephiroth). Eros devient ensuite l’élève du vieux maître, puisque ce dernier était aussi forgeron. Mais, va savoir pourquoi, j’ai abandonné l’idée de développer, peut-être par manque de temps. Je ne sais plus.
Très contente pour le passage de Nanaki, car j’avoue que j’aime beaucoup cette scène.
Zell a dit :
Moins emballé sinon pour la partie Genesis sur la fin. Malheureusement, on revient à l’intrigue du jeu vidéo et ses travers. Le combat était bien décrit mais c’est pas ce qui m’intéressait le plus dans ton roman.
Oui, je comprends tout à fait. C’est toujours cette frontière délicate entre la base du jeu et mes apports personnels. Je pense que si c’était à refaire, je m’arrangerais pour que cette frontière soit bien plus subtile. Qu’on ressente moins ces fractures entre des moments très jeux vidéo, et d’autres où je fais un peu ce que je veux. Mais ça demanderait de vraiment repenser le projet en profondeur.
Il n’y a que le second combat contre Genesis que j’ai brodé, avec le dialogue où Genesis essaye de pousser Zack à bout. Pour le combat de boss où il se transforme, ben, là, c’était vraiment du jeu vidéo, en effet.
Zell a dit :
Je ne sais pas si c’est voulu mais j’ai l’impression d’avoir reconnu trois-quatre limites de Cloud dans les attaques de Zack. Un clin d’œil pour la passation du pouvoir à Cloud par la suite ?
Alors, j’ai aucun souvenir d’avoir inclus des limites de Cloud. Faudrait que j’aille relire, ou que tu me montres des exemples. Je me souviens juste d’avoir mis celle de CC, avec les météorites, mais pas celle de Cloud dans FFVII.
Zell a dit :
Les petits ajouts de The Last Order sont minimalistes mais n’obstruent pas le récit.
J’ai bien aimé m’appuyer sur les diverses sources pour écrire le récit : Crisis Core, FFVII, évidemment, mais aussi The Last Order et quelques recherches sur Before Crisis (comme pour Nanaki, par exemple). Je ne porte pas spécialement l’OAV dans mon coeur, (on est d’accord pour la mort de Sephiroth xD), mais, comme tu dis, certaines choses sont intéressantes.
Zell a dit :
Quel terrible coup du destin, Jenova qui poignarde dans le dos Zack, qui le punit après l’avoir laisser profiter de ses pouvoirs, l'avoir laisser penser qu'il s'était débarrassé d'elle.
Oui, je tenais à faire intervenir Jenova pour deux raisons. D’abord, pour ce qu’on a déjà dit : elle est, à mes yeux, la véritable antagoniste de l’histoire. Une manipulatrice rancunière. Mais aussi parce que je ne voyais pas comment Zack pouvait mourir sans un coup de pouce de Jenova. Enfin, sur papier, le plan de Steng est un coup de pouce, mais ça ne change rien à la puissance de Zack, qui, à mes yeux, aurait pu s’en sortir si Jenova lui avait foutu la paix.
Zell a dit :
Même si j’ai trouvé cette séquence vraiment bien racontée et triste, j’ai quelques regrets sur la forme qui se confirmeront dans le chapitre suivant. Je trouve les descriptions trop cinématographiques. C’est très différent du premier chapitre où c’était de la description factuelle pure et dure de chaque action à l’écran. Là, j’ai le sentiment que tu vises une narration plus cinématographique en termes de montage visuel et sonore. Ça passe par un effet de montage, par des sons, des flash, des voix qui s’entrechevauchent.
Oui, c’est en effet un peu l’idée que j’avais dans ma tête. Il faut dire qu’on est beaucoup sur du visuel, des hallucinations, des souvenirs, etc... aussi bien pour Zack que pour Cloud. Mais j’ai peut-être foiré mon truc d’un point de vue « littéraire » je ne sais pas trop.
Zell a dit :
J’ai adoré le chapitre qui fait suite à la mort de Zack. Je trouvais qu’il y avait un bon équilibre entre la version FF7, plus cruelle et impitoyable, et la version FF7 Crisis Core, plus tragique.
Alors, je suis très contente que tu dises ça, car, au fur et à mesure que j’avançais dans la deuxième moitié, écrire la fin m’angoissais beaucoup. Enfin, m’angoissais. Disons plutôt que j’étais face à un gros dilemme. J’ai toujours insisté pour que FFVII garde la priorité par rapport à CC. C’est pour ça que j’ai déplacé l’intervention de Genesis à Nibelheim, par exemple. Mais pour la fin, j’avais un gros problème. D’un côté, j’adore la mort de Zack dans CC, très tragique, belle, pleine d’émotions. C’est un des jeux qui m’a fait pleurer à la fin, comme FFX ou The Last of Us 2. Mais, d’un autre côté, j’adore aussi la mort de Zack dans FFVII, beaucoup plus en adéquation avec l’univers, plus violente, expéditive, forte. Devoir choisir entre les deux, ça me posait vraiment un souci. Finalement, Jenova m’a bien aidée, puisqu’elle m’a, en quelque sorte, permis de faire les deux. La belle mort de Zack n’est qu’une hallucination qu’elle montre à Cloud, pour ensuite la lui retirer, mieux le fragiliser/briser et infiltrer son esprit. Bon, certes, on ne voit pas la mort de Zack comme tel dans FFVII, mais elle reste sous-entendue et j’étais satisfaite d’arriver à ce compromis.
Zell a dit :
Et aussi bizarre que cela puisse paraître – enfin je ne sais pas si certains t’ont relevé ça à la lecture – mais c’est un des chapitres qui m’a le plus attristé, mais plus par peine. J'avais beaucoup de peine pour Cloud qui perdait ses souvenirs au fur et à mesure, qui était disloqué mentalement, comme s'il était reprogrammé avec du faux.
Oui, ce chapitre me fait de la peine aussi. Même s’il reste très « visuel » et moins « sensoriel », j’aime quand même cette idée cinématographique d’images qui vont et viennent, s’emmêlent et se remplacent. Et si le fait de voir le Cloud qu’on connaît s’effacer peu à peu, procure malgré tout de la peine, alors on peut dire que cette QA reste réussie malgré tout.
Zell a dit :
Oh ! J’avoue, très, très, très sympa. Merci pour la découverte.
Zell a dit :
Pour revenir dans les regrets, malheureusement, j’ai bien aimé les dialogues entre Cloud et Tifa qui construisent le début des mensonges, des doutes chez les deux protagonistes mais j’aurai peut-être davantage apprécié ces scènes si tout était moins appuyé. J’aurai préféré que Tifa ait une phase de déni et qu’elle ne se souvienne plus tellement de Zack, et encore moins de ses paroles ou de son épée, car celui-ci était davantage éclipsé par Sephiroth et je n’ai pas souvenir que la Buster Sword faisait autant effet chez les autres personnages qui la découvraient.
Humm… Alors, je suis à la fois d’accord et à la fois non. Enfin. Je pense que les deux idées sont bonnes. On peut réagir de différente manière à un tel traumatisme. Soit en se souvenant de tout, au détail près (un peu ma version). Soit en oubliant certaines choses, ou en déformant ses propres souvenirs, etc. Je pense que c’est plus une question de goût ici. Même si, comme tu dis, j’aurais pu faire des allusions et des dialogues plus subtiles. En effet, dans les exemples que tu cites, j’y vais un peu à la truelle.
Zell a dit :
En tous cas, je te remercie encore mille fois pour ton roman qui a largement dépassé mes attentes là où j’avais peur d’un bête copier-coller romancé de Crisis Core.
Un grand merci à toi pour tous tes retours très développés. Je le redis : mais ce n’est que du bonheur de lire de tels pavés.
Je suis vraiment heureuse que tu aies aimé ta lecture dans son ensemble et que ton opinion sur certains personnages est changée (à l’échelle du roman, évidemment). Ton top le prouve assez bien. Genesis et Hollander si hauts placés, je pense que ce n’est pas quelque chose qu’on verrait pour CC. XD
Bon Sephiroth, Masterclass, évidemment.
Et très contente pour Zack. J’ai aussi très hâte de voir ce qu’ils vont en faire dans Rebirth, même si j’ai aussi très peur.
Encore un grand merci à toi et à bientôt pour les pavés sur le Cycle Ultime.
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On dit j'aime pas, sale con(c)Zell
Posté le 02 décembre 2022 à 12:32 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Eléo a dit :
Pour Jenova, c’est différent, mais je l’ai toujours considérée comme la principale antagoniste de l’univers. Comme tu dis, un personnage qui n’a pas vraiment de temps fort, mais dont la présence plane comme une sensation de menace et de danger continuel.
Oui, pour moi, c'est une antagoniste autant qu'une thématique. Je rapprocherais beaucoup ton traitement du personnage à celui de créatures de films d'horreur "d'auteur" comme la filmo de Carpenter. Pour moi, c'est la créature de The Thing, le tueur d'Halloween, la voiture de Christine. C'est aussi la créature de It Follows, ce fantôme de Dark Waters. Toutes ces créatures mettent en exergue des thématiques sous un format plus horrifique : la paranoïa, le deuil, le stress, la jalousie, l'insouciance etc.
Dans ce cas de figure, je dirais que l'univers que tu mets en place est tellement pourri par cette absence de valeurs morales au sein des grandes instances (et la répercussion qu'elle amène sur tous les personnages d'une manière ou d'une autre) que tous ceux qui y sont confrontés de très près sont à la limite de la folie. En gros, soit les personnages rentrent dans le moule de l'intolérance morale, soit ils se heurtent à un iceberg, iceberg qui représente ce fil avec la folie. Jenova leur donne ce coup de pouce pour céder aux vices de la folie.
Eléo a dit :
C’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé faire aussi, même si je regrette d’avoir passé ce cap tard dans l’histoire. Je pense que si je reprenais vraiment le projet en profondeur, d’autres moments de la sorte s’incrusteraient plus tôt dans le récit, pourquoi pas pour des personnages comme Angeal, par exemple.
Je pense qu'Angeal en aurait bien eu besoin. In fine, si on prend le trio individuellement, c'est le plus "faible" au niveau du background tant il sert de personnage de soutien pour faire évoluer les autres. Alors qu'il est foncièrement aussi intéressant que ceux-ci. Et c'est aussi le personnage le plus prisonnier des limites de l'intrigue, là où d'autres comme Genesis, Sephiroth et Hollander ont été amenés bien au-delà.
Eléo a dit :
Pour Eros, est-ce que tu as fait le lien avec le marchand d’arme de FFVII ? Celui qui vit dans sa petite cabane proche de la côte ? Car il s’agit de lui. ^^ Pour le Wutai, en vrai, l’idée était que le vieux maître de la QA1 ne soit pas mort, mais que Genesis l’ait seulement blessé. D’où le fait que, quand Sephiroth lui demande s’il l’a tué, il réponde juste « Peut-être », car en fait, la réponse était en réalité « non » (mais c’était pour lui une manière de tester Sephiroth). Eros devient ensuite l’élève du vieux maître, puisque ce dernier était aussi forgeron. Mais, va savoir pourquoi, j’ai abandonné l’idée de développer, peut-être par manque de temps. Je ne sais plus.
Ouais, j'avais fais le lien. La position géographique de Zack à ce moment donné et la description de la maison m'y ont fait fortement penser avant qu'Eros ne fasse son apparition. C'est une bonne idée mine de rien, même si je ne l'ai pas soulevé.
Pour l'histoire du vieux maître, j'avais oublié ce dialogue avec Genesis effectivement. C'est en somme toute logique qu'il devienne forgeron. Je pensais que ce choix de métier était voulu pour justifier son côté ermite, loin du monde et de la Shinra.
Eléo a dit :
Alors, j’ai aucun souvenir d’avoir inclus des limites de Cloud. Faudrait que j’aille relire, ou que tu me montres des exemples. Je me souviens juste d’avoir mis celle de CC, avec les météorites, mais pas celle de Cloud dans FFVII.
J'avais Meteorain, forcément. Mais j'en avais deux trois autres. Là, j'en ai plus de souvenir, mais j'ai vaguement l'impression d'avoir lu la description de la deuxième Contre-taillade, celle là où il y a un choc physique qui se répercute par vague sur les autres adverses.
Eléo a dit :
Oui, c’est en effet un peu l’idée que j’avais dans ma tête. Il faut dire qu’on est beaucoup sur du visuel, des hallucinations, des souvenirs, etc... aussi bien pour Zack que pour Cloud. Mais j’ai peut-être foiré mon truc d’un point de vue « littéraire » je ne sais pas trop.
Ne sois pas trop dure avec toi, ce n'est pas "foiré", c'est juste que je m'attendais à autre chose. Cette bifurcation m'a surpris là où tu m'avais habitué à un autre style de narration. Après, oui, je me suis projeté avec tes "effets visuels" décrits, mais je pense que j'aurai personnellement préféré une alternative moins appuyée sur des références précises sur Zack, sur quelque chose de plus dilué qui inspirerait le dédoublement, la folie, le mensonge involontaire par le biais d'idées vagues. En tous cas, en l'état, ta scène marche très bien, c'est le plus important. Et surtout c'est une très très bonne idée d'avoir mis ce chapitre en place. Il n'était pas nécessaire sur le papier mais c'est un des plus puissants à lire.
Eléo a dit :
Humm… Alors, je suis à la fois d’accord et à la fois non. Enfin. Je pense que les deux idées sont bonnes. On peut réagir de différente manière à un tel traumatisme. Soit en se souvenant de tout, au détail près (un peu ma version). Soit en oubliant certaines choses, ou en déformant ses propres souvenirs, etc. Je pense que c’est plus une question de goût ici. Même si, comme tu dis, j’aurais pu faire des allusions et des dialogues plus subtiles. En effet, dans les exemples que tu cites, j’y vais un peu à la truelle.
Alors, quand je parlais de déni, c'est pas un déni total mais par exemple, ni dans le jeu, ni dans ton roman (je trouve), je n'ai eu l'impression que Zack avait fait une forte impression à Tifa, que ça soit pour son empathie, sa puissance, son charisme. Je ne dis pas que c'était un random à ses yeux, mais que Tifa ne me semblait impressionnée par aucun membre du SOLDAT à ce moment-là, surtout que c'est Cloud qu'elle attendait particulièrement, plus qu'un autre.
Dans ma vision des choses, en lisant ton roman, pour moi, Tifa se rappellerait des dégâts causés par Sephiroth, de l'expédition au Mont Nibel, vaguement de Zack et surtout de l'absence de Cloud. Le fait qu'elle se souvienne de propos exacts de Zack, je trouve ça bizarre. Mais moins que Cloud qui reprend les termes exacts, ceci dit, parce qu'il se calque beaucoup sur lui, sur son assurance. C'est typiquement quelque chose où Cloud s'est sûrement dit "Ah il a le courage de dire un truc pareil, moi je ne pourrais pas" et à se morfondre de ne pas être comme lui, là où Jenova lui donne la "chance" de retourner les cartes et de se calquer sur son idéal.
Eléo a dit :
Encore un grand merci à toi et à bientôt pour les pavés sur le Cycle Ultime.
Posté le 04 décembre 2022 à 09:54 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Merci pour ces précisions.
Zell a dit :
Eléo a dit :
Encore un grand merci à toi et à bientôt pour les pavés sur le Cycle Ultime.
J'ai assez donné
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FFVII: Heritage - Les IRLs en video C'est quoi FFVII ? On dit pas "FFVII Rebirth ca sera d'la merde !" Sauvez le forum, mangez le discord !
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Posté le 30 décembre 2022 à 14:38 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Eléo, c'est la fin d'une époque : celle où je ne connaissais l'histoire de Crisis Core qu'à travers ton roman. Je me suis laissé tenter par Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion.
Il faudra que je me replonge dans certains passages que tu as écrits, et aussi sur nos échanges. Mais deux choses mes viennent d'ores et déjà :
- D'une, je me souvenais bien de ce que j'avais lu, alors que ça fait déjà deux ans et demi. Parce qu'en jouant au jeu, je me suis rendu compte que tout me parlait, aussi bien au niveau de la trame dans son ensemble qu'au niveau des détails de chaque passage. Tu avais décidément bien réussi à me faire imprimer le script.
- De deux, en partant de la trame de Crisis Core, il te fallait pas mal de ressources pour réussir à écrire une histoire qui ait un minimum de fil conducteur. J'ai été en effet assez contrarié de voir à quel le jeu nous racontait une histoire de manière aussi saccadée. Mettre du liant dans tout ça a du représenter un sacré boulot.
Posté le 01 janvier 2023 à 15:32 | Sujet : FFVII: Héritage - Crisis Core, le roman
Merci beaucoup.
J'ai eu plus de difficultés au début quand je n'osais pas trop toucher à l'ensemble et que j'essayais de vraiment respecter le jeu. Puis, ensuite, quand je me suis autorisée à mettre "mes mains dessus", c'est devenu beaucoup plus simple et plaisant.
L'intrigue du jeu manque en effet beaucoup de fluidité, en général.
D'ailleurs, je devrais bientôt me remettre sur le roman. Je voudrais retravailler les premiers chapitres, surtout le premier, pour me les réapproprier davantage, améliorer la place d'Angeal dans le récit et peaufiner quelques passages.
J'espère arriver à faire ça cette année tranquillement.
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